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Éducation : Meisch « fier de ce que l’on a réalisé durant cinq ans »


"Je ne suis pas le ministre qui pense qu'il n'y aurait qu'un seul et unique modèle éducatif adaptable à tous les élèves", explique notamment Claude Meisch. (photo Tania Feller)

Alors que la rentrée scolaire démarre ce lundi et que les législatives auront lieu le 14 octobre, le ministre DP de l’Éducation nationale, Claude Meisch, tire le bilan de son action politique des cinq dernières années.

Vous avez succédé, fin 2013, à Mady Delvaux (LSAP) aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale. Avez-vous d’emblée souhaité imposer votre marque de fabrique libérale, dans le sens d’une rupture radicale avec l’action politique de votre prédécesseur ?

Je suis quelqu’un qui privilégie le travail dans la continuité : mon début de mandat a plutôt été marqué par ma volonté de poursuivre les bonnes choses déjà mises en place, mais aussi par des corrections ponctuelles, au lieu de réformer structurellement tout le système. Lorsque l’on compare, avec un certain recul, l’action de Madame Delvaux et la mienne, la grande différence qui apparaît, est que j’ai conféré beaucoup d’importance au facteur confiance envers les acteurs du terrain.

Je ne suis pas un ministre qui décide depuis son bureau de la façon dont un enseignant doit travailler, des offres que les écoles doivent proposer ni de l’encadrement précis et identique pour tous les élèves et dans toutes les écoles. Je suis plutôt quelqu’un qui estime que de bonnes décisions peuvent être prises au niveau local, sans toutefois laisser la place à un certain laisser-faire. De plus, je suis connu comme étant une personne ayant une opinion très précise et qui est d’avis que les politiciens doivent prendre leurs responsabilités et des décisions.

En clair, j’estime qu’il y a des objectifs qui doivent être définis et développés par les politiciens. Pour ma part, j’ai défini et développé, conjointement avec mon ministère, différents objectifs au cours de mon mandat : aller dans la direction de l’inclusion des élèves à besoins spécifiques, travailler en concertation avec les parents d’élèves, améliorer la communication entre les acteurs scolaires, se servir des nouvelles technologies de communication…

Quant aux moyens et aux méthodes avec lesquels ces objectifs-là doivent être atteints, je suis d’avis que cette compétence soit du ressort des acteurs du terrain. Ce sont aux enseignants, directions d’établissement scolaire et aux comités mis en place au sein des écoles de prendre les décisions. Cette vision me différencie assez largement de celle qu’avait la ministre à laquelle j’ai succédé.

L’empreinte Meisch, c’est également la diversification de l’offre scolaire, non ?

Effectivement. Je ne suis pas le ministre qui pense qu’il n’y aurait qu’un seul et unique modèle éducatif adaptable à tous les élèves. Des querelles sont nées au cours des dernières décennies par rapport à la question : « quel est le modèle idéal pour tous les enfants du Grand-Duché ? » Je considère que cette question n’a pas lieu d’être, car chaque élève est différent, dispose de talents propres, nourrit ses ambitions personnelles et parle diverses langues au sein de son foyer.

En ce sens, j’ai beaucoup travaillé sur le dossier de la diversification de l’offre scolaire. Je rappelle que le leitmotiv de mon action politique est de proposer « des écoles différentes pour des élèves différents ». Je pense que cette conception a profondément marqué cette législature, notamment parce que la diversité, qui fait la richesse de notre pays, doit être prise en compte, afin d’assurer le succès de notre système éducatif.

Comment jugez-vous votre propre bilan, de manière globale ?

Personne, au pays, ne dit que nous n’avons pas travaillé au sein du ministère, afin de réformer le système éducatif. Après, vous savez, dans l’éducation, on a l’habitude d’évaluer et d’octroyer des notes, mais on n’a pas l’habitude de s’auto-évaluer.

Cela étant, je suis fier de ce que l’on a réalisé au cours des cinq dernières années. Je suis fier d’avoir donné l’impulsion et mis toute mon énergie en vue d’atteindre mes deux objectifs principaux : moderniser le système éducatif et le rendre davantage équitable et plus adapté aux besoins de nos élèves. Je constate que nous avons bien avancé sur ces deux points!  Je sais que le travail n’est pas achevé et qu’il faudra continuer.

En bref, je ne dirais pas que mon bilan est excellent et que tout ce qu’il fallait réaliser l’a été, parce que cela est inconcevable dans le domaine de l’éducation.

Entretien avec Claude Damiani

A lire en intégralité dans Le Quotidien papier du 17 septembre