Le parti d’opposition a profité de son congrès national, dimanche à Colmar-Berg, pour attaquer de front la majorité gouvernementale. L’accord tripartite a notamment été démoli verbalement.
Crise sociale. Crise financière. Crise climatique. Sans oublier la guerre en Ukraine. Le contexte dans lequel s’est tenu le congrès de déi Lénk a été lourd. Ces multiples crises sont considérées comme des chances à saisir pour le parti d’opposition, comptant deux élus à la Chambre des députés. La base pour les prochaines législatives, en octobre 2023, sera l’«écosocialisme», nouveau concept stratégique que déi Lénk a débattu dimanche. Le slogan : «Ensemble contre l’exploitation de l’homme et de la nature».
En attendant le rendez-vous électoral de l’année prochaine, aussi bien la porte-parole Carole Thoma que la députée Myriam Cecchetti ont mené, à l’occasion du congrès, des attaques de front contre le gouvernement formé depuis 2013 par le DP, le LSAP et déi gréng. Le Parti socialiste s’est retrouvé plus particulièrement sous le feu des critiques. Le terme «infect», employé à la sortie de la tripartite par la présidente de l’OGBL, Nora Back, a aussi trouvé sa place chez déi Lénk. «Il est infect que les socialistes luxembourgeois s’attaquent à des acquis sociaux comme l’index. Et puis, ce sont les salariés qui devront payer eux-mêmes la compensation qui leur sera accordée pour le report de la prochaine tranche indiciaire», fustige Carole Thoma.
Depuis mardi dernier siège une commission parlementaire spécialisée chargée de transposer l’accord tripartite. Aucune de deux députées déi Lénk n’a trouvé place à table. «Cela démontre que le gouvernement a peur de nous», clame Myriam Cecchetti. Les mesures prises par le gouvernement, avec le soutien du camp patronal ainsi que des deux syndicats LCGB et CGFP, ne seraient en rien suffisantes pour réduire l’impact de la flambée des prix. «Il n’y a aucune équité sociale. L’arrosoir a encore été utilisé», dénonce Carole Thoma.
Un appel a d’ailleurs été lancé, depuis Colmar-Berg, pour participer massivement au défilé du 1er-Mai de l’OGBL.
Désarmement et expropriation
Déi Lénk plaide pour une nouvelle augmentation du salaire social minimum, une réforme fiscale, un plafonnement des loyers et l’introduction d’une taxe sur la spéculation. Les priorités pour la politique du logement, autre fer de lance du parti d’opposition, avaient été présentées jeudi.
Le retour de la guerre en Europe a été un autre sujet majeur du congrès. L’invasion russe en Ukraine n’a rien changé au positionnement de déi Lénk : seuls un désarmement et le retour à la diplomatie pourraient assurer durablement la paix. Pour ce qui est des sanctions économiques, une nouvelle idée a été lancée par le parti d’opposition : exproprier les oligarques russes soutenant le président Vladimir Poutine et utiliser cet argent pour reconstruire l’Ukraine.
Finalement, il y a le lien entre énergies fossiles et guerre. La fin de l’importation de gaz et de pétrole russe éviterait que l’Europe, et donc aussi le Luxembourg, finance les bombes qui s’abattent sur l’Ukraine.
Dans les derniers sondages, publiés en novembre par RTL et le Wort, déi Lénk stabilise son score des législatives de 2018 (5 % des voix), après avoir toutefois atteint les 7 % en juin 2021. Actuellement, le parti conserverait ses deux sièges de députés.
Démission de Dieschbourg : «On est ni juge ni avocat»
Actualité politique oblige, le congrès de déi Lénk s’est aussi consacrée à la démission de la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg. Il est revenu à la députée Myriam Cecchetti de commenter le rebondissement dans l’affaire Gaardenhaischen. L’élue déi Lénk a tenu à souligner qu’il serait désormais au parquet de faire son travail. «On est ni juge ni avocat. La présomption d’innocence vaut jusqu’à preuve du contraire», souligne l’élue déi Lénk. Néanmoins, le parti d’opposition compte demander «toutes les informations» dans le dossier ayant fait chuter la ministre déi gréng. «S’il s’avère qu’il y a eu des malversations, il faudra très sérieusement vérifier ce qui a mal fonctionné pour, ensuite, mettre en place un mécanisme, voire un garde-fou, pour éviter qu’un tel scénario se répète», développe Myriam Cecchetti.
La Chambre des députés doit décider ce lundi soir si la démission de Carole Dieschbourg «change le fait que la Chambre ait à lancer une procédure» contre l’ex-ministre ou pas.
La crise financière est essentiellement le fait des erreurs de l’UE.
Quant à la soit-disante crise climatique, c’est une invention des idéologues écolos qui n’existe que dans leurs cerveaux enfumés mais pas dans la réalité. Si les températures augmentent légèrement, c’est naturel comme depuis 1850 environ.