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Education : les profs ripostent


Le président de l’Association des professeurs de l’enseignement secondaire et supérieur (Apess), Daniel Reding, prévient que les actions vont se multiplier.

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La préparation des examens de fin d’année s’annonce difficile dans le contexte actuel. (Photo : archives Le Quotidien)

Hier, des commissions se sont réunies tout au long de la journée dans les établissements secondaires du pays en présence d’un commissaire représentant le ministère de l’Éducation nationale. Et à chaque fois, le même scénario s’est répété, écrit par l’intersyndicale durant le week-end pour le faire jouer par tous les professeurs concernés, hier.

Les consignes étaient claires : les professeurs devaient être présents à l’heure de la réunion préliminaire de la commission, mais ne devaient pas rentrer dans la salle avant l’arrivée du commissaire. Ce n’est qu’une fois le commissaire installé que les professeurs pouvaient faire leur entrée, en silence et en bloc, dans la salle après avoir désigné un représentant de l’intersyndicale afin qu’il lise le communiqué commun à l’Apess, au Feduse et au SEW.

« Les professeurs ont donc gardé le silence et ont noté les informations que le commissaire leur communiquait », confie Daniel Reding. Il aura eu vent d’un seul incident dans un établissement du sud du pays. Selon lui, une femme a refusé la lecture du communiqué au représentant des professeurs. « Mais dans l’après-midi, cette même dame avait revu son attitude et elle ne s’est plus opposée à ce que le communiqué soit lu au début de la réunion », précise-t-il. Bafouer la liberté d’expression est fort mal vu par les temps qui courent.

Dans l’état actuel des négociations « qui sont loin d’aboutir à un accord », précise le président de l’Apess, cette action n’est que la première d’une série si les enseignants n’obtiennent pas satisfaction. « Claude Meisch ne veut toujours pas comprendre que les enseignants sont les seuls fonctionnaires à être mis à contribution une fois de trop », regrette Daniel Reding. Ils sont déjà concernés comme tout le monde par la hausse de la TVA, l’impôt temporaire de 0,5 %, l’abolition du trimestre de faveur dans la fonction publique et voilà que le gouvernement veut en plus introduire un coefficient réducteur pour économiser sur les heures non prestées en cours par les professeurs qui lâchent leurs élèves dès le mois de mai pour la préparation des examens de fin d’études. Sans oublier la décharge d’âge que le ministre veut également modifier.

L’intersyndicale note que le ministre Meisch n’a fait aucun pas dans sa direction. « Il avait bien proposé d’augmenter les indemnités pour les corrections, la surveillance et les oraux pendant les examens, mais la base n’a pas accepté », relève Daniel Reding. Il profite de l’occasion pour rappeler qu’aucun accord n’était intervenu en novembre dernier « contrairement à ce que le ministre continue d’affirmer », observe le président de l’Apess.

> Une réunion qui sera agitée

Une conciliation doit maintenant avoir lieu qui pourrait être fixée pour la mi-janvier, donc très bientôt. « Il n’est pas dans notre intention de nuire aux examens de fin d’études et nous n’allons pas empêcher leur déroulement, mais nous continuerons à mener des actions si le ministre campe sur ses positions », prévient-il en refusant d’en dire davantage concernant les actions qui pourraient suivre.

« Si le ministre veut des calculs d’épicier, il risque de les avoir », avertit encore Daniel Reding, fâché contre les mesures d’économies qu’il juge inéquitables. « Économiser sur le dos des professeurs qui sont engagés toute l’année pour leurs élèves, c’est faire fausse route. S’attaquer à l’examen de terminale, politiquement, ce n’était pas très malin », estime-t-il. Il ajoutera encore très sévère : « Claude Meisch a désacralisé une véritable institution au Luxembourg et il paiera le prix politique fort pour cela ! »

La réunion de conciliation risque d’être chaude. « On ne viendra pas les mains vides. Mais avant tout accord, nous le soumettrons à la base qui est la seule à pouvoir accepter un accord. »

De notre journaliste Geneviève Montaigu


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