Déi Lénk a présenté jeudi 16 avril son projet alternatif d’une Constitution pour le Luxembourg avec des droits fondamentaux plus étendus, plus de justice sociale et plus de démocratie. Ses 203 articles sont développés sur 32 pages. Déi Lénk demande aussi un président au lieu d’un Grand-Duc…
Pour déi Lénk, le débat public au sujet de la révision fondamentale de la Constitution fait cruellement défaut. «Le contenu et la démarche ne sont pas à la hauteur des évolutions et des défis du XXIe siècle, a regretté, hier, Marc Baum lors de la présentation de son projet alternatif à la Constitution. Critiquer le texte élaboré par la commission des Institutions et de la Révision constitutionnelle ne suffit pas.» Avec son projet alternatif de Constitution, déi Lénk souhaite donc lancer une plus large discussion sur l’orientation et le développement de la société.
Tous les points du projet alternatif n’ont pas pu être abordés, hier, dans le cadre de la conférence de presse. Le nouveau chapitre sur les droits fondamentaux, quant à lui, a été présenté en détail. «Pour nous, les droits fondamentaux sont indivisibles», précise André Hoffmann de déi Lénk. La Gauche n’est, entre autres, pas d’accord avec la répartition dans le texte de la commission : les droits au travail et au logement y sont classés comme «objectifs à valeur constitutionnelle». Or, pour André Hoffmann, «ce sont des droits fondamentaux».
La Gauche souhaite également aller plus loin que le projet de la commission en ce qui concerne les libertés classiques individuelles. Parmi les exemples cités, hier, figurent le droit à l’enseignement public gratuit, la liberté de conscience qui exige la séparation de l’Église et de l’État et que personne ne soit contraint de participer à la guerre.
À côté des droits humains, déi Lénk plaide dans son projet pour les droits animaliers : «Les animaux sont considérés comme des êtres vivants.»
Pour une démocratie représentative et directe
«Nous plaidons non seulement pour les droits fondamentaux individuels, mais également pour une démocratie représentative et directe», a enchaîné Serge Urbany.
D’après le projet de déi Lénk, «la qualité de citoyen(ne) du Luxembourg est attribuée d’office à toute personne qui possède la nationalité luxembourgeoise. Elle est également reconnue à toute personne qui réside sur le territoire du Luxembourg depuis cinq ans au moins. L’âge de la citoyenneté est fixé à 16 ans.
Dans la proposition de déi Lénk, Parlement et citoyens ont plus de poids. C’est également dans cette logique que déi Lénk réclame une république avec un(e) président(e) – présidence exercée en alternance par un homme et une femme. Déi Lénk affirme par ailleurs avoir proposé, pour le référendum, une question sur le rôle du chef de l’État. Proposition qui avait été rejetée par le CSV, le DP, le LSAP et les verts.
Le projet de Constitution de déi Lénk compte également revaloriser le pouvoir législatif : le Conseil d’État deviendrait ainsi un organe consultatif de la Chambre des députés. Il comporterait également des membres de la société civile.
Avec son projet alternatif de Constitution – 203 articles développés sur 32 pages –, déi Lénk espère ranimer le débat actuellement cloisonné. Sur le site cité ci-dessous, les citoyens sont invités à contribuer par leurs idées, suggestions et propositions. À l’automne, déi Lénk déposera son texte comme proposition de loi à la Chambre.
De notre journaliste, Fabienne Armborst