Si son objectif de rester premier syndicat a été atteint, l’OGBL voit le LCGB lui rafler trois sièges à la Chambre des salariés, selon les résultats définitifs communiqués dimanche. La majorité absolue reste toutefois acquise.
Le 12 mars, jour J pour les élections sociales, semble déjà loin. Depuis dimanche, on connaît enfin le résultat du dépouillement du vote par correspondance pour le renouvellement de la Chambre des salariés. Plus de 500 000 employés étaient appelés à élire leurs 60 représentants pour les cinq années à venir.
Principal constat : l’OGBL (35 sièges, -3) est obligé de céder du terrain au LCGB (18 sièges, +3). Derrière, l’ALEBA (4 sièges), la FNCTTFEL (2 sièges) et le Syprolux (1 siège) défendent leur bien. Au-delà des chiffres bruts, bien des questions se posent. Analyse.
Coup d’arrêt pour l’OGBL
Le premier syndicat du pays a sans surprise réussi à défendre sa majorité absolue. Sa victoire est cependant moins nette qu’attendue. Passé de 36 à 38 sièges après les élections sociales de 2013, l’OGBL comptait renforcer son statut. Avec 57,87 % des voix, le syndicat eschois perd cependant 1,48 point (59,35 % en 2013) et donc trois sièges.
Les secteurs où l’OGBL a laissé des plumes (Autres industries, construction et autre services) sont aussi étonnants que douloureux. La non-élection de son président André Roeltgen dans le groupe 5 (Services) aura un impact sur la future présidence de la Chambre des salariés.
Le fait que l’OGBL reste de loin le premier syndicat au niveau des délégations du personnel (1 977 délégués élus, 25 %) vient un peu atténuer ce coup d’arrêt.
Lundi, les dirigeants ont préféré garder le silence. Les réactions sont annoncées pour ce mardi après-midi, à l’issue du comité national de l’OGBL.
Le LCGB atteint son objectif
Déjà très satisfait de son résultat acquis lors de l’élection des délégations du personnel (1 169 délégués, 15,1 %), le LCGB a atteint son objectif des 18 sièges, cinq ans après s’être lancé ce défi. «On ne peut être que satisfait. Aussi bien en pourcentage qu’en nombre de voix, on améliore notre score. Le bon travail de terrain et la nette hausse du nombre de membres se sont avérés payants», se réjouit Patrick Dury, président du LCGB.
Le syndicat chrétien signe en effet son meilleur résultat à la CSL depuis la création de cette dernière, en 2008. Tombé de 16 à 15 sièges en 2013, le LCGB a décroché le 12 mars dernier 33,26%, soit 4,5 points de plus que cinq ans auparavant. Ce score lui permet de rafler trois sièges à l’OGBL.
Un facteur qui a certainement joué en faveur du LCGB est le retrait du NGL-SNEP de l’élection à la CSL. Bon nombre de voix ont pu être récupérées par le LCGB.
Avec l’augmentation du nombre de délégués et de majorités dans les entreprises, le syndicat chrétien se voit donc bien renforcé après ces élections sociales. Une analyse plus approfondie sera livrée mercredi par les dirigeants du LCGB.
L’ALEBA sous la barre des 50 %
Soulagée après la publication des résultats pour désigner les nouveaux délégués du personnel, l’Association luxembourgeoise des employés de banque et d’assurance (ALEBA) pensait avoir défendu avec succès sa représentativité nationale. Pour obtenir ce statut, un syndicat doit décrocher au moins dans un secteur un minimum de 50 % des voix.
L’ALEBA est le représentant historique des salariés du secteur financier. Lors de ce renouvellement de la CSL, le syndicat est cependant tombé en dessous de la barre des 50 %. Avec 49,22 %, la baisse par rapport à 2013 est toute légère (-1,17 point). L’ALEBA défend aussi ses 4 sièges, contre 3 pour l’OGBL (34,58 %, -0,72 point) et 1 pour le LCGB (19,20 %, +1,92 point).
«Il s’agit d’un cas d’école. Je ne pense pas que l’esprit de la loi a été d’exclure un syndicat avec un tel poids», note Laurent Mertz, secrétaire général de l’ALEBA.
Ce mardi midi, le conseil d’administration du syndicat devait se pencher sur le résultat définitif de ces élections sociales. «Soit nous considérons que notre score reste assez important pour revendiquer la représentativité nationale, soit on accepte de faire une cure d’opposition», détaille Laurent Mertz.
Voir une ALEBA endosser ce rôle – forte de presque la moitié des voix et de ses 4 sièges à la CSL, tout comme de ses 300 délégués (30,18% du secteur financier) – semble pourtant improbable. Mais pas impossible. En attendant les conclusions des dirigeants de l’ALEBA, il faudra aussi garder à l’œil quelle sera la décision de l’Inspection du travail et des mines (ITM).
Statu quo aux CFL
Groupe à part, les salariés et pensionnés des CFL continuent à accorder leur confiance au FNCTTFEL-Landesverband. Le syndicat des cheminots perd certes 2,97 points mais reste premier de son groupe avec 59,68 % des voix. Ce score permet au Landesverband de défendre ses deux sièges.
Le Syprolux a cependant gagné un peu de terrain en obtenant 40,32 % des voix. Il s’agit exactement des 2,97 points perdus par le FNCTTFEL. Le syndicat chrétien reste cependant bloqué à un seul siège.
David Marques