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Élections 2018 au Luxembourg : vers un duel Bettel-Wiseler


Claude Wiseler (c.) a remporté avec un score de 90,8% la course de présélection du CSV disputée avec Martine Hansen (2e à g.), Viviane Reding et Luc Frieden (à d.). Marc Spautz a fait la proposition finale. (Photo Isabella Finzi)

Le CSV, principal parti d’opposition, a tranché : son chef de fraction, Claude Wiseler, devrait être la tête de liste aux prochaines élections législatives, pour succéder à Xavier Bettel au poste de Premier ministre.

Le pays ne sera vraisemblablement pas gouverné, pour la première fois de son histoire, par une femme. À moins d’un coup de théâtre, qui verrait le DP ou le LSAP décider de se passer de leurs deux locomotives que sont Xavier Bettel et Étienne Schneider, dans la course aux élections, en proposant, dans les mois à venir, des têtes de liste féminines. Une telle configuration s’avère, en effet, très peu probable.

Car c’était aussi cela la question centrale qui s’est posée au Conseil national du CSV, réuni hier soir à Luxembourg-Cents. Une question centrale qui pouvait être vue à travers différents prismes, dont celui confirmant les rumeurs insistantes, selon lesquelles Claude Wiseler aurait une longueur d’avance sur ses concurrents, quant au poste tant convoité de tête de liste du CSV aux élections législatives nationales de 2018.

La décision prise lundi par le CSV fait désormais taire tous les pronostics et allégations, entre bruits de couloirs et démentis dans la foulée, sans omettre le soutien plus ou moins officiel de la part du secrétaire général du Parti populaire européen (PPE), l’eurodéputé espagnol Antonio López-Istúriz White.

Frieden se présentera aux européennes

Un soutien qui avait par ailleurs probablement été mal perçu, aussi bien par les trois autres concurrents que par certains membres de la famille démocrate-chrétienne et conservatrice européenne. Sans parler des critiques venues d’autres partis nationaux, tels que le DP. Tous ont crié au manque de tact, à l’ingérence et à l’immixtion déplacés d’un eurodéputé espagnol dans des affaires de politique intérieure luxembourgeoise… mais tous ces imbroglios appartiennent désormais au passé et le CSV se tourne, à présent, plus que jamais vers l’avenir.

Claude Wiseler sera donc, sous condition d’être confirmé par la convention organisée en octobre, la tête de liste nationale du CSV pour les élections législatives de 2018. Il s’est dit hier soir « fier de la confiance et du soutien » qui lui ont été accordés par ses pairs ayant voix au chapitre, ceux-ci l’ayant désigné à une large majorité, soit à 90,8 %. « Je vais consacrer toute mon énergie à cette campagne », a-t-il conclu.

Luc Frieden, quant à lui, se présentera aux élections européennes de 2019, a-t-il fait savoir. Viviane Reding, elle, se présentera aux législatives de 2018, après une longue carrière au sein des institutions européennes, dont elle « a fait le tour », selon ses propos. Martine Hansen, pour sa part, sera candidate dans sa circonscription du Nord, pour les mêmes législatives nationales. « Nous serons tous aux côtés de Claude Wiseler pour revenir au pouvoir », ont, en tout cas, martelé les trois candidats «perdants».

Un saut en arrière s’impose toutefois pour bien saisir le fonctionnement de la procédure de désignation de la tête de liste nationale du CSV. Dans une interview accordée au Quotidien, le 27 mai dernier, son président, Marc Spautz, avait évoqué l’obligation de respect de l’article 76 (i) des statuts du parti, relatif à la désignation des têtes de liste. L’article stipule, en effet, que «le comité national élargi peut proposer des candidats pour occuper la tête de liste nationale. (…) Le président ou un des vice-présidents rapporte au Conseil national les résultats des consultations et soumet une proposition au Conseil national», indique le texte. Par ailleurs, Marc Spautz a également informé les médias qu’il avait consulté des acteurs de la société civile, au cours de la procédure de sondage ou d’«exploration» en question.

Un calendrier qui n’est pas anodin

Élections communales de 2017 obligent, le CSV ne souhaitait pas avoir une tête de liste nationale qui se présente, en amont, aux communales. « On veut éviter la situation Bettel de 2011 et 2013 », avait indiqué Marc Spautz, en faisant référence à la volte-face du bourgmestre de la capitale qui avait assuré vouloir rester bourgmestre, à l’occasion des communales de 2011, avant de devenir Premier ministre à l’issue des élections législatives anticipées d’octobre 2013.

Claude Damiani