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Élargissement : «L’UE doit tenir ses engagements»


«Il ne s'agit pas de blâmer un pays ou l'autre», a tenté de temporiser Xavier Bettel face au couac provoqué par Macron. (photo AFP)

Le couac majeur du sommet européen a été le refus par trois pays d’ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. La France a finalement été rejointe dans son attitude de blocage par le Danemark et les Pays-Bas.

«Ne pas prendre de décision est aussi prendre une décision. Le Conseil a eu tort de ne pas valider le début des négociations», a fustigé en fin de sommet Jean-Claude Juncker. Tout au long de son mandat à la tête de la Commission européenne, le Luxembourgeois s’est fait un malin plaisir de charger les chefs d’État de gouvernement en cas de blocage d’un dossier. «Nos amis d’Albanie et de Macédoine du Nord ont fourni de grands efforts. Il s’agissait uniquement de lancer les pourparlers. Dans les dix ans à venir, il ne sera pas question d’adhésion», ajoute Jean-Claude Juncker.

Et pourtant, l’unanimité requise n’a pas pu être atteinte jeudi soir. «Il ne s’agit pas de blâmer un pays ou l’autre. Il a surtout été important de ne pas montrer un carton rouge aux deux pays», tente de temporiser Xavier Bettel. Proche du président français, le Premier ministre luxembourgeois a toutefois réitéré vendredi sa position contraire à celle d’Emmanuel Macron : «Il n’est pas acceptable que les règles du jeu soient changées en cours de route. Il ne faut pas hypothéquer l’avenir.»

La crédibilité de l’UE serait en jeu. Dans ce contexte, Jean-Claude Juncker a émis un conseil en guise d’adieu : «Si l’UE veut peser à l’échelle mondiale, il faut qu’elle tienne ses engagements.» Un nouvel élan pour statuer sur l’élargissement de l’UE doit être pris en mai prochain à Zagreb.

David Marques