Accueil | Politique-Société | École fondamentale : les inspecteurs mis au placard

École fondamentale : les inspecteurs mis au placard


Le ministre Claude Meisch (à g.), mardi, aux côtés de Georges Ney, président du Collège des inspecteurs. (photo JC Ernst)

Les écoles fondamentales seront à l’avenir supervisées par des directions de région et non plus par des inspecteurs.

La très longue liste de réformes que le ministre de l’Éducation nationale compte apporter au système scolaire s’est enrichie d’une ligne mardi. Dans le cadre de ses efforts de modernisation de l’appareil scolaire, les inspecteurs actuels doivent désormais faire place à des équipes de directeurs. La prise en charge d’élèves à besoins spécifiques figure parmi les priorités.

En vigueur depuis 2009, la réforme de l’enseignement fondamental reste toujours difficilement lisible et aussi peu compréhensible pour bon nombre de parents, d’élèves mais aussi d’enseignants. Le ministre Claude Meisch en a bien conscience et poursuit sa large panoplie de réformes et réformettes, afin de dégager l’horizon.

Il y a quelques semaines, les nouveaux bulletins intermédiaires ont été dévoilés. Plusieurs mois auparavant déjà, la création de 250  nouveaux postes destinés à proposer un meilleur encadrement aux élèves avec des besoins spécifiques avait été annoncée. Désormais, le ministre de l’Éducation nationale s’attaque à la supervision et aussi à la gestion des écoles fondamentales.

Un des principaux points de discorde de la réforme de 2009 concernait la mise en place de présidents d’écoles. L’opposition, dont faisait partie à l’époque le DP de Claude Meisch, avait critiqué, à ce moment-là, le fait que la ministre Mady Delvaux-Stehres (LSAP) n’avait pas opté pour la mise en place de véritables directeurs d’écoles.

Les présidents, choisis parmi le corps enseignant des différents bâtiments, continuaient en effet à être supervisés par des inspecteurs régionaux. Désormais, le directeur va bien arriver, non pas au niveau des écoles, mais bien au niveau de la supervision régionale des écoles fondamentales.

Quinze nouvelles «directions de région»

Mardi matin, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé la suppression des 20  circonscriptions gérées par des inspecteurs. À la place seront formées 15  directions régionales avec à chaque fois des équipes composées d’un directeur, accompagné de deux à quatre directeurs adjoints. « Le système de l’inspectorat, datant de 1912, n’était plus adapté aux besoins d’aujourd’hui », explique Claude Meisch.

Ces nouvelles «directions de région» doivent, selon les termes officiels du ministère de l’Éducation nationale, être «plus proches des enseignants, des parents et des élèves». «Les directions favoriseront le dialogue entre les différents partenaires scolaires. Elles assureront les tâches de l’inspectorat actuel, c’est-à-dire la gestion et l’inspection journalière des écoles», explique encore le communiqué du ministère.

La grande nouveauté des nouvelles directions régionales, et plus particulièrement de la mise en place de directeurs adjoints, sera l’encadrement des enfants à besoins spécifiques. L’objectif est, selon le ministre Claude Meisch, de « garantir des interventions plus rapides et ciblées » afin de permettre à ces enfants d’avancer le mieux et le plus rapidement possible dans leur formation scolaire de base.

Afin de mener à bien cette mission, le ministre compte sur l’expérience des inspecteurs actuellement en place. Des recrutements ciblés vont permettre de compléter les équipes de direction de demain.

Mardi, aucune date précise pour la mise en place de cette nouvelle réforme dans le domaine de l’Éducation nationale n’a cependant encore été annoncée. La rentrée de septembre de 2017 semble, d’après les premiers échos, difficilement tenable.

Une mise en vigueur de la réforme en vue de la rentrée 2018/2019 paraît plus réaliste. Claude Meisch a cependant précisé mardi, que l’introduction des nouveaux directeurs ne doit pas forcément coller avec le début d’une nouvelle année scolaire.

David Marques