La mortalité des abeilles inquiète en Europe, comme au Luxembourg. En réponse à une question du député CSV Marc Oberweis, le ministre de l’Agriculture détaille une série de mesures destinées à endiguer le phénomène.
Le taux de mortalité durant l’hiver 2016-2017 au Grand-Duché est de 20%, indique Fernand Etgen. « Cette mortalité peut être considérée comme moyenne par rapport aux années précédentes pour lesquelles on a observé des taux allant de 9 à 34% », poursuit-il. A noter qu’une perte de 10% est considérée comme « normale ».
Selon lui, trois causes principales expliquent ce déclin des abeilles. La plus importante étant varroase, une maladie parasitaire qui, en cas d’infestation massive, peut décimer une colonie entière. Autre cause, l’exposition aux produits phytopharmaceutiques, en particulier les insecticides. Enfin, « l’appauvrissement de nos paysages agricoles a certainement réduit les ressources alimentaires pendant certaines périodes de l’année ».
Au niveau national, le gouvernement s’est donné pour objectif de « réduire au maximum l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans la pratique agricole, viticole, horticole, sylvicole et paysagiste », rappelle Fernand Etgen. A l’échelle européenne, le Luxembourg entend « plaider pour une interdiction des substances actives néonicotinoïdes ». Une démarche qui va dans le sens d’un projet de règlement de la Commission européenne présenté le 23 mars dernier et visant à interdire l’utilisation de trois substances actives néonicotinoïdes (clothianidin. imidacloprid et thiamethoxam) en dehors des serres. De fait, « le gouvernement soutiendra les restrictions proposées par la Commission européenne », assure le ministre de l’Agriculture.
Prévenir et guérir
Des mesures sont d’ores et déjà en place au Luxembourg et d’autres doivent encore suivre. Le département de l’Agriculture a engagé un expert apicole de la Fédération des Unions d’Apiculteurs Luxembourgeois. Il assure entre autres une mission de conseil auprès des apiculteurs dans la lutte contre la varroase.
Des stratégies pour éviter les dépérissements des colonies sont par ailleurs développées par des chercheurs du Luxembourg Institut of Science and Technology, ceci dans le cadre du programme de recherche BeeFirst soutenu par le ministère de l’Agriculture.
En outre, ajoute Fernand Etgen, il est primordial d’augmenter la quantité de nectar et de pollen disponibles. Cela passe notamment par « la mise en place de bandes fleuries le long des champs et la gestion extensive des bordures des champs. Actuellement, une surface de 80 hectares environ est couverte ».