Dès ce week-end, les forces de l’ordre seront déployées en plus grand nombre pour faire respecter les règles sanitaires en vigueur. La prévention va précéder la répression.
Le vice-Premier ministre Dan Kersch était catégorique, jeudi, lors de la présentation des prochaines règles sanitaires : «La police va mener des actions coups-de-poing afin de faire comprendre à tout un chacun que les règles votées au parlement doivent être respectées.» Vendredi, le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, s’est voulu moins ferme : «Le rôle de la police est à la fois préventif et répressif.»
En réaction à la flambée des nouvelles infections au coronavirus, qui serait principalement due aux sorties nocturnes autour de la fête nationale, les forces de l’ordre se disent disposées à conseiller et accompagner les tenanciers et organisateurs dans leurs démarches pour mettre en place le Covid Check. Mais une fois déployés sur le terrain, les agents vont aussi jouer les trouble-fêtes, si nécessaire. «Nous partons du principe que les gens sont de bonne foi», note Pascal Peters, le directeur de la police administrative. Il s’est retrouvé vendredi aux côtés d’Henri Kox pour présenter le dispositif mis en place afin de faire respecter les règles sanitaires en vigueur.
D’emblée un appel à la responsabilité de tout un chacun a été lancé par le ministre de la Sécurité intérieure. Le non-respect des mesures risquerait en effet de faire perdurer la recrudescence des cas positifs. Comme l’a rappelé dès jeudi la ministre de la Santé, Paulette Lenert, ce sont les rassemblements non encadrés, où un nombre important de gens se retrouve sans porter un masque ou sans respecter la distanciation, qui représentent le principal vecteur de la propagation du virus. Les rassemblements encadrés par le Covid Check n’auraient, par contre, pas eu de conséquences négatives. Depuis la mi-juin, la police a ainsi effectué 170 contrôles, dont 60 auprès d’établissements de la vie nocturne. À peine six procès-verbaux ont été dressés pour non-respect des mesures sanitaires.
La finale de l’Euro encadrée de très près
Les autorités sanitaires ont néanmoins constaté que des foyers d’infection (136 cas positifs) ont fait leur apparition dans trois établissements, toujours autour de la fête nationale. Il y a également eu des signalements d’établissements qui n’auraient pas appliqué les règles en vigueur. Ce sont en priorité ces établissements qui feront l’objet de contrôles renforcés par la police. Aussi bien des agents en uniforme qu’une douzaine d’agents en civil seront déployés sur le terrain.
Les rassemblements à l’occasion de la finale de l’Euro de football ce dimanche feront l’objet d’une première action de contrôle ciblée avec un nombre renforcé de policiers.
Pour l’instant, les tenanciers et organisateurs risquent une amende de 4 000 euros, somme qui en cas de récidive est doublée. La prochaine loi Covid prévoit des amendes de 6 000 euros. La présentation d’un certificat falsifié ou l’usurpation d’identité sont susceptibles d’avoir des suites pénales.
David Marques
Horeca et rassemblements, piqûre de rappel
COVID CHECK Le dispositif repose sur la formule «TGV» (testé, guéri, vacciné). Quatre options : certificat de vaccination (schéma vaccinal complet), certificat de guérison (de moins de 6 mois), certificat de test PCR (de moins de 72 heures) ou de test rapide (moins de 48 heures) et autotest effectué à l’entrée. À partir du 16 juillet, ce dernier ne devrait plus être valable que jusqu’à minuit. Pour pouvoir prolonger la soirée, il faudra donc être au moins en possession d’un test rapide certifié.
CAFÉS ET RESTAURANTS Ouverture jusqu’à 1h du matin (3h si nuit blanche). En terrasse, jusqu’à 10 personnes par table. À l’intérieur, tables de 4, sans test, mais avec obligation de rester assis et tables éloignées de 1,5 mètre ou séparées par un dispositif (plexiglas, etc.). Autre option : Covid Check sans restrictions à l’intérieur.
BOÎTES DE NUIT Les établissements de la vie nocturne sont obligés d’appliquer le Covid Check. Une jauge maximale de 300 personnes est autorisée. Jusqu’au 15 juillet inclus et à défaut d’un certificat, les tests rapides effectués sur place resteront valables.
RASSEMBLEMENTS Jusqu’à 10 personnes, sans restrictions. Entre 11 et 50, deux options : masque et 2 mètres ou Covid Check. Entre 51 et 300 : triptyque «masque-assis-2 mètres» ou Covid Check. À partir du 16 juillet, des bulles de 4 personnes issues de différents ménages pourront être formées, avec à la clé une exemption du respect de la distance de 2 mètres (par exemple au cinéma ou au théâtre).