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Déi Lénk ou le rêve d’un monde meilleur


Gary Diderich au micro, jeudi soir à Bonnevoie (Photo : Alain Rischard).

Jeudi soir, pour le pot de nouvel an de la Gauche, Gary Diderich s’est mis à rêver du futur de ses petits-enfants. Mais la réalité s’éloigne malheureusement de ce monde humain et solidaire qu’il imagine.

Dans le hall du centre culturel de Bonnevoie, Gary Diderich a partagé son rêve. Le porte-parole de déi Lénk s’est projeté dans le futur de ses enfants et petits-enfants et s’est mis à décrire un monde où les inégalités sociales étaient gommées, où le bien-être humain était au cœur des préoccupations des décideurs politiques qui étaient finalement parvenus à sauver la planète.
Gary Diderich s’imagine donc une petite fille prénommée Rosa qui grandit dans une ville végétalisée, qui mange à la cantine des repas préparés sur place à partir des produits récoltés dans le jardin de l’école. Elle fréquente ses activités sportives l’après-midi, se rend au centre de recyclage en tram avec son grand-père et va voir son père employé dans une entreprise communale avant de rentrer chez elle. Le jour du dépassement des ressources de la Terre (overshoot) ne se situerait plus le 2 février, mais le 25 novembre… Bref, une bonne vie dans une société solidaire.
Le porte-parole de déi Lénk a choisi d’évoquer des histoires fictives mais aussi bien réelles. Celle de ses aïeux d’abord qui ont pu construire une maison avec un jardin grâce au grand-père qui travaillait à la Poste. «Cette perspective est devenue impossible aujourd’hui», dit-il. Il faut se tourner vers d’autres acteurs que l’État ou les communes pour se loger, comme les agences locatives sociales qui font le travail que les pouvoirs publics devraient réaliser, estime l’orateur.

Il ne croit pas à l’efficacité du pacte logement 2.0 qui ne permettra pas selon lui d’augmenter sensiblement les habitations abordables. Il ne croit pas davantage à l’efficacité de la loi sur le climat et à l’impôt sur le CO2 qui crée des inégalités sociales. «Tout le monde ne peut pas se payer une maison passive», souligne Gary Diderich qui se lamente des gros investissements consentis dans le domaine militaire par rapport à ceux qui atterrissent dans le Fonds pour le climat.

Solidaire des mouvements sociaux

Il fustige surtout les responsables politiques du pays et égratigne au passage ceux qui se préoccupent davantage de leur poste chez ArcelorMittal, de leur location Airbnb ou de leur cabane de jardin. «Les politiques ne voient que leurs propres intérêts et pas l’intérêt général», regrette amèrement Gary Diderich.
Il éprouve aussi des difficultés à comprendre qu’en 2020 les femmes soient obligées de faire grève en mentionnant la mobilisation du 7 mars prochain destinée à mettre l’accent sur la complexité du travail des aidants et les injustices et inégalités qui l’entourent encore. Il ne comprend pas davantage la présence du Luxembourg à l’exposition universelle de Dubaï et encore moins que le gouvernement puisse y envoyer des adolescents.

Le Luxembourg a plus que jamais besoin de plus de transparence et de nouvelles règles démocratiques, selon Gary Diderich, qui se montre solidaire des mouvements qui secouent actuellement les politiques en France et ailleurs. Des gens dans la rue qui réclament plus de justice sociale et les politiques seraient bien avisés de les écouter.
En fait, tout faire pour que l’histoire de la petite Rosa devienne une réalité. Pour commencer, il faudrait soutenir les pétitions de l’initiative citoyenne européenne «Housing for All» ou celle déposée à la Chambre des députés sur la nouvelle affectation du bâtiment de la Poste «qui pourrait être l’anti-Hamilius» et accueillir des logements, sans oublier la pétition pour l’indépendance de la radio socio-culturelle 100,7.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1. La gauche est toujours très généreuse, avec l’argent des autres. Les socialistes sont les pires démagogues qui soient.