Le ministre de l’Éducation nationale présentait, ce jeudi après-midi, les résultats d’une grande enquête réalisée auprès de 40 000 élèves et parents du Luxembourg. Résultats ? La crise n’a eu que très peu de conséquences sur la formation scolaire des enfants.
Alors que les restrictions dues à l’épidémie sont de moins en moins dures, Claude Meisch le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse est revenu sur l’impact qu’a pu avoir le Covid sur la scolarité des enfants. « Nous voulions donner peu de chance au virus et les meilleures chances à l’éducation ». Sur ce point et d’après les résultats de l’enquête scolaire Épreuves standardisées (ÉpStan) 2020, la mission est réussie.
Pendant cette période de quarantaine, aucune différence significative n’a été observée par rapport aux années précédentes quant au niveau des élèves. ÉpStan est une enquête qui aborde les compétences dans les domaines-clés de la formation scolaire, ainsi que la motivation d’apprentissage. 40 000 élèves et parents du Luxembourg y ont participé. « On note une stabilité des performances des élèves », se félicite le recteur de l’Université du Luxembourg, Stéphane Pallage. « Ils ont su s’adapter, les parents les ont supportés dans ces moments compliqués et les enseignants ont fait un excellent travail ».
De bons résultats mais des inégalités qui s’installent
Lors de la conférence de presse, Antoine Fishbach, directeur du Lucet (Luxembourg Centre for Educational Testing), a présenté en détails les données récoltées. Celles-ci ressemblent 15 000 questionnaires remplis par les parents pour les niveaux du fondamental et 25 000 questionnaires complétés par les élèves pour les niveaux du secondaire. Elles interrogent aussi bien le niveau des enfants que leur ressenti face au Covid. Voici ce qu’il faut en retenir :
- Aucune conséquence négative significative n’est à souligner dans les scores des compétences. Seul point sensible, la diminution de la compréhension de l’oral en allemand et en français qui peut s’expliquer par l’écrit privilégié par rapport à l’oral lors des cours à distance.
- L’enseignement à domicile a bien été géré par les élèves et les parents même si cela n’a pas toujours été une partie de plaisir (1/4 des réponses vont dans ce sens).
- Les enseignants semblent avoir adapté volontairement leurs modes de communication et la fréquence des messages par rapport aux élèves, notamment les enfants en difficulté.
- Ceux issus d’un milieu favorisé s’en sont mieux sortis. La crise a, par conséquent, agrandi les inégalités déjà existantes malgré les efforts des enseignants.
Le gouvernement reste très attentif à ces tendances et compte prendre des mesures pour remonter le niveau en langue à l’oral et lutter contre les différences que renforcent la crise. « Nous savons tous que la crise n’est pas terminée et nous attendons les prochaines études dont nous suivrons avec attention les résultats », a conclu Claude Meisch.
Le Quotidien