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Déconfinement des élèves : Claude Meisch précise les mesures de sécurité


Classe en alternance, corridors de circulation dans les établissements, masque obligatoire en entrant dans l'établissement et dès l'entrée dans les transports en commun scolaires : voici certaines des mesures précisées ce jeudi par le ministre de l'Education nationale (Photo : DR).

Le ministre de l’Education nationale Claude Meisch a pris la parole ce jeudi à 14 heures, pour préciser le plan de déconfinement concernant les enfants et la communauté enseignante du secteur public au Grand-Duché. Le masque sera de rigueur. Les classes seront divisées en deux pour permettre la distanciation sociale, avec des cours alternatifs une semaine sur deux, et l’idée de travail à la maison.

En préambule, le ministre a tenu à remercier « tous ceux qui ont fait preuve d’engagement spontané », dans le monde de l’Education nationale. La dure épreuve de confinement porte par ailleurs ses fruits. « Mais ça ne veut pas dire que les écoles peuvent rouvrir du jour au lendemain comme avant. »

Le ministre a mis dans la balance l’enjeu sanitaire, primordial, avec l’enjeu éducatif, très important aussi, et notamment «l’égalité des chances».  « Il y a des enfants de cycle 1 qui doivent apprendre à s’exprimer. Il y a l’importance des contacts sociaux des écoliers. Il y a des situations familiales difficiles aussi pour certains. Et d’autres enjeux comme l’activité physique des jeunes, et leur équilibre psychologique… les élèves que j’ai eu au téléphone sont impatients de retrouver leurs amis, et d’avoir des contacts normaux ».

D’où un double objectif, qu’il faut tenir «dans un équilibre» :

  • Terminer cette année scolaire de la meilleure manière qu’il soit d’un point de vue éducatif, et préparer l’année d’après du mieux possible surtout.
  • Continuer à lutter contre la propagation du virus.

«On a aussi beaucoup regardé ce qu’ont fait les voisins»

« Nous avons évalué pas mal de modèles pour tenir ces objectifs, a précisé le ministre. On a aussi beaucoup regardé ce qu’ont fait les voisins. » Claude Meisch a relevé que certains pays visaient la réouverture des bâtiments éducatifs pour les plus petits (la France, de façon à peine voilée) : il s’agit principalement d’une «vision économique, pour que les parents puissent retourner travailler, ce qui est certes louable ». Mais d’autres pays visent d’abord un retour des élèves plus grands, « pour des questions de santé » en gardant en tête l’idée de lutter contre la propagation du virus.

« Quoiqu’il en soit, au Luxembourg, l’école ne va pas rouvrir comme avant le 13 mars, a expliqué Claude Meisch. Nous avons choisi un modèle d’apprentissage en alternance. On partage la classe en 2 : une semaine des élèves viennent en classe, l’autre les élèves travaillent ce qui a été vu en classe. Et ainsi de suite avec l’autre partie de la classe. L’enseignant donne donc pendant deux semaines les mêmes cours. » Par cette méthode, on coupe en deux le nombre d’élève qui sort dans la rue et qui va à l’école. « En clair, on a 50 000 élèves qui vont fréquenter l’école par jour dans le pays, au lieu du double ! », a souligné Claude Meisch, qui estime que la méthode va permettre un bon apprentissage tout de même.

Des mesures de sécurité concrètes

Cette méthode d’apprentissage va être doublée de « mesures de sécurité essentielles ». La distanciation sociale pourra être garantie dans la salle de classe car « il y aura deux fois mois d’élèves dans les bâtiments. On va pouvoir maintenir une distance de 2 mètres entre les élèves et avec leur prof. Idem dans les transports en commun. »

Deuxièmement, la « protection buccale » sera de vigueur « à l’intérieur de l’établissement » et « pendant le transport scolaire, comme dans tous les transports publics du pays. » Claude Meisch explique en revanche qu’à l’intérieur de la salle de classe, une fois tout le monde installé, les masques pourraient être enlevés.

Du désinfectant sera mis à disposition pour se laver les mains « toutes les heures ». Les masques et gel seront donnés par l’école.

Les cantines seront fermées, car les groupes de demi-classe ne doivent pas se croiser et rester constant. Le ministre imagine des systèmes de livraison de nourriture.

Les établissements devront également mettre en place un système de circulation des élèves avec des « corridors » pour ne pas que les groupes se croisent.

Les récréations seront maintenues, avec l’idée de faire « plusieurs pauses récréatives différées dans la journée. » Les cours d’éducation sportive ne seront pas donnés en revanche.

La date d’ouverture des classes données mercredi soir par le Premier ministre reste « provisoire. Cela dépendra de l’évolution du virus, l’idée première reste la sécurité des enseignants et des élèves. »

Des élèves qui ont besoin d’un soutien scolaire spécifique l’auront, car « nous savons qu’une petite minorité d’élève n’ont pas le cadre à la maison, ni l’aide qu’il faut », a rappelé Claude Meisch.

Hubert Gamelon