Le DP a orchestré lundi le premier congrès digital et si possible le dernier, comme le souhaite Xavier Bettel. Le contact humain, c’est mieux mais le télétravail, c’est bien aussi. Il faudrait en faire une habitude.
On ne verra pas Xavier Bettel, manches retroussées, installer une rangée de chaises avant le début du congrès pour accueillir les participants au Tramsschapp au Limpertsberg. «Humainement, il me manque quelque chose», reconnaît-il en s’adressant lundi soir à un public virtuel. Le DP a inauguré la formule du congrès virtuel auquel auraient pris part quelque 600 spectateurs derrière leur écran selon le chiffre fourni par la présidente à l’issue des deux heures essentiellement consacrées à louer l’action du gouvernement et la solidarité de la population face à la crise sanitaire.
«Le congrès digital, c’est bien mais pourvu que ce soit le dernier», espère le Premier ministre. Il ne doit pas être le seul. Si chacun souhaite ardemment un retour aux affaires le plus rapidement possible, il ne s’agit pas pour autant d’un retour à la normale. «Nous avons appris de cette crise», s’accordent à dire les différents intervenants qui semblent surtout avoir retenu les avantages du télétravail sur la qualité de vie de ceux qui le pratiquent comme de ceux qui n’en bénéficient pas mais qui apprécient un trafic plus fluide.
Donc le télétravail était la grande vedette de ce show virtuel et interactif lors duquel les ministres libéraux ont eu le loisir de répondre aux questions qui mettaient en valeur leur travail et les efforts de la population. «Nous avons maîtrisé la crise mais ce n’est pas fini», prévient Xavier Bettel en revenant sur les «challenges» qui se sont présentés aux membres du gouvernement et aux libéraux en particulier. Ils sont là pour en parler, sans public pour les applaudir.
Saisir la balle au bond
Corinne Cahen se dit fière «d’être la présidente d’un parti qui a su prendre ses responsabilités», et ne tarit pas d’éloges non plus sur ses collègues du gouvernement. «Nous savons que Xavier Bettel est le capitaine et qu’il a ramé fort pour que tout fonctionne», souligne la ministre de la Famille.
L’action du gouvernement a aussi un coût : 10 milliards pour surmonter la crise économique. «On me parle toujours de dépenses mais c’est un investissement pour relancer le pays», corrige Pierre Gramegna. Le ministre des Finances en profite pour rappeler la bonne santé des finances publiques du pays et son triple A qui lui a permis d’emprunter à des taux négatifs. Les temps sont durs mais le pays a les reins solides en comparaison avec d’autres économies européennes.
Le secteur financier n’a pas interrompu sa marche grâce au télétravail. Comme d’autres secteurs au demeurant et la fonction publique n’est pas en reste. Son ministre de Tutelle, Marc Hansen, précise que trois fois plus de fonctionnaires ont pratiqué le télétravail pendant le confinement pour 100 fois plus de temps de réunions virtuelles. Et ça marche. Il faut saisir la balle au bond pour le DP et légiférer sur la question. Il faudra, surtout, s’entendre avec les pays voisins pour les problèmes fiscaux qu’elle soulève.
«Nous sommes convaincus qu’à l’avenir, ce sera possible aussi pour les frontaliers», affirme Corinne Cahen, également ministre à la Grande Région qui suit le dossier de près avec ses homologues. Quant à Marc Hansen, il a déjà mis en place des projets pilotes dans la fonction publique pour ancrer le télétravail dans les pratiques professionnelles. Le ministre a également lancé une étude pour évaluer ses avantages et ses inconvénients.
Geneviève Montaigu