Sur la base militaire de Cincu, en Roumanie, le peloton de reconnaissance luxembourgeois est composé de jeunes soldats qui vivent, pour la plupart, leur première mission à l’étranger
Dans les rangs du contingent de l’armée luxembourgeoise déployé sur la base de l’OTAN à Cincu, en Roumanie, peu nombreux sont ceux qui atteignent les trente printemps. Une jeunesse symbolisée par sa lieutenante Audrey. Engagée depuis quatre ans, cette dernière est déjà à la tête d’un peloton de reconnaissance de 26 soldats qui effectue sa première mission à l’étranger. Une précocité qui n’est pas sans raison. «En général, l’armée est très jeune car elle est composée de beaucoup de volontaires», explique Aly, 22 ans et à Cincu depuis deux mois. «J’ai toujours été attiré par l’armée donc j’ai essayé et je n’ai plus voulu la quitter», raconte le jeune homme. Une passion qu’il partage avec tous ses camarades, selon la lieutenante. «On a des jeunes, certes, mais qui sont super motivés, loyaux, qui écoutent et qui sont passionnés. Ça se voit, on ne dirait pas qu’ils travaillent», se félicite-t-elle. Cette dernière n’échappe pas à la règle non plus : «Revenir travailler le lundi après mes congés, ça ne me gêne pas».
«On se sent différent»
Si certains des soldats ont déjà été déployés à l’étranger, comme Aly au Mali, il s’agit de la première expérience à l’étranger pour la majorité du peloton. Un manque d’expérience loin de poser problème, selon le jeune homme : «Ce n’est pas une mauvaise chose qu’il n’y ait que des jeunes puisque les jeunes sont meilleurs en sport et plus motivés». Une première opération hors du territoire national permet aussi à ces jeunes pousses de s’aguerrir plus vite. «On les voit grandir au fil des mois et ce n’était pas pareil il y a un an et demi», plaisante Audrey. En tant que représentants du Grand-Duché sur une base de l’OTAN, les soldats sont conscients de ne pas avoir la vie banale d’un jeune de leur âge. «Bien sûr qu’on se sent différent, la plupart de mes potes sont encore à la fac et moi, je pars pendant des mois en mission», confie Aly. Sans regret pour autant, puisque la passion l’emporte : «J’aime ce mode de vie, j’en ai vu beaucoup pour mon âge et j’en suis reconnaissant».