Une consultation publique organisée par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes a permis, pendant trois semaines, à plus de 1700 personnes (majoritairement des femmes) de s’exprimer et de donner le sentiment de la population sur les urgences à traiter en matière d’inégalité entre les sexes.
« On a fait des progrès, mais il y a encore du chemin à faire. » C’est, en résumé, ce qui ressort de la consultation publique portant sur le thème de l’égalité entre les sexes menée pendant trois semaines par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, entre les mois de juin et juillet derniers.
Une consultation publique qui a rencontré une « forte participation » dont s’est réjouie la ministre du ressort, Taina Bofferding, qui en a présenté les résultats hier au cours d’une conférence de presse.
Près de 1 800 personnes ont ainsi répondu au questionnaire en ligne comportant une dizaine de questions et ouvert aux résidents et aux frontaliers.
Sans surprise, les femmes ont été les plus nombreuses à y répondre (1 043 femmes contre 624 hommes). « Les réponses nous montrent qu’il y a une prise de conscience générale. La sensibilisation, l’information ainsi que l’accompagnement dès le plus jeune âge et à tous les niveaux sont privilégiés. Mais, surtout, nous avons besoin d’un engagement fort des femmes et des hommes pour atteindre un meilleur vivre ensemble. L’égalité ne concerne pas qu’une moitié de la population », a souligné la ministre.
Violence et inégalités de salaire
La grande majorité des participants de cette enquête (67 %) estime ainsi qu’il reste du chemin à parcourir pour vaincre le fléau de l’inégalité entre les sexes. Notamment en ce qui concerne « l’exposition à la violence, le harcèlement et les abus », priorité absolue numéro un pour les deux sexes, qui plébiscitent cette lutte à 71 % (74 % pour les femmes, 61 % pour les hommes).
À l’autre bout du tableau, femmes et hommes placent la représentation politique équitable comme la moins prioritaire des urgences absolues, avec respectivement 37 % et 17 % de plébiscite.
Les avis divergent cependant pour ce qui est de la question de la différence de rémunération et des possibilités d’évolution dans la vie professionnelle. Cette problématique arrive ainsi en deuxième position des urgences absolues chez les femmes (72 %), mais en troisième chez les hommes, qui estiment à seulement 38 % qu’il s’agit d’une urgence absolue.
Cette problématique des inégalités salariales avait déjà été soulevée lors du précédent plan d’action du gouvernement au cours duquel avait été votée la loi du 15 décembre 2016 pénalisant les employeurs contrevenants. Le problème, « aucune plainte officielle n’a été déposée », a déploré la ministre, qui annonce vouloir engager des réflexions à ce sujet avec le ministère du Travail et l’Inspection du travail et des mines.
Mais la sensibilisation et l’information demeurent les moyens privilégiés pour casser les clichés et les stéréotypes de genre à l’origine de toutes ces inégalités. Les participants à la consultation publique suggèrent d’ailleurs que « revoir le contenu des cours », « mettre plus en avant des femmes et des hommes ayant des parcours qui vont à l’encontre des clichés » et « miser sur des programmes de sensibilisation » restent les moyens les plus appropriés pour changer les choses.
Toutes ces réponses vont permettre d’élaborer le nouveau Plan d’action national à l’égalité (« PAN Égalité »), prévu pour « la fin d’année », de même que celles des différents partenaires sociaux, organisations et institutions auprès desquels le ministère a également pris avis (le Parlement des jeunes, le Conseil national des femmes, le comité interministériel à l’égalité, etc.).
Tatiana Salvan