Le lycée classique d’Echternach (LCE) a été l’établissement scolaire secondaire le plus touché par les inondations. Cela dit, les efforts de toutes les parties prenantes permettront une rentrée à la mi-septembre, comme prévu.
Alors qu’une petite cinquantaine de lycées publics, à travers le pays, doivent accueillir 46 000 élèves pour cette prochaine rentrée, Le Quotidien s’est rendu à Echternach où le renommé lycée classique (LCE) a subi d’énormes dégâts.
«Vingt-huit salles de classe ont été touchées et celles-ci devront éventuellement être complètement rénovées, indique d’emblée le responsable des infrastructures au ministère de l’Éducation nationale. De plus, toutes les portes doivent être remplacées. La bibliothèque et la cafétéria ont, elles, été inondées et les ateliers ont été touchés. Par ailleurs, toutes les machines doivent être remplacées.» Face à cette situation catastrophique, le haut fonctionnaire tient «à remercier particulièrement, au nom du ministère, les membres de la direction, ainsi que les enseignants, mais aussi les élèves du lycée classique d’Echternach qui ont fait un énorme travail de nettoyage et de déblaiement. Surtout que cela s’est produit pendant une période de vacances», rappelle-t-il.
«Énorme mobilisation pour que le LCE soit opérationnel»
De manière générale, le responsable des infrastructures du ministère estime qu’il s’agit d’«un superbe signal qu’ils ont envoyé, afin que le lycée puisse être opérationnel à partir de la rentrée et il le sera. Et je n’oublie surtout pas l’administration des Bâtiments publics qui était également immédiatement sur place, car eux aussi n’ont pas ménagé leurs efforts.» En clair, le ministère de l’Éducation nationale tire un grand coup de chapeau à l’administration dirigée par Luc Dhamen, pour son «énorme mobilisation». Par ailleurs, le ministère indique qu’il a également sollicité des sociétés (privées) de travaux publics, mais que lors de cette période de congés collectifs «ce n’était pas simple, car d’autres bâtiments, dont des sociétés privées, ont également été touchés par les inondations. Mais malgré cela, toutes les parties prenantes sont parvenues à réaliser un travail magnifique pour assurer et garantir que la rentrée scolaire ait bien lieu au LCE».
Des travaux d’une durée de un à deux ans
Cela étant, il ne faut pas se leurrer, les dégâts sont considérables et le lycée ne retrouvera pas son aspect et ses entières fonctionnalités d’antan, avant des mois. «Les travaux sont encore en cours, et leur durée est estimée à une à deux années, pour que toutes les classes et la cafétéria soient entièrement rénovées.» De plus, il ne faut pas oublier que les infrastructures sportives ont été touchées, lesquelles appartiennent à la commune d’Echternach, mais qui sont utilisées également par les élèves du lycée. Le ministère de l’Éducation nationale est donc sur la brèche et en contact permanent avec la commune du bourgmestre Yves Wengler, de même qu’avec l’administration des Bâtiments publics, pour voir comment garantir la tenue des cours d’éducation physique.
«Moisissures : un état des lieux fin 2021»
Pour assurer la tenue effective de la rentrée scolaire au LCE, le ministère mise donc «sur une remise en état sommaire, car on est très loin d’une rénovation complète. De plus, pour les dégâts dus aux moisissures, il faudra attendre 3 à 4 mois; et on ne saura qu’à la fin de l’année 2021 quels sont réellement les dégâts qui ont été causés, au niveau des murs notamment. Nous nous sommes concertés avec d’autres structures, comme par exemple l’école de musique, afin de voir s’ils ont des salles disponibles et nous en avons déjà repéré quelques-unes dans d’autres lieux, situés à Echternach, sept à huit pour l’instant, afin de pouvoir provisoirement y accueillir des élèves. Il s’agit en effet de pouvoir rénover complètement sept-huit des vingt-huit classes qui ont été endommagées», souligne encore le haut fonctionnaire du ministère de l’Éducation nationale. Par contre, les autres classes touchées pourront accueillir les élèves.
«Aucun lycéen ne sera refusé!»
La «stratégie» est en effet de rénover, étape par étape, les autres salles de classe impactées par les pluies diluviennes. En ce sens, aucun élève ne devra changer de lycée, et «aucun élève ne sera refusé!» De surcroît, il n’y aura pas de classes plus «remplies» d’élèves qu’auparavant. «Le lycée continuera à fonctionner normalement et tout sera fait pour que la qualité de l’offre scolaire ne soit pas touchée», insiste le responsable des infrastructures du ministère de l’Éducation nationale. Concernant plus spécifiquement la cafétéria, là «il faudra voir si les élèves pourront y manger dès la rentrée ou bien s’ils devront temporairement prendre leurs repas dans leurs salles de classe. Le parquet doit probablement être rénové. Sur ce point, c’est plutôt au lycée et à Restopolis de voir comment ils souhaitent s’organiser».
Une situation bien gérée et sous contrôle
En guise de conclusion, le responsable des infrastructures au ministère souhaite absolument souligner que «la rentrée n’est pas compromise. Certes, elle sera quelque peu différente pour le lycée classique d’Echternach, de par les stigmates des inondations qui seront présents, mais ce qui est clair, c’est que la qualité de l’offre scolaire ne sera pas impactée. Il s’agit d’un lycée emblématique du pays, qui possède une riche histoire et il nous tient très à cœur. Personnellement, je n’avais jamais vu cela, que deux lycées soient gravement touchés par des inondations (NDLR : le lycée Émile-Metz de Luxembourg-Dommeldange a aussi été fortement endommagé), et j’ai une pensée, notamment pour les élèves qui, fort heureusement, étaient en vacances. Les enseignants avaient, eux, encore des réunions et des conseils de classe, mais aucun drame (humain) n’est à déplorer. Ces dates des 14 et 15 juillet seront marquées à jamais pour tous les lycées du pays et nous sommes très soulagés que cela ne se soit pas produit en pleine période scolaire. On a donc eu un peu de chance, si on peut parler de « chance » avec toute cette tristesse, qu’il n’y ait pas eu d’évènements encore plus dramatiques. Le ministère a bien géré la situation et continue à la contrôler. Encore une fois, je tiens à adresser un grand merci à la direction du lycée dirigé par M. Henri Trauffler notamment, mais aussi aux enseignants, ainsi qu’à toutes les personnes qui se sont montrées solidaires».
Le lycée Émile-Metz, également très touché
Le lycée privé Émile-Metz, situé rue de Beggen dans la capitale, est le second lycée qui a été le plus touché par les inondations. «Étant privé, le bâtiment est assuré, ce qui n’est pas le cas des autres lycées comme celui d’Echternach. Ce sont donc les assurances qui devront couvrir tous les dégâts subis. Cela dit, il est subventionné par l’État. C’est-à-dire que l’État rembourse tout ce qu’il achète à hauteur de 80 %, selon les termes d’une convention», explique le responsable des infrastructures du ministère de l’Éducation nationale.
Claude Damiani