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Covid-19 au Luxembourg : une nouvelle vague à l’horizon


(Photo : archives LQ/Tania Feller)

Une troisième vague de Covid-19, portée par les différents variants du virus, s’annonce à l’horizon, selon les scientifiques de la task force du gouvernement.

Cette troisième vague devrait fondre sur le Luxembourg au mois de mai avec un pic de 500 nouveaux cas par jour. Pour parvenir à cette conclusion, la task force se base sur une série de données factuelles qui lui permettent d’effectuer des projections. Projections qui, depuis le début du mois de février, tendent à conforter les convictions de ses membres.

Les chiffres des infections collectés jusqu’au 24 février démontrent, selon les experts, que «l’épidémie se dirige vers un stade plus volatil avec des indications qui pointent vers un rebond dû aux nouveaux variants du virus». Cinquante-sept pour cent des nouvelles infections au coronavirus au Luxembourg seraient dues au variant britannique. Il serait 39 % plus contagieux que le virus initial et donc plus dangereux.

Nouvelles infections, hospitalisations, traces du virus dans les eaux usées, tous les chiffres repartent à la hausse. 199,49 nouvelles infections pour 100 000 habitants ont été détectées la semaine passée contre 175,53 il y a deux semaines. Jeudi matin, Paulette Lenert estimait, lors d’une conférence de presse, que le Luxembourg se trouvait dans une «situation critique» : «Le variant britannique agit comme un accélérateur. Bien que ses effets soient pour le moment réduits par rapport à nos pays voisins, on commence à remarquer sa présence dans les chiffres.» À ces chiffres, la task force ajoute celui des cas actifs, également en hausse, estimé à 2 997 résidents. Ils étaient 2 800 lors du précédent rapport basé sur des données obtenues au 17 février.

D’autres données alarment les experts. Le taux de positivité estimé stable autour de 2 % la semaine passée, grimpe à 3 % et le taux de reproduction effectif augmente légèrement de 1,04 à 1,05. Les projections basées sur 147 cas quotidiens en moyenne la semaine précédente passent à 154 cas.

La solution est globale

Les experts préviennent que leurs projections reflètent «l’évolution possible de la tendance actuelle si les comportements sociaux n’évoluent pas et que les effets de la vaccination et des changements en matière d’interactions sociale ne sont pas explicitement pris en compte». Ils en profitent pour rappeler l’importance «des efforts communs réalisés pour réduire les interactions sociales et pour respecter les mesures d’hygiène ainsi que la participation aux tests de dépistage du virus, essentielle pour contrer cette nouvelle vague d’épidémie». «Dans la situation actuelle avec des variants qui deviennent dominants, il est très important de considérer les risques et de continuer à respecter les gestes barrières. (…) Il est tout aussi important de respecter la stratégie mise en place par le gouvernement», a estimé jeudi la ministre de la Santé qui, depuis le début de la crise, n’a de cesse de répéter qu’«on ne peut vaincre une pandémie que de manière globale».

Actuellement, le nombre de nouvelles infections par semaine pour 100 000 habitants est supérieur au nombre le plus élevé relevé lors de la première vague de l’épidémie le 26 mars 2020. Alors que le premier cas reconnu de Covid-19 au Luxembourg avait été recensé il y a un an, le 29 février 2020, le pays et le monde lutte toujours à grand-peine pour se débarrasser du virus et esquiver de nouvelles vagues.

Sophie Kieffer