Femme de l’art s’il en est, la députée CSV Nancy Arendt déplore le délai qu’il faut à un sportif pour obtenir un rendez-vous auprès de l’un des seize centres médico-sportifs du pays. L’ancienne championne de natation et de triathlon s’en est inquiétée auprès des ministres des Sports et de la Santé.
« Des semaines, voire des mois » : c’est le temps qu’il faut, selon Nancy Arendt, à un sportif pour décrocher un rendez-vous auprès d’un médecin d’un centre médico-sportif. Ce contrôle est absolument nécessaire pour recevoir une licence de compétition attribuée par une fédération sportive. Qu’ils soient adultes ou enfants, les sportifs qui ne satisfont pas à cette exigence sont écartés des compétitions.
D’où la question parlementaire que la député chrétienne-sociale a conjointement adressée au ministre des Sports, Romain Schneider, et à celle de la Santé, Lydia Mutsch, tous deux concernés par ce dossier. Nancy Arendt n’a d’ailleurs pas été la seule à s’en préoccuper, la députée socialiste Claudia Dall’Agnol ayant interpellé les ministres pour ce même motif.
Un manque de discipline
Des ministres qui, dans leur réponse commune, constatent tout d’abord que le budget consacré aux contrôles médico-sportifs est en hausse sensible, passant de quelque 748 000 euros en 2014 à 765 000 en 2015. Mais, préviennent-ils, cette somme baissera en 2016 et dans les années suivantes. Il faudra alors trouver des « recettes supplémentaires » dont l’une pourrait être « de faire payer les athlètes ou les clubs pour des rendez-vous » non honorés par les sportifs. Mais ce n’est là qu’une entrée en matière…
Constatant que « les délais pour obtenir un rendez-vous varient entre un jour et un mois », Romain Schneider et Lydia Mutsch jugent qu’ils « peuvent être raccourcis avec une volonté accrue de discipline des clubs et des athlètes. »
Un des meilleurs systèmes en Europe
Ils mettent principalement en cause deux attitudes qu’ils estiment contre-productives de la part des sportifs. En premier lieu, ils rappellent que les sportifs et leurs clubs « sont censés savoir exactement à partir de quel jour ils doivent renouveler leur licence et ils disposent d’une année entière pour régler les formalités ». Logiquement, « ils ont donc largement le temps de prendre leurs dispositions, comme ils le feraient pour n’importe quel autre rendez-vous médical », déduisent Romain Schneider et Lydia Mutsch.
Et ce n’est pas tout : « Les clubs ou athlètes prennent plusieurs rendez-vous à la fois pour être sûrs d’en obtenir un seul (…) sans pour autant prendre soin d’annuler les autres », ce qui pèse évidemment sur les délais d’attente.
Si les ministres reconnaissent que le fonctionnement des centres est perfectible, ils insistent sur l’excellence du système luxembourgeois de contrôle médico-sportif, « l’un des meilleurs en Europe ».
La réponse des deux ministres se résume finalement par deux phrases des plus claires : « Un rappel à la discipline et à l’autoresponsabilisation des athlètes et clubs est une possibilité pour remédier au problème, encore faut-il que les parties impliquées jouent le jeu pour mettre fin à un absentéisme trop important et coûteux d’un point de vue deniers publics. »
Et au prochain rendez-vous manqué, c’est carton rouge.
De notre rédacteur en chef Fabien Grasser