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Dix chiffres sur la vie des femmes au Luxembourg


Près d'un habitant sur cinq vit dans la capitale. (Photo : Editpress)

À l’occasion de la journée mondiale pour le droit des femmes, le Statec livre un condensé de chiffres sur la vie des femmes au Luxembourg.

1/ La part des femmes dans la population

En 2022, les femmes représentaient 49,6% de la population luxembourgeoise. Longtemps supérieure à celle des hommes, cette statistique a eu tendance à diminuer dans le temps. Et en 2014, le rapport de force entre hommes et femmes a tourné à l’avantage de la gent masculine. Le Statec explique ce retournement de situation par « le surplus d’immigrés masculins ». « En 2021 par exemple, 54% des nouveaux arrivants étaient des hommes contre 46% de femmes ». Si l’on zoome sur la population des communes, on s’aperçoit que la proportion de femmes varie entre 47.1% à Winseler et 52.2% à Walferdange. Enfin, parmi les 102 communes que compte le pays, seulement 44 comptabilise plus de femmes que d’hommes dans leur population.

2/ Une majorité parmi les réfugiés venus d’Ukraine

En février 2022, la guerre entre la Russie et l’Ukraine éclate. Face à cette tragédie, le Luxembourg décide, comme les autres pays de l’UE, d’accorder le statut de protection temporaire aux réfugiés arrivant d’Ukraine. En mars 2022, ce statut a été accordé à 920 Ukrainiens, dont 70.7% de femmes. Ce chiffre continuera d’augmenter en avril avant de diminuer durant les mois suivants. Au total, sur l’année, 4 915 décisions ont été prises accordant le statut de protection temporaire. « Parmi ces décisions, 67.8% avait trait à des femmes », souligne le Statec.

3/ Moins d’enfants et de plus en plus tard

L’indicateur conjoncturel de fécondité a baissé ces dernières années, passant de 1.78 à 1.38 enfant par femme entre 2020 et 2021. En parallèle, l’âge auquel les femmes ont leur premier enfant est en net recule. Cet âge était de 28.6 au début du siècle, il était, en 2021, de 31.1 ans. Aussi, la part des naissances hors mariage connaît une véritable explosion. Depuis l’an 2000, elle a presque doublé, passant de 22 à 42%.

4/ L’espérance de vie diminue

L’écart d’espérance de vie entre les hommes et les femmes a tendance à réduire ces dernières années. « L’écart entre les deux genres est de 4.5 ans sur la période 2019 à 2021 alors qu’il était de 6.2 sur la période 2000 à 2002 en faveur des femmes », remarque le Statec. Aujourd’hui, l’espérance de vie des femmes s’élève à 84.8 ans tandis que les hommes peuvent espérer vivre jusqu’à 80.3 ans.

5/ Où meurent les femmes ?

Dans son condensé de données, le Statec aborde certains sujets pas vraiment réconfortants. Ainsi, en 2021, le lieu de décès le plus fréquent pour les femmes est l’hôpital (47.9% des décès pour 59.6% parmi les hommes), suivi par les maisons de retraites (34.3% des décès des femmes contre 16.7% pour les hommes) et le domicile (décès survenus à domicile sont observés dans 16.7% des décès féminins et 21.0% des décès masculins.

6/ De quoi meurent les femmes ?

L’institut de statistiques poursuit sur sa lancée. En 2021, ce sont les maladies de l’appareil circulatoire qui sont la 1ère cause de mortalité au
Luxembourg parmi les femmes (25.3% des décès). Du côté des hommes, ce sont les tumeurs (28.0% des décès contre 22.5% des décès dans la population féminine (2e cause de décès)). À noter que le Covid reste la 3e cause de mortalité pour les deux sexes. Enfin, le Statec observe que les femmes sont plus souvent victimes de troubles mentaux et du comportement lors du décès. Cette cause de décès représente, en 2021, 8.5% des décès féminins contre 5.3% des décès masculins.

7/ Vivre en bonne santé

Dernière précision pour finir sur cette note, en 2020, l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne peut compter vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne, s’élève au Grand-Duché à 62.4 ans pour les femmes et à 64 ans pour les hommes. Elle se situe, de peu, sous la moyenne européenne qui est de 65 ans.

8/ Où vont les dépenses ?

« 3 177 euros, c’est le montant dépensé en moyenne par les femmes vivant seules sans enfants en 2021 contre 2 766 euros pour les hommes dans la même situation », révèle le Statec. Le logement est le poste de dépense qui diffère le plus suivent les sexes. En détail, les femmes seules allouent 13% de leurs dépenses au logement, les hommes seuls 32%. Le Statec explique cette différence en pointant que « les femmes seules sont plus âgées et très majoritairement propriétaires de leur logement, tandis que les hommes sont relativement plus jeunes et locataires pour plus de la moitié d’entre eux ».

Pour les autres dépenses, d’après les chiffres de l’institut de statistiques, la gent féminine les consacre à l’ameublement, l’équipement ménager et l’entretien de la maison et pour les loisirs et la culture.

9/ Victimes de la route

Les conductrices sont beaucoup moins impliquées dans des accidents graves ou mortels que leurs homologues masculins. Vitesse excessive, alcool, faute de dépassement ou chevauchement de la ligne de sécurité, toutes ces infractions sont majoritairement commises par les hommes. Seul bémol pour les femmes, elles négligent plus souvent le droit de priorité que les hommes (12% contre 7%).

Enfin, une statistique aussi impressionnante que dramatique, côté passager, les femmes sont plus souvent victimes (58%) que les hommes et aussi plus souvent victimes en tant que piétonnes que ces derniers.

10/ Le numérique

Dernier sujet sur lequel s’est penché l’institut de sondage : le numérique. Selon les chiffres du Statec, 6% des internautes masculins ont des
compétences solides en matière d’information, de communication, de création de contenu, de sécurité et résolution de problèmes digitaux, contre 27% des internautes féminines.