Gouvernement, syndicats et patronat sont proches d’un accord pour l’introduction, dès la mi-janvier, du Covid Check obligatoire au travail. Nora Back vient préciser la position de l’OGBL.
Les syndicats OGBL, LCGB et CGFP en ont pris pour leur grade lors de l’introduction facultative du Covid Check au travail. En insistant sur les droits des non-vaccinés, ils se sont vu reprocher de négliger les plus de 400 000 vaccinés. «Nous nous sommes retrouvés dans une position délicate, avoue Nora Back, la présidente de l’OGBL. Mais notre intention n’a jamais été de soutenir ou défendre les antivaccins. Nous restons convaincus que la vaccination est le seul moyen de sortir de cette crise.» Il faudrait néanmoins faire la part des choses : «En fin de compte, il s’agit d’une question ayant trait au droit du travail. Oui, on parle de minorités. Il est toutefois inconcevable que des personnes doivent payer pour pouvoir aller travailler. Ici les syndicats ont clairement un rôle à jouer.»
Si elle parle de «coût», Nora Back songe en priorité aux tests que seront amenés à faire les non-vaccinés. La prise en charge de ce coût, qui peut atteindre quelque centaines d’euros par mois, constitue le dernier point de discorde majeur entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Des pourparlers sont engagés depuis lundi avec les syndicats et le patronat pour établir le cadre légal du Covid Check obligatoire au travail. Une troisième réunion est prévue ce jeudi en fin d’après-midi.
Le camp syndical salue le caractère «constructif» des débats. «On ressent vraiment la volonté du gouvernement de trouver des compromis. Il semble vraiment que les leçons du passé aient été retenues», affirme Nora Back. La présidente de l’OGBL fait allusion à l’introduction le 1er novembre du Covid Check facultatif, sans aucune définition d’un cadre légal par le gouvernement. «On est soulagé d’être enfin consulté. Il est aussi à saluer que le Covid Check obligatoire ne va entrer en vigueur qu’à la mi-janvier. Cela nous donne le temps de bien nous préparer.»
«Personne ne pourra être licencié»
Le vent a donc tourné. Catégoriquement opposés au Covid Check facultatif, les syndicats se disent aujourd’hui plus ouverts au régime obligatoire. Un acquis majeur a déjà pu être atteint : «Même si le patronat s’est montré plus réservé, on a obtenu l’engagement formel des ministres de tutelle que personne ne pourra être licencié s’il refuse le Covid Check», souligne Nora Back. Il en ira de même des sanctions et options qui vont se retrouver sur la table. Le non-paiement des heures de travail non prestées ou la prise de congés sont évoqués.
Il reste à trouver, ce jeudi soir ou demain, un accord sur la prise en charge du coût pour les tests. «La sécurité sanitaire doit être notre priorité, même si on espère que la seule annonce du Covid Check obligatoire au travail amènera beaucoup de gens à se faire vacciner», indique la présidente de l’OGBL.
La ligne rouge des syndicats, contestée par certains, est clairement établie : le coût des tests ne doit pas incomber aux seuls salariés. Le patronat serait peu enclin à mettre la main à la poche. Le gouvernement hésite également : «Ils n’ont pas la volonté de payer des tests à ceux qui refusent de se faire vacciner et d’anéantir ainsi l’effet du coup de pression.»
Nora Back croit déceler une «certaine ouverture». L’OGBL veut surtout se battre pour les salariés aux bas et moyens revenus. «Un compromis pourrait être de rembourser en intégralité les tests à ceux qui gagnent au maximum 2,5 fois le salaire minimum», propose la cheffe de file du syndicat eschois.
Un accord global semble proche. En cas d’échec, le gouvernement a déjà annoncé vouloir «prendre sa responsabilité politique».
David Marques
Les règles à venir
EN MODE «3G» Une fois validé, le Covid Check deviendra obligatoire pour tous les salariés et fonctionnaires du pays. Ils seront forcés de présenter un certificat de vaccination valide, un certificat de guérison valide ou un certificat de test négatif (PCR ou test rapide certifié). Les dispositions finales, dont la prise en charge du coût des tests, font encore l’objet de négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
LISTES La loi sur la protection des données sera adaptée pour permettre aux patrons et chefs d’administration de dresser des listes avec la validité des certificats à présenter par les salariés et fonctionnaires. Cela évitera de devoir montrer patte blanche tous les jours avant de prendre son service. L’accord du salarié ou du fonctionnaire est toutefois nécessaire pour être inscrit sur une telle liste.
TÉLÉTRAVAIL Le gouvernement recommande le retour renforcé au télétravail. Des négociations avec les pays voisins sont engagées pour prolonger les accords faisant augmenter le seuil autorisé de jours de télétravail pour un travailleur frontalier. Les fonctionnaires ont déjà vu augmenter leur seuil de 3 à 4 jours par semaine.