Accueil | Politique-Société | Trop de redoublements à l’école

Trop de redoublements à l’école


Les disparités de résultats en fonction de l'origine sociale des élèves sont clairement mises en évidence dans ce rapport. (photo archives LQ)

Le premier rapport sur le système éducatif luxembourgeois («Bildungbericht 2015»), présenté ce mercredi, pointe l’ampleur des redoublements, jugés coûteux et inutiles.

Le redoublement est une pratique bien trop courante au Luxembourg, notamment dans le technique. Dans l’enseignement technique secondaire, pas moins de 61,6% des élèves dépassent l’âge théorique, soit 16 000 élèves sur 26 000, selon cette étude réalisée par l’université du Luxembourg pour le ministère de l’Éducation nationale. Ce pourcentage tombe à 18,1% dans le secondaire classique.

L’origine des élèves (nationalité et milieu socio-économique) semble jouer un rôle déterminant dans ces redoublements. Le rapport souligne par ailleurs que l’effet bénéfique du redoublement, illusoire la première année lorsque l’élève réapprend ce qu’il a déjà vu l’année précédente, ne se ressent plus dès l’année suivante. En clair, les redoublements sont inutiles ou presque, ce que démontre la majorité des études internationales sur le sujet.

L’OCDE pointe régulièrement le triste record du Luxembourg, vice-champion du redoublement avec 35% des élèves concernés à l’âge de 15 ans, derrière la Belgique (36%).

Un constat qui a fait réagir Lex Delles, le jeune député-maire (DP) de Mondorf-les-Bains. Sur Twitter, il écrit : « Redoubler à l’école : un moyen peu différencié et inefficace. Nous devons nous attaquer à l’origine du problème sur le plan individuel, renforcer les élèves dans le long terme. »

Ce premier Bildungsbericht préconise aussi de sensibiliser les enseignants à un choix plus pondéré lorsqu’ils décident d’orienter tel élève vers la filière technique plutôt que classique. Cette décision devrait être plus affinée et moins expéditive, selon le rapport.

En outre, cet état des lieux vient confirmer les inégalités du système luxembourgeois, en fonction de l’origine et des revenus. Près de la moitié des élèves de nationalité luxembourgeoise (47,7%) se dirigent vers le classique, contre 11,4% des jeunes Portugais seulement. Les deux tiers des élèves portugais s’orientent dans le technique, contre 43,8% des Luxembourgeois.

Le Quotidien Web

>> Plus d’informations dans votre Quotidien papier du jeudi 23 avril