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Dix enfants migrants devraient débarquer au Grand-Duché


L'information a été confirmée ce week-end par Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois (Photo : Julien Garroy).

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a confirmé, samedi sur RTL Radio, que le processus pour enfin accueillir ces enfants mineurs est sur le point d’être finalisé. Caritas va les prendre en charge.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait pris les devants vendredi soir. Interrogée par la chaîne allemande ZDF, la cheffe de l’exécutif européen avait affirmé que des enfants migrants, actuellement en Grèce, allaient «probablement» être accueillis la semaine prochaine au Luxembourg.

«L’histoire n’est pas si simple», a rétorqué samedi le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. Invité de l’émission Background sur RTL Radio, Jean Asselborn s’est toutefois montré prudemment optimiste sur le fait que le processus pour accueillir ces enfants sera finalisé sous peu. «Cela fait trois semaines que je suis en étroit contact avec le gouvernement grec et l’UNHCR. Le directeur local de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés m’a indiqué que les dossiers des enfants concernés devraient nous être transmis lundi», indique le ministre, qui avait lui-même initié l’opération à l’échelle de l’Union européenne. En fin de compte, 8 pays sur 27 ont accepté d’accueillir 1 600 mineurs non accompagnés, enfermés dans les camps de réfugiés sur les îles grecques.

«Ils enrichissent le Luxembourg»

Le Luxembourg est disposé à prendre en charge dix enfants. L’opération a été stoppée net en raison de la pandémie du coronavirus en Europe. Les travaux se sont cependant poursuivis en coulisses. Aujourd’hui, le Grand-Duché est censé «envoyer un signal aux autres». «On ne peut pas encore attendre trois ou quatre mois supplémentaires», martèle Jean Asselborn.
«Si tout va bien, on devrait pouvoir accueillir d’ici la fin de la semaine à venir les enfants. Caritas nous a assuré qu’elle allait les prendre en charge», a précisé le ministre, samedi sur RTL.

L’Office national de l’enfance (ONE), tombant sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale, va aussi être impliqué dans l’opération.
Il s’agira en principe d’enfants non accompagnés, âgés entre 12 et 14 ans. «Ils auront droit au regroupement familial. Leurs parents, frères et sœurs pourront les rejoindre à terme au Luxembourg», détaille Jean Asselborn. En fin de compte, entre 40 et 50 réfugiés pourraient ainsi débarquer. «Depuis 2015, on n’a fait que de très bonnes expériences avec les personnes que nous avons accueillies au pays. Elles enrichissent le Luxembourg», souligne le chef de la diplomatie, aussi pour répondre à la haine qui ne cesse de se multiplier sur les réseaux sociaux.

Actuellement, quelque 5 000 enfants mineurs sont encore bloqués dans les camps de réfugiés sur les îles grecques. Les appels à l’évacuation de ces camps insalubres se multiplient, mais le gouvernement grec tarde à réagir.
La présidente de la Commission européenne a confirmé que ce sont toujours «huit pays qui se sont déclarés prêts» à prendre en charge ces enfants. Outre le Luxembourg, ce sont l’Allemagne, la France, le Portugal, la Finlande, la Lituanie, la Croatie et l’Irlande qui figurent parmi les pays volontaires. «Nous sommes très, très reconnaissants», soulignait vendredi Ursula von der Leyen.
Jean Asselborn s’est montré moins enthousiaste, samedi. «Je ne suis pas sûr que tous les pays soient encore disposés à respecter leur engagement : l’Allemagne hésite, la France aussi. L’un attend toutefois toujours l’autre avant de bouger», ponctue un ministre plutôt amer.

David Marques