À l’occasion de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, les associations sensibilisent aux problématiques liées aux démences et notamment au financement de la recherche.
Au Luxembourg, 7 600 personnes vivent avec une démence. Un nombre qui devrait plus que doubler au cours des trois prochaines décennies et qui explique l’urgence de mieux comprendre ces pathologies pour offrir une meilleure qualité de vie aux personnes qui en sont atteintes. L’âge est la première cause de ces maladies.
«La population vieillit, le nombre de personnes de plus de 65 ans augmente avec la génération des « babyboomers ». Plus il y a de personnes âgées au sein d’une population, plus il y a de cas de démence», indique Lydie Diederich, membre du directoire de l’association Alzheimer Luxembourg (ALA). «Le dépistage des démences s’est également affiné. Les diagnostics sont plus précis et il est plus facile qu’il y a une trentaine d’années de déterminer de quel type de démence une personne est touchée», précise-t-elle. Il existe une cinquantaine de formes de démences différentes à ne pas confondre avec les signes de l’âge. Alzheimer reste la plus courante. «Certaines formes de démences, même si ce ne sont pas les plus fréquentes touchent les jeunes», poursuit Lydie Diederich.
En marge de la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, le mardi 21 septembre prochain, l’ALA, l’association MIL (Momenter Intensiv Liewen) et l’Info-Zenter Demenz organisent une série d’évènements pour sensibiliser le grand public à cette cause (lire ci-dessous). «Nous ne voulons pas détourner le regard, explique Denis Mancini, membre du directoire de l’ALA. Les personnes vivant avec une démence ne doivent pas être réduites à une maladie, des déficits et des pertes. Ce sont des êtres humains avec une histoire et un parcours, des sentiments et des envies qui veulent continuer de participer à la société. Nous devons les y aider.» Les trois associations ont mis différents moyens en place pour soulager les malades et leurs proches ainsi que soutenir la recherche autour de ces maladies qui touchent le cerveau.
Signes d’alerte et diagnostic
Il y a dix ans, le nombre de cas de démences était évalué à 35,6 millions dans le monde. Les prévisions pour 2050 font état de 115 millions, dont 19 000 personnes au Luxembourg. Ces démences sont dégénératives. Si leur issue reste inéluctable actuellement, la progression de la maladie peut être, en fonction du type de démence, retardée grâce à des traitements ciblés, un environnement adapté et des relations sociales positives. «Il est important de ne pas tarder à s’informer ou à consulter un médecin pour demander un diagnostic, estime Lydie Diederich. Plus un diagnostic est posé tôt sur une forme de démence, plus il est facile de prendre des mesures thérapeutiques sous la forme de traitements médicamenteux ou non médicamenteux. Il s’agit d’améliorer la qualité de vie des malades. En outre, si la maladie est découverte à un stade précoce, la personne concernée possède encore suffisamment d’aptitudes intellectuelles lui permettant de décider de son avenir pour et par elle-même.»
Les signes d’alerte sont nombreux mais peuvent également apparaître dans le cadre de pathologies autres que les démences. D’où l’importance du diagnostic médical. «Les oublis sont les premiers signes de maladie. Le fait de se perdre dans des endroits familiers… Les personnes concernées ont tendance à se replier sur elles-mêmes en minimisant ces premiers signes. Il est important que les proches prennent ces signes au sérieux et tentent de sortir les personnes qui les présentent de leur situation d’isolement. Viennent des problèmes pour se concentrer, pour penser de manière logique… Savoir qu’on a des lunettes et ne plus les retrouver est moins grave que ne plus du tout se souvenir qu’on en a», note Lydie Diederich.
Pour se prémunir face à la maladie, des gestes simples peuvent être réalisés au quotidien, comme la lecture, les activités physiques ou l’adoption d’un régime alimentaire équilibré. Le tout pour entraîner son cerveau et sa mémoire, de la même manière que l’on fortifie nos muscles lors d’un exercice physique. Donc, on n’oublie pas la journée mondiale le 21 septembre et on s’intéresse aux activités proposées par les trois associations.
Sophie Kieffer