Selon un sondage réalisé par TNS Ilres à la demande du Conseil supérieur pour le développement durable (CSDD), les résidents sont confiants pour l’avenir du pays et leur qualité de vie.
« Cette enquête doit servir à la prochaine coalition pour élaborer son programme gouvernemental pour les cinq prochaines années », dixit Francis Schartz, le président du Conseil supérieur pour un développement durable.
À dix jours des élections législatives, TNS Ilres a présenté les résultats d’un sondage réalisé auprès de 524 résidents du 2 au 10 juillet et à la demande du CSDD. Cette enquête est intitulée «Maï Liewen zu Lëtzebuerg, haut a muer» («Ma vie au Luxembourg aujourd’hui et demain»). C’est une deuxième édition : le CSDD avait déjà commandé la même étude il y a cinq ans avant le précédent scrutin législatif. Et par rapport à 2013, les résidents sont plus optimistes. La confiance des personnes interrogées sur leur qualité de vie est passée d’une moyenne de 3,4 sur 10 en 2013 à 5,2 aujourd’hui.
L’enquête s’articule autour de trois thèmes : le social, l’économie et l’écologie. Concernant l’insertion sociale et ses valeurs, les résidents mettent en avant le respect d’autrui (93%), la liberté (92%), la sécurité sociale (91%), la justice (91%), le respect de l’environnement et de la nature (88%), la convivialité (82%), l’ouverture d’esprit (77%), la solidarité (77%), les relations personnelles (75%) et la cohabitation des différentes nationalités et cultures (66%).
La durabilité fait l’unanimité, mais…
En ce qui concerne l’économie, seulement 10% estiment qu’ils risquent de perdre leur emploi au cours des deux ou trois prochaines années (contre 23% en 2013). En revanche, 47% des personnes interrogées avancent que leur pouvoir d’achat s’est détérioré ces cinq dernières années. Pour faire face aux problèmes qui se posent ou se poseront à l’avenir, les résidents interrogés sont prêts à introduire un plafond de 4 000 à 5 000 euros pour les retraites (61%), à payer plus de cotisations à la caisse de pension et de santé (57%), mais seulement 43% des résidents sont prêts à réduire l’aide à destination des pays en développement, 32% sont d’accord pour travailler plus longtemps avant de prendre la retraite, 32% sont prêts à payer plus d’impôts, 27% à gagner 5 à 10% de moins et 21% à avoir moins de congés.
Des résultats assez paradoxaux qui se voient aussi lorsque l’écologie est invoquée. Globalement, 94% des personnes interrogées estiment que le principe de durabilité est «très important» et «plutôt important» à leurs yeux (deux points de plus qu’en 2013). 96% des résidents effectuent chacune de ces actions ou on l’intention de les faire : trier leurs déchets, mettre hors tension des appareils électriques ou d’éviter d’imprimer des documents. 89% réduisent ou ont l’intention de réduire leur consommation en gardant leur téléphone portable plus longtemps ou de partir moins loin en vacances ou moins souvent. 88% payent ou sont prêts à payer plus cher pour acheter des aliments provenant du commerce équitable ou des produits locaux.
53% ont mieux isolé leur logement ou sont prêts à le faire. 53% ne prennent pas l’avion pour partir en vacances ou sont prêts à s’en passer. D’autres questions mettent en avant ce paradoxe : la majorité estime que la durabilité est importante, mais ils sont moins nombreux pour agir au quotidien. «Cette enquête me rassure, oui et non, conclut Francis Schartz. Il y a un certain optimisme et une prise de conscience des résidents pour agir. Mais ils sont moins à le faire surtout si cela touche à leur confort personnel. Il faut donc les aider en leur donnant la possibilité d’agir.»
Guillaume Chassaing