Le Dr Alain Schmit, le président de l’Association des médecins et médecins-dentistes, vient de se prononcer pour une obligation vaccinale globale. Selon lui, il ne faut pas se reposer sur la fin hypothétique de l’épidémie avec Omicron, même si c’est le meilleur scénario.
Vous avez déclaré en novembre dernier qu’il fallait respecter les gens qui refusent le vaccin. De quelle manière ?
Dr Alain Schmit : Je veux dire qu’il ne faut pas stigmatiser les gens qui sont sceptiques au sujet de la vaccination et qui font part de leurs craintes quant à sa compatibilité avec leur état de santé, par exemple. Les contre-indications sont toutefois rares, la plus fréquente étant d’avoir eu le covid tout récemment pour éviter une surcharge du système immunitaire.
Si on est trop brutal avec les personnes réticentes, elles ne viennent même plus au cabinet médical parce qu’elles se sentent jugées et étiquetées. Il est inutile d’envenimer la situation compliquée entre ceux qui se sont vaccinés, ceux qui restent incertains et ceux qui sont convaincus par des théories loufoques et qui s’entêtent à y croire. Ceux-ci ne pourront pas être convaincus. Par contre, il faut continuer à convaincre tous les réticents.
Vous-même vous devez encore souvent convaincre vos patients ?
Oui, bien sûr. Je donne des explications et ça prend du temps. Les gens ont assimilé des tas d’informations médiatisées à large échelle et ce n’est donc pas la peine que je leur ressasse les mêmes pour les convaincre. J’essaie donc de trouver la faille, de chercher l’information manquante, d’intégrer l’élément supplémentaire ou complémentaire pour faire la différence et leur permettre de franchir le pas.
L’AMMD s’est prononcée pour la vaccination obligatoire, mais vous ne voulez pas d’une obligation sectorielle. Vous demandez une obligation globale pour ne pas stigmatiser les personnels de santé et de maisons de soins. Vous ne faites pas de nuance ?
On a vu ce que cela a donné en France. L’idée a été mal acceptée par une partie des soignants. Une grande majorité des personnels est déjà vaccinée au Luxembourg, donc on parle vraiment de peu de gens concernés et ceux-là ne vont pas faire la différence. Si c’était symbolique, il faut se demander si c’est le bon symbole. Le débat va largement au-delà de la vaccination d’une seule catégorie de personnes.
Le temps presse et, même s’il faut continuer l’information à destination d’un large public, nous sommes clairement en faveur d’une vaccination obligatoire pour les adultes, sauf contre-indications. En effet, la vaccination est le moyen médical préventif le plus efficace pour lutter contre tous les désastres tant individuels que collectifs. Puis il y a les jeunes qu’il faut protéger préventivement. Ils souffrent d’un manque de développement psychosocial et éducatif inquiétant.
Il y a aussi les capacités limitées des hôpitaux en lits et en moyens humains…
Si une vague très agressive venait à s’abattre sur nous, on serait très vite débordés. Par ses ressources humaines et sa surface limitée, le Luxembourg est un pays « hautement vulnérable ». Le Luxembourg n’a pas les ressources de la France, par exemple, qui peut transférer des malades d’un hôpital à un autre sur de longues distances. En Allemagne, on a transporté des patients de la Bavière à Hambourg.
Nous, nous n’avons pas ces possibilités. En Israël, le gouvernement a décidé de vacciner très vite la population parce qu’il ne peut pas envoyer des malades se faire soigner dans les pays voisins, pour des raisons évidentes. Au Luxembourg, nous ne sommes pas entourés de pays hostiles, mais il faut anticiper la situation où le Luxembourg serait amené à demander de l’aide à ses voisins pour soigner ses malades en urgence.
Ces pays voisins où nous avons massivement recruté des professionnels de santé. C’est politiquement assez délicat. Il ne faut pas négliger cet aspect. Il vaut mieux ne pas en arriver là, d’autant plus qu’on ne dispose toujours pas d’une structure de réserve.
L’avis de l’AMMD a-t-il donné lieu à de longues discussions ?
Nous l’avons bien préparé. Entre autres, l’avis du Comité d’éthique allemand était très intéressant à ce sujet. Il y a vingt-quatre personnes qui siègent au comité d’éthique en Allemagne. Parmi elles, quatre personnes ont voté contre, sept autres se sont prononcées en faveur d’une vaccination obligatoire partielle et les treize autres pour une obligation globale pour la population adulte.
Nous avons épluché leur avis, qui nous a servi aussi pour prendre notre décision. À l’AMMD, on a fait une synthèse pour y mettre les éléments majeurs en faveur d’une obligation vaccinale. Ce n’était pas une décision prise à la légère.
Quels étaient les arguments de ceux qui ont voté contre au Comité d’éthique allemand ?
Ils estiment, entre autres, qu’il n’existe aucun espoir d’éradiquer le virus pour l’instant, contrairement à d’autres virus, comme la variole toujours citée en exemple, où le vaccin fait pleinement effet. Une décision politique éventuelle en faveur d’une obligation vaccinale ne pourra pas minimiser cet aspect assez fondamental. En effet, il ne s’agit pas de décevoir « encore » une fois de plus les citoyens.
Ceux-ci risquent d’attendre probablement d’une telle loi limitant leurs libertés individuelles une issue sanitaire finale. Or un tel espoir n’est vraisemblablement pas réaliste. Si la politique devait imposer la vaccination, je pense qu’il serait prudent qu’on annonce qu’une telle obligation s’assimile à une nouvelle « coutume hygiénique ». Peut-être qu’à l’instar du brossage de dents deux fois par jour, on devrait dorénavant s’habituer à se faire vacciner deux fois par an.
Vous croyez au début de la fin de la pandémie avec Omicron ?
Il ne faut pas se reposer sur la fin hypothétique de l’épidémie avec Omicron, même si c’est le meilleur scénario. Depuis deux ans, nous avons une certaine expérience et personne ne peut prédire comment le virus va se comporter à l’avenir. Il sera peut-être plus contagieux et moins agressif, mais ça peut tout aussi bien déraper à nouveau et faire de gros dégâts.
On en revient aux capacités de notre système de santé. On n’ose pas imaginer ce qui arriverait si on devait demander aux pays voisins d’accueillir une centaine de patients qu’on n’arriverait pas à gérer au sein de nos hôpitaux. Nous ne pouvons pas être certains que nos pays voisins prendront automatiquement en charge nos patients.
On observe actuellement un taux de désistements jamais constaté avant la pandémie
Vos patients hésitent-ils à se rendre à l’hôpital ou même chez le médecin par peur du virus ?
C’est encore et toujours le cas. On voit des désistements plus importants aujourd’hui. Lors de la première vague, c’était le blocage total et il a fallu du temps pour que les gens reprennent confiance. Mais si je dis à mes patients aujourd’hui que l’examen qu’ils doivent subir n’est pas urgent, alors certains préfèrent attendre que la situation se calme.
Des patients ne viennent même pas aux rendez-vous d’examen en policlinique ou en chirurgie parce que soit ils sont positifs, soit ils ont oublié de faire un test PCR avant de se rendre à l’hôpital. On observe actuellement un taux de désistements jamais constaté avant la pandémie.
Faut-il s’inquiéter pour les enfants ?
Dans le sens où ils ont moins de contacts à l’école, moins d’activités sportives et sociales, oui. Pour leur santé, il n’y a, a priori, pas d’inquiétude à avoir s’ils sont infectés par le virus. Mais on parle, encore une fois, d’un virus relativement récent et nous n’avons pas tout le recul nécessaire pour connaître des conséquences à plus long terme. Il ne s’agit pas seulement de guérir du virus, il faut surveiller et prévenir les séquelles potentielles.
C’est à cela aussi que sert la prévention, primaire d’abord, en évitant de se faire infecter et secondaire en évitant des formes graves de la maladie grâce au vaccin. Avec la contagiosité du virus, fatalement, tout le monde va finir par l’attraper. Nous sommes convaincus qu’il est préférable que le système immunitaire de chaque individu soit déjà préinformé d’une attaque hostile de ce virus imprévisible à l’aide d’une vaccination.
Les patrons, eux, s’inquiètent des certificats de complaisance qui risquent de se multiplier à partir du 15 janvier avec l’entrée en vigueur du Covid Check sur le lieu de travail. Est-ce une crainte légitime ?
Je l’ignore. Les médecins font beaucoup d’arrêts de travail qu’ils peuvent justifier pour des raisons médicales et d’autres où c’est plus difficile. Les médecins ne sont pas demandeurs de faire des arrêts de travail, mais c’est une charge qui leur revient. Si on insinue que le médecin est le complice de patients malhonnêtes, je peux vous dire que c’est entièrement faux pour l’écrasante majorité des médecins et des médecins-dentistes.
Mais quand un patient vous dit qu’il a des migraines terribles, vous allez lui dire que c’est faux ? Non. Vous l’arrêtez deux jours. Et les gens au bout du rouleau ? On ne peut pas les ignorer. Mais ce n’est pas le médecin qui est fautif. Si les patrons soupçonnaient les médecins et les médecins-dentistes d’établir des certificats de complaisance, l’AMMD ne serait pas opposée à ce que le Contrôle médical s’en occupe. Les médecins et les médecins-dentistes n’ont jamais demandé à être juges et partie.
Un autre sujet qui préoccupe l’AMMD en ce moment concerne le fonctionnement de l’Agence e-Santé. Vous avez coupé le dialogue, de guerre lasse ?
Pour rappeler le contexte : l’idée initiale dans la loi de 2010 était, pour les professionnels de santé, d’accéder à un dossier de soins partagé, le fameux DSP, qu’ils pouvaient facilement consulter. L’agence e-Santé, créée à cet effet, a finalement acheté un produit à une société française et on a longtemps attendu pour savoir comment ce DSP serait articulé.
En 2019, le règlement grand-ducal est enfin sorti, mais entre-temps il y a eu le règlement général sur la protection des données applicable dès 2018, ce qui a changé certains aspects. Le règlement grand-ducal indique que le DSP est ouvert d’office, le patient pouvant ensuite décider s’il est d’accord ou non.
Mais qui va le remplir ? Le patient décide de ce qu’il veut mettre dedans et là on peut vite se retrouver avec des dossiers volumineux qui contiennent une multitude de PDF, dont de vieilles analyses de sang, etc. L’ AMMD a plaidé pour une conservation courte des données, car la valeur ajoutée d’un vieux document est rare.
Finalement, le gouvernement a décidé qu’il fallait tout garder dix ans. Il faut imaginer aujourd’hui que le DSP contient aussi tous les tests PCR liés au coronavirus. Que va apporter un test PCR négatif vieux de dix ans dans le dossier du patient ? Rien. C’est peut-être un peu caricaturé, mais c’est un des problèmes.
Comment les professionnels de santé utilisent-ils le dossier de soins partagé ?
La seule façon d’y entrer facilement, c’est quand le patient a un médecin référent, donc un généraliste, mais c’est exclusivement pour eux. Pour les médecins spécialistes, c’est très compliqué. Il faut des codes, c’est très protégé, mais pas convivial pour l’utilisation, alors le DSP est très peu utilisé par les médecins.
Nous avons réfléchi à améliorer le système existant sans vouloir tout balayer et repartir de zéro. Si le patient peut accéder à ses données par son smartphone, il peut lui-même envoyer ses documents, comme les prises de sang, pour que le médecin puisse les consulter, par exemple.
De cette manière, on intègre concrètement le patient dans les démarches digitales et on aide les médecins à prendre conscience des informations pertinentes. Mais la vision de l’agence est malheureusement arriérée. Pour sécuriser leur environnement, les professionnels de santé doivent être identifiés avant d’entrer dans un cercle de confiance dans lequel ils peuvent naviguer, selon la matrice définie par le règlement grand-ducal. Mais les documents que contient le DSP ne sont pas valides, parce qu’ils ne contiennent pas de signature numérique. En tant que patient, vous pouvez même créer un faux document de santé à votre guise et le transmettre au DSP.
Je ne veux pas dire que le DSP va servir à ça, mais j’attire l’attention sur le fait qu’il s’agit d’une lacune sécuritaire manifeste. En effet, il faut être sûr que les documents sont originaux et le médecin doit signer les documents dont il est l’auteur. Cela fait trois ans que nous essayons de convaincre, mais en vain. Résultat, le stockage de données non valides et son utilisation peu conviviale font du DSP un outil sous-utilisé. C’est dommage, car l’idée du DSP reste bonne pour autant que la philosophie soit à nouveau orientée vers une plateforme d’échange et non de stockage.
Finalement, que vous répond l’agence ? Comment imaginer la suite ?
L’agence gère un produit sous-traité et fabriqué en France et elle-même n’a pas accès directement à tous les éléments concernant le DSP. Elle doit même appeler en France pour régler certains problèmes. Si on va plus loin, on se demande si l’Agence e-Santé ne doit pas être tout bonnement remplacée par une agence nationale, parce qu’il y a des données sensibles dans tous les domaines : la santé, mais aussi l’éducation ou la justice.
Pourquoi ne pas confier la gestion de toutes ces données personnelles au CTIE (NDLR : Centre des technologies de l’information de l’État). Il est temps de mener un débat sur l’utilité de l’Agence e-Santé et de considérer son intégration dans une agence nationale à l’échelle du pays, qui ne peut pas se permettre de réinventer la roue dix fois et ainsi déployer dix fois la même structure pour gérer toutes les différentes données personnelles dans chaque domaine.
Mais la direction de l’Agence e-Santé est dans une vision archaïque. Les pays qui se sont lancés récemment dans la digitalisation n’ont pas pris les chemins sans issue qu’elle emprunte encore aujourd’hui, mais sont plus proches de la philosophie de l’AMMD. Finalement nous devons constater un dialogue de sourds avec la direction générale de l’Agence e-Santé.
Et le ministère de la Santé, il fait l’arbitre ?
Le ministère de la Santé a demandé un avis sur notre proposition au CTIE. Je ne sais pas ce qui va en sortir, nous sommes prêts à en discuter. Tous les éléments sont sur la table. La position de l’agence et la nôtre. Il s’agit d’un enjeu national.
Suivez-nous sur Facebook, Twitter et abonnez-vous à notre newsletter quotidienne.
Le gouvernement nous a promis que ce produit expérimental protégeait mieux que l’immunité naturelle.
=> On a bien fini par constater que les « vaccinés » tombaient autant malade que les autres
Le gouvernement a alors promis que l’injection protégeait de la transmission
=> On a du admettre que les injectés transmettaient autant que les autres.
La dernière promesse est de protéger contre les formes graves…
Pfizer a été condamné 75 fois (depuis 2009) pour faux et usage de faux, charlatanisme, corruption …
Bon… vous y croyez encore ?
Ha oui, les effets secondaires n’existent pas (c’est pour plus tard)
Dr Alain Schmit étant membre de CG de l’Agence eSanté, il prouve dans cette interview sa parfaite mécompréhension des problématiques de la eSanté. Démission!
Rassurez moi, Omicron c’est le nouveau nom que l’on donne au rhume?
On constate que les « vaccins » sont à peu près inefficaces contre le variant omicron, puisque tous sont touchés, piqués et non piqués. Heureusement, ce variant est peu méchant. Il n’encombrera donc pas les hôpitaux.
Par ailleurs, si on soignait les gens, avec de l’Ivermectine par exemple, on diminuerait le nombre de personnes en réanimation d’un facteur 7, si pris dès les premiers symptômes.
Que propose ce « médecin »? Obliger les gens à s’inoculer un produit peu sûr et inefficace.
Je vous laisse seuls juges.