Le Parti chrétien-social souhaite un débat sur le plan national.
Hier, au siège de la fraction du CSV, Frank Engel a fustigé la réticence européenne à accueillir plus de réfugiés sur son territoire, soulignant la nécessité de favoriser l’immigration légale. Selon l’eurodéputé, il faudrait d’ailleurs reconsidérer le système de Dublin II, règlement reposant sur une base de données d’empreintes digitales des demandeurs d’asile permettant, le cas échéant, de les renvoyer dans le pays où leur demande a été formulée. En matière d’accueil des réfugiés, l’Europe ferait pâle figure : «La Turquie a accueilli 1,8 million de Syriens, le Liban, environ 800 000 Palestiniens», a rappelé Frank Engel pour qui accueillir 60 000 réfugiés en Europe, resterait «gérable».
Pour le président du CSV, Marc Spautz, également présent à la conférence de presse, hier, la problématique des réfugiés doit être abordée sous l’«unité nationale» et sur la base d’un «large consensus entre partis».
Parmi les mesures que propose le CSV : l’instauration, comme instrument de coordination, d’une commission interministérielle avec un ministre délégué chargé des dossiers pertinents (classes d’accueil, logement, emploi etc) ou encore l’accélération des procédures de légalisation des demandes d’asile, la réduction du temps d’attente (3 à 5 ans) à 12 mois au maximum.
Spautz exige des repères clairs
Marc Spautz a aussi tenu à souligner que 60 % des demandes d’asile proviennent des Balkans, où depuis longtemps la guerre ne sévit plus. Le CSV demande en outre une augmentation des effectifs dans les services concernés, par exemple en réaffectant le personnel recruté pour la présidence, comme le propose le chef du parti, qui exige aussi un inventaire des structures d’accueil, de même qu’une liste détaillée du nombre de demandeurs d’asile et des moyens financiers mis à la disposition des communes qui se déclareraient prêtes à accueillir des réfugiés chez elles. Pour Marc Spautz, les communes ne font qu’exiger des repères clairs pour donner leur accord.
Interpellé sur le nombre de réfugiés que le Luxembourg pourrait accueillir aux yeux du CSV, Marc Spautz n’a toutefois pas souhaité donner de chiffre exact. Il n’a pas non plus voulu révéler le nom des communes CSV qui se seraient montrées disposées à accueillir des réfugiés. Invité à juger de la politique du gouvernement en matière de réfugiés, il a estimé que celui-ci n’était «pas de ceux qui se feraient remarquer de manière négative».
Pour Frank Engel, réagir à la crise des réfugiés relève de «notre foutu devoir humanitaire», raison pour laquelle le sujet «devrait enfin être mis sur la table».
Frédéric Braun