DP, CSV, LSAP et déi gréng remettent en jeu leurs sièges acquis en 2019. Est-ce que l’ADR va réussir à décrocher un premier mandat? Au détriment de qui? Le verdict tombera dimanche à 23 h.
Au bout d’une campagne électorale assez terne, les 13 partis en lice pour ces élections européennes – un record – vont être fixés sur leur sort.
De manière réaliste, le match va se jouer entre les quatre formations comptant des eurodéputés sortants – CSV (2 sièges), DP (1 siège), LSAP (1 siège), déi gréng (1 siège) – et l’ADR, en quête d’un tout premier mandat européen. En embuscade se trouve aussi le Parti pirate. L’objectif de ces deux derniers est de récupérer, peut-être, le 6e siège luxembourgeois, décroché en 2019 par Monica Semedo sous les couleurs du DP, mais qui siège comme eurodéputée indépendante depuis début 2021.
Mais d’autres scénarios sont possibles. Le CSV vise à récupérer un troisième siège, cédé en 2019 au DP. Les libéraux veulent au moins garder les deux sièges gagnés il y a cinq ans. Le LSAP se dit optimiste pour envoyer non pas un, mais deux élus au Parlement européen. Et déi gréng, ayant connu une débâcle aux législatives de 2023, espère au moins conserver son bien.
Tous les élus sortants se représentent
Il est à noter que cinq des six politiciens élus en 2019 se représentent. Charles Goerens (DP), le doyen des eurodéputés luxembourgeois, est toujours en concurrence avec Isabel-Wiseler Lima (CSV), Tilly Metz (déi gréng), Marc Angel (LSAP) et, donc, Monica Semedo, passée sous les couleurs de Fokus pour ce scrutin 2024.
Martine Kemp (CSV) a remplacé en octobre dernier son collègue Christophe Hansen, devenu député au Luxembourg, et qui vise désormais un siège à la Commission européenne. Le duel auquel il se livre, contre son gré, face à Nicolas Schmit (LSAP) est cependant loin d’être décidé (lire ci-contre).
Un sondage publié le 7 mai dernier par nos confrères du Wort et de RTL a interrogé un échantillon d’électeurs sur les partis dans lesquels ils placent le plus de confiance pour résoudre les problèmes en Europe. Le CSV arrive en tête (25 %), suivi du DP (17 %), du LSAP (16 %), de déi gréng (9 %) et de l’ADR (5 %). Ils sont 15 % à ne pas avoir voulu se prononcer.
Par contre, le LSAP cartonne au niveau de la popularité et de la compétence des candidats. Selon les résultats du même sondage, les socialistes peuvent espérer jusqu’à trois mandats, grâce au député et ex-ministre Mars Di Bartolomeo, placé en tête du classement. Liz Braz, l’étoile montante du camp socialiste, se classe en troisième position, tandis que Marc Angel, un des vice-présidents sortants du Parlement européen, arrive en quatrième position.
Charles Goerens (DP) s’intercale entre Mars Di Bartolomeo et Liz Braz. Les deux sièges restants seraient glanés par Christophe Hansen (CSV) et François Bausch (déi gréng).
Le LSAP en force?
Résultat des courses, sur la base de ce sondage : LSAP (3 sièges, +2 par rapport à 2019), DP (1 siège, -1), CSV (1 siège, -1) et déi gréng (1, inchangé). Autre enseignement : les autres eurodéputées sortantes Tilly Metz (déi gréng), Martine Kemp (CSV), Isabel Wiseler-Lima (CSV) et Monica Semedo (Fokus, ex-DP) seraient éjectées de l’hémicycle, en se classant 7e, 9e, 10e et 16e dans le classement.
Le dernier mot appartiendra, comme toujours, à l’ensemble des électeurs, dont 30 600 résidents non-luxembourgeois, issus d’un autre pays de l’UE.
Les bureaux de vote seront ouverts de 8 h à 14 h ce dimanche. Il faudra attendre 23 h pour la publication des résultats, heure imposée pour attendre la clôture de tous les bureaux de vote à travers les 27 États membres de l’UE.
Nicolas Schmit veut rester à Bruxelles,
«en tant que président de la Commission»
Ursula von der Leyen est clairement pressentie pour rempiler à la tête de la Commission européenne. La première condition pour y parvenir est une victoire de sa famille politique du Parti populaire européen (PPE). La question est de savoir si le Parti socialiste européen (PSE), emmené par le Luxembourgeois Nicolas Schmit, pourra encore doubler le PPE.
Le scénario semble peu probable, mais le commissaire européen sortant veut y croire, comme il l’a souligné dans une interview accordée aux journaux du groupe Editpress. «Oui, il existe une différence dans les sondages, mais elle n’est pas gigantesque. Si, dans chaque État membre, un siège passe du PPE au PSE, les socialistes vont devenir le premier parti au Parlement européen», avance-t-il. Son ambition est claire : rester à Bruxelles «en tant que président de la Commission».
Si Nicolas Schmit venait brûler la politesse à Ursula von der Leyen, le gouvernement luxembourgeois n’aurait plus le choix. Christophe Hansen (CSV), désigné pour intégrer la prochaine Commission, sera ainsi hors-jeu. Un autre scénario pourrait permettre à Nicolas Schmit de s’accrocher : si le PPE a besoin du PSE comme allié fort pour rester à la tête de la Commission, il pourra revendiquer un siège de vice-président.
Sondage bidon donnant 3 sieges aux socialos.
Si certains sortants comme wiseler ou goerens se faisaient ejecter….bravo!!!