Les classes seront divisées en deux groupes qui alterneront école et domicile une semaine sur deux. La reprise des cours va s’étaler du 4 au 25 mai. Mais rien ne sera comme avant jusqu’à la fin de l’année.
Le ministre Claude Meisch reconnaît lui-même que le plan de déconfinement dans l’Éducation nationale est plus facile à dire qu’à faire. La réouverture progressive des salles de classe, des crèches et des maisons relais se fera dans le respect des gestes barrières. La première chose à faire est donc de réduire les effectifs pour mettre de la distance dans les rangs.
Comme annoncé mercredi par le Premier ministre, Xavier Bettel, c’était au tour de Claude Meisch de présenter ce timide retour à la normalité, même si la situation ne sera définitivement plus la même qu’avant jusqu’à la fin de cette année scolaire. Les élèves des classes terminales, qui entreront les premiers, le lundi 4 mai, seront séparés en deux groupes et alterneront une semaine à l’école et une semaine à la maison. Ce nouveau rythme scolaire sera le même pour tout le monde, écoliers et lycéens. Le «groupe école» ne croisera pas le groupe «répétition», ni dans les lycées à partir du 11 mai ni dans les écoles fondamentales à partir du 25 mai.
« Cinq semaines pour nous organiser »
Les enseignants, qui dispenseront le même cours pendant deux semaines de suite, se concentreront sur l’essentiel des matières indispensables pour l’année scolaire suivante. Les plus vulnérables parmi les enseignants et les élèves ne pourront pas être présents physiquement. Des séances vidéo sont prévues en remplacement.
La question des crèches et des maisons relais où il est plus difficile à faire comprendre à un enfant le respect des gestes barrières n’est pas encore définitivement tranchée. Les structures ouvriront bien le 25 mai, selon le principe des groupes également. Mais pour les parents qui ne peuvent pas rester à la maison une semaine sur deux, une solution sera trouvée également. « Nous disposons de cinq semaines pour nous organiser », rappelle Claude Meisch.
Le masque, qui sera obligatoire partout sur le parcours des scolaires, restera facultatif en classe. En dépit de cette mesure, il sera fait en sorte que les élèves ne se croisent pas dans les couloirs et il faudra imaginer un système à sens unique pour entrer et sortir de l’établissement.
Ni cantine, ni sport
Pas de cantine ouverte, pas de cours de sport : l’école tournera à très bas régime afin de poursuivre les efforts déjà fournis pour freiner l’épidémie. Mais il restera à trouver des moyens de pallier la restauration scolaire et les communes y travaillent.
Toute cette réorganisation pour cohabiter avec le virus a comme objectif de permettre aux élèves d’achever leur année scolaire en limitant la casse. « Tout le déconfinement est accompagné de tests intensifs encore plus systématiques qu’aujourd’hui et les enseignants seront testés pour avoir une image représentative du secteur », annonce Claude Meisch.
Quant à l’élève, il doit rester dans son groupe. Si un cas de Covid-19 devait être décelé, c’est ce groupe-là qui serait testé et cela évitera la fermeture de tout un établissement. Le 25 mai, comme convenu, les épreuves de l’examen de fin de scolarité vont commencer. Dans des salles permettant de garder les distances.
Le ministre, qui s’attend à une foule de questions de la part des parents et des élèves, va répondre aux plus fréquentes dès ce vendredi sur le site du ministère.
Geneviève Montaigu
L’autre rentrée
Voilà en résumé la liste des préconisations pour cette rentrée particulière qui interviendra après deux mois de confinement :
– le respect d’une distance interpersonnelle de 2 mètres (à travers le réaménagement des salles de classe, l’orientation des flux dans les couloirs, le déphasage des pauses de récréation, etc.);
– le port obligatoire d’un dispositif permettant de recouvrir le nez et la bouche pour les situations de contact interpersonnel quand la distance de sécurité sanitaire de 2 mètres ne peut être garantie. Le matériel nécessaire sera fourni en quantité suffisante par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse;
– le port obligatoire d’un tel dispositif dans les transports publics et scolaires (le port est fortement recommandé pour l’entièreté du trajet scolaire);
– dans les salles de classe, où cette distance pourra aisément être respectée grâce à la réduction du nombre d’élèves présents, le port d’un tel dispositif ne sera pas obligatoire, mais facultatif;
– le maintien de groupes de classe stables, dans la mesure du possible, pour éviter au maximum que des élèves n’appartenant pas au même groupe se côtoient;
– un lavage régulier des mains;
– la présence de désinfectants dans chaque salle de classe et à l’entrée des écoles;
– l’élaboration d’un plan de circulation des élèves dans l’enceinte des bâtiments;
– l’élaboration d’un plan de pauses et de récréations alternées;
– la suppression des cours d’éducation physique et de natation.