Action / réaction : après le discours sur une ébauche de déconfinement, mercredi soir par Xavier Bettel, les syndicats de l’enseignement luxembourgeois réagissent ce jeudi matin. Alors que des dates de réouverture (11 mai pour les lycées, 25 mai pour les écoles et crèches) sont avancées au Luxembourg, les enseignants veulent toutes les garanties sanitaires sur la table.
L’intersyndicale de l’enseignement luxembourgeois « ose espérer que le gouvernement s’est basé, dans son appréciation, sur l’avis des experts et qu’il prend par conséquent les bonnes décisions, en connaissance de cause et en tenant compte de tous les aspects sanitaires ». Ambiance, ce jeudi matin. Alors que Xavier Bettel a dévoilé l’ébauche du déconfinement mercredi soir, les syndicats de l’enseignement sont dans l’expectative, même s’ils soulignent la qualité du dialogue avec le gouvernement.
Le plan donné par le Premier Ministre : À compter du 11 mai, les lycées rouvriront leurs portes. Mais en deux groupes avec une alternance domicile/école, une semaine sur deux, a précisé le Premier ministre. Les écoles, crèches et maisons relais suivront, selon les mêmes règles, à partir du 25 mai (Retrouvez le plan national complet ici).
L’appel de base des enseignants : « Nous tenons à souligner que la santé de la population doit, dans le contexte du déconfinement progressif proposé aujourd’hui, primer sur toute considération économique. Seul ce qui est considéré comme raisonnable par les experts de la santé doit être réalisé. » Les enseignants s’inquiètent par exemple pour les élèves et les professeurs « à risques », qui ne devraient pas reprendre et qui devraient pouvoir continuer à profiter de mesures d’accompagnement du confinement.
Le problème de la distanciation sociale chez les plus petits : « Comment pouvons-nous garantir que la distanciation sociale, de même que les mesures d’hygiène, soient garantis partout et tout le temps, aussi bien à l’école que dans les transports scolaires ? », s’interrogent les enseignants. Qui souhaitent que les élèves de cycle 1 ne soient pas concernés par la reprise pour le moment. « Mettre tout cela en œuvre nous semble particulièrement difficile au niveau des jeunes enfants du cycle 1 de l’école fondamentale. Pour des raisons sanitaires, ces enfants ne devraient pas, selon nous, retourner à l’école et par conséquent, les conditions permettant aux parents de s’occuper de leurs enfants à la maison, devraient être prolongées. »
Le problème de la reprise en alternance : L’intersyndicale pose également la question de la scolarisation en alternance, et de la possibilité de s’y tenir concrètement. « L’enseignement secondaire redémarre avant l’enseignement fondamental, de nombreux enseignants du secondaire, qui ont eux-mêmes des enfants en bas âge, devront donc demander un congé pour raisons familiales et manqueront donc au lycée. Se pose alors la question de savoir comment gérer ces absences et garantir la bonne marche des services scolaires. »
Ailleurs en Europe et dans le monde : la France a annoncé une reprise de l’école à partir du 11 mai, de façon progressive, en visant d’abord les élèves pour qui l’enseignement à la maison est rendu trop compliqué (manque de matériel ou d’espace de concentration). L’école en Allemagne pourrait reprendre plus tôt, de façon partielle, le 4 mai, avec les élèves les plus grands. Le Danemark a réouvert, de façon partielle également, ses écoles dès mercredi. En Suède, les écoles n’ont pas fermé. En Italie et en Espagne, le sujet n’est pas à l’ordre du jour. Au Portugal, l’école ne reprendra pas avec la prochaine rentrée. À New-York non plus.
Hubert Gamelon