Dans un communiqué publié ce mercredi, le plaidoyer social de la Fedas Luxembourg exprime son soutien au Collectif de personnes en détresse de logement et demande à l’État de proposer des solutions.
La Fédération des acteurs du secteur social au Luxembourg (FEDAS) annonce, ce mercredi, son soutien au Collectif de personnes en détresse de logement. Ce mouvement citoyen s’est formé en réaction aux lettres de déguerpissement émises par l’Office national de l’Accueil (ONA). Par exemple, le 11 septembre dernier, les réfugiés érythréens tiraient la sonnette d’alarme concernant leur détresse en matière de logement et adressaient une lettre au gouvernement où ils déploraient les procédures de déguerpissement exécutées dans les foyers de l’ONA auprès des bénéficiaires de protection internationale.
Un impact sur les individus
Comme le souligne le plaidoyer social de la Fedas, ces procédures peuvent détériorer la santé physique et mentale, entraîner une perte d’emploi, séparer des familles de leurs enfants… «Ces actes sont bien plus coûteux pour la société que de préserver l’unité familiale et les personnes à travers des mesures d’urgence.» D’après les chiffres cités dans le communiqué, entre 600 et 2 000 personnes vivent déjà en situation de sans-abrisme au Luxembourg.
Des situations qui trouvent leurs origines dans la crise du logement que traverse le pays, selon l’ASBL qui craint pour l’avenir : «Le secteur social, déjà sous tension, risque de devoir gérer une vague de sans-abrisme sans précédent, alors que ses capacités d’accueil sont déjà saturées. Cette crise perdure depuis plus de trente ans et, malgré les promesses des gouvernements successifs, aucune mesure à la hauteur de l’urgence n’a été prise».
L’affaire de tous
En réaction, le plaidoyer social de la Fedas appelle l’État à mettre en place immédiatement davantage de structures d’accueil d’urgence. En ce qui concerne les communes, l’ASBL leur demande de mobiliser leurs ressources bâties ou foncières pour accueillir, même provisoirement, les personnes concernées. Un appel est aussi fait aux secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de l’immobilier afin qu’ils mettent temporairement à disposition leurs chambres et bâtiments vacants. Enfin, les citoyens et les particuliers disposant d’un bien inoccupé peuvent également agir en signalant les chambres disponibles au sein de leur domicile via des initiatives comme «Oppent Haus» ou en se tournant vers la gestion locative sociale (GLS).
Si ces réponses d’urgence peuvent permettre aux personnes en détresse de sortir durant un temps la tête de l’eau, l’ASBL rappelle le gouvernement et les communes à leurs responsabilités en leur demandant de mettre en œuvre «des mesures structurelles, durables et coordonnées, qui dépassent les logiques électorales et s’inscrivent dans une vision de long terme».