Congrès digital des verts jeudi soir, qui a vu l’élection de Meris Sehovic comme nouveau coprésident. Il succède à Christian Kmiotek qui a assuré cette tâche pendant 10 ans.
Le congrès national et digital des verts, jeudi soir, a permis de revoir Félix Braz qui a donné de ses nouvelles dans une vidéo. L’ancien vice-Premier ministre et ministre de la Justice explique avoir passé huit mois à l’hôpital après sa crise cardiaque et être rentré chez lui à la maison depuis trois mois. L’ancien ministre, qui revient de loin, espère même être présent au prochain congrès et «pourquoi pas tenir un discours comme je l’ai fait à chaque congrès», ajoute-t-il. Les progrès sont énormes. «Je peux me déplacer sans mon déambulateur maintenant», précise-t-il.
La députée et coprésidente du parti, Djuna Bernard, l’a remercié pour cette leçon de «courage» et «sa combativité», tandis que François Bausch, qui lui a succédé comme vice-Premier ministre, s’est dit «heureux» de l’avoir entendu. Il était en contact permanent avec Félix Braz et confie être allé manger des spaghettis chez lui à Esch-sur-Alzette. «Tu es revenu à la vie, continue comme ça», lui a lancé François Bausch.
Le congrès des verts s’est décliné sur le thème de l’actuelle pandémie, thème présent dans tous les discours car évidemment incontournable. Une crise sanitaire qui n’a pas profité aux verts eu égard au dernier sondage sorti jeudi matin par nos confrères de RTL et qui les montre en perte de vitesse.
François Bausch reconnaît des temps difficiles pour le parti, faits de drames et de scandales, mais ces «turbulences» n’ont pas empêché les verts de travailler, dit-il. François Bausch réfute l’idée que les verts aient été les grands absents au cours de cette crise. «Les verts ont eu des portefeuilles très importants qui ont géré cette crise, comme la sécurité intérieure, la justice ou encore le logement», explique-t-il.
Au kilomètre 15 du marathon
Le ministre a déclaré que «la révolution de la mobilité», avait été poursuivie et a vanté les mérites de Sam Tanson à la Culture et à la Justice. Quant à Henri Kox au Logement, il s’apprête à déposer des projets de loi réformant à la fois le pacte logement et le bail à loyer. «Nous allons voir les fruits de cette politique plus tard», promet-il. Une politique verte car aucun vaccin ne pourra sauver la planète. «Il n’y a que la prévention et nous avons encore 15 à 20 ans pour réduire cette crise. Nous devons agir et créer les prémices pour continuer à vivre d’une manière saine. Si nous ne faisons pas de prévention et ne tirons pas les leçons des trois derniers mois, les conséquences seront encore plus dramatiques», explique François Bausch.
Il regrette ces trois mois de confinement qui l’ont empêché d’être sur le terrain, au plus proche des citoyens. «Nous devons présenter nos idées et les citoyens doivent comprendre ce que nous voulons faire», ajoute-t-il. Concernant la gestion de cette crise sanitaire inédite, il déclare n’avoir aucun mal à avouer que tout n’était pas parfait «vu les circonstances».
François Bausch use de la métaphore pour comparer la législature à un marathon. «Il faut bien préparer les grandes réformes et nous sommes au kilomètre 15 sur le parcours du marathon», annonce-t-il. Mais il a confiance en l’avenir avec un jeune président comme Meris Sehovic qui «aura l’endurance» nécessaire pour ce marathon. «Le finish, nous allons le réussir !» se persuade François Bausch. «Gloire un jour, débâcle le lendemain, c’est comme ça en politique mais le soleil vient toujours après la pluie», estime de son côté le président Christian Kmiotek, qui assurait jeudi son dernier congrès avant de passer la main à Meris Sehovic.
L’intéressé et nouveau coprésident pense au monde d’après et se réjouit finalement de l’opportunité de cette pandémie. «Nous avons l’occasion de forger l’avenir de nos rêves», déclare Meris Sehovic en consacrant un large chapitre à la jeune Suédoise Greta Thunberg, dont il estime qu’elle a «changé l’avenir de millions d’élèves qui manifestent chaque vendredi».
Parce que «la crise climatique est le défi le plus important», Meris Sehovic se sent une responsabilité «en tant que vert» pour participer et insuffler ce changement. Et il aimerait aussi pour ce faire ouvrir le parti à «de nouvelles idées, de nouvelles personnes, des non-Luxembourgeois».
Quant à Christian Kmiotek, président depuis 10 ans, il s’est dit heureux et fier d’avoir accompagné le parti dans son «grand développement» et d’avoir écrit un chapitre de sa «success story». Il émet un souhait : celui de voir la professionnalisation se poursuivre au sein du parti parce que «le bénévolat ne suffit plus».
Geneviève Montaigu