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De l’État aux citoyens : « tous acteurs » de la mobilité au Luxembourg


"Nous ne sommes pas là pour culpabiliser la population, mais montrer ce que chacun peut faire", précise François Bausch. (illustration Fabrizio Pizzolante)

État, communes, employeurs et usagers : tous ont un rôle à jouer dans la nouvelle stratégie pour une mobilité durable, présentée mardi par François Bausch. Le ministre du Développement durable et des Infrastructures a évoqué nombre de projets et d’objectifs à atteindre d’ici 2025.

C’est l’affaire de tous, au niveau de l’État, des communes, des employeurs et des citoyens. «Tous sont acteurs de la mobilité et chacun doit prendre ses responsabilités, indique François Bausch (déi gréng). Dans la brochure (dénommée MoDu 2.0), nous donnons des conseils pour améliorer les choses au quotidien. Nous ne sommes pas là pour culpabiliser la population, mais montrer ce que chacun peut faire.»

Et tout le monde doit prendre une part active pour atteindre les objectifs chiffrés dans la stratégie MoDu 2.0. Le premier est de faire évoluer les parts modales des déplacements domicile-travail d’ici 2025 : 46 % de conducteurs (contre 61 % en 2017), 19 % de passagers dans les voitures (contre 12 % en 2017), 22 % d’usagers de transports en commun (contre 19 % en 2017), 9 % de piétons (contre 6 % en 2017) et 4 % de cyclistes (contre 2 % en 2017). Les parts modales des trajets domicile-école devront aussi suivre ces tendances. Ces deux objectifs tiennent compte du fait qu’il y aura 20 % à transporter en plus en 2025.

Remplir les voitures vides

Un autre objectif est que le taux d’occupation des voitures en circulation augmente. «Selon l’enquête Luxmobil réalisée l’an passé, il y a 1,2 personne dans une voiture, rappelle François Bausch. Il y a donc chaque matin 250 000 sièges vides dans les voitures qui entrent chaque matin dans la capitale.» En 2025, l’objectif est qu’il y ait au moins 2 personnes dans chaque voiture. Dans cet optique, l’application de covoiturage CoPilote a été lancée début du mois. «En trois semaines, il y a déjà 2 000 personnes actives», indique un employé du ministère du Développement durable et des Infrastructures.

Et le quatrième objectif est de rendre les transports en commun plus attractifs : passer d’un taux de suppression des trains de 1/40 en 2017 à 1/100 en 2025, réduire de 25 % la part des trains accusant un retard de 6 minutes ou plus (par rapport à 2017), atteindre des temps de trajet inférieurs à ceux de la voiture pour les lignes express aux heures de pointe entre le premier arrêt et le terminus.

Du rattrapage à l’anticipation

Pour atteindre ces différents objectifs, l’État va jouer un rôle en poursuivant un certain nombre d’investissements en matière d’aménagement du territoire, de mobilités actives, de réorganisation des bus RGTR, de park & ride, covoiturage, autopartage, carburants alternatifs, nouvelles technologies… et bien évidemment pour les projets ferroviaires et des projets autoroutiers. Pour le rail, François Bausch a évoqué la rénovation de 17 gares, l’augmentation de 44 % des places assises dans les trains ou encore le passage à 9 trains par heure sur le trajet Thionville-Luxembourg par exemple.

Concernant les projets routiers, le ministre du Développement durable et des Infrastructures cite la sécurisation et la fluidification de la N7, le couloir de bus Gonderange-Luxexpo ou encore la voie de covoiturage sur l’A3. «Nous allons présenter la première phase de l’étude sur le corridor Esch-Luxembourg le 11 juin (NDLR : qui devrait accueillir un tram à grande vitesse, lire notre édition du 30 mars), souligne François Bausch. C’est l’exemple qui montre ce que nous voulons faire, c’est-à-dire passer d’une logique de rattrapage d’aujourd’hui à une logique d’anticipation en élaborant un système multimodal pour l’ensemble du territoire à partir de projections de la demande à l’horizon 2035.»

Guillaume Chassaing