Le gouvernement a officialisé mercredi le fait que les personnes testées positives au coronavirus seront isolées désormais 10 jours au lieu des 14 actuellement en vigueur. La Chambre doit encore donner son feu vert.
La ministre de la Santé, Paulette Lenert, avait laissé entrevoir ces derniers jours que le Luxembourg pourrait suivre l’exemple d’autres pays en réduisant la durée d’isolement imposée aux personnes ayant contracté le Covid-19. La possibilité d’adapter cette mesure aux dernières recommandations scientifiques avait été évoquée mardi en commission de la Santé à la Chambre. Mercredi, le Conseil de gouvernement a tranché en la matière.
Depuis le déclenchement de la crise sanitaire, la direction de la Santé imposait «un isolement pour une durée de deux semaines», qui pouvait être renouvelé deux fois dans le cas où des tests de dépistage supplémentaires se seraient avérés positifs. Désormais, l’isolement de personnes infectées sera ramené de 14 à 10 jours. Le renouvellement de la mesure va être abandonné, le tout «sur base des recommandations actuelles de l’Organisation mondiale de la santé à la suite de l’évolution des connaissances de l’infection».
Le gouvernement s’est décidé à emprunter une voie intermédiaire. Vendredi, le Premier ministre français, Jean Castex, avait annoncé que «sur proposition du Conseil scientifique, la durée d’isolement sera ramenée à 7 jours». Le Grand-Duché va donc miser sur 10 jours. Les raisons de la définition de cette durée précise restent à fournir par la ministre de la Santé, Paulette Lenert.
En attendant, la procédure législative doit une nouvelle fois passer à la vitesse supérieure. La Chambre compte finaliser dès demain les travaux sur la loi Covid amendée, visant à prolonger l’arsenal anticoronavirus jusqu’au 31 décembre inclus. L’analyse de l’avis du Conseil d’État tout comme l’adoption du rapport préparé par Mars Di Bartolomeo (LSAP) figurent au programme de la réunion de la commission de la Santé. Désormais, ce n’est pas un, mais deux éléments qui vont venir s’ajouter au texte de loi déposé le 3 août et déjà amendé le 3 septembre.
La quarantaine également adaptée
Le Conseil de gouvernement est en effet aussi tombé d’accord pour revoir les dispositions régissant la mise en quarantaine des personnes qui étaient en contact rapproché avec une personne ayant contracté le virus (plus de 15 minutes en face-à-face, sans protection). Jusqu’à présent, une mise en quarantaine de sept jours à partir du dernier contact avec la personne contaminée a été décrétée par les autorités sanitaires. La mesure pouvait être levée si un test de dépistage, effectué au plus tôt cinq jours après le placement en quarantaine, s’était avéré négatif.
«Sur base de récentes études scientifiques», il sera désormais «préconisé d’effectuer un test de dépistage à partir du sixième jour après le dernier contact avec la personne infectée». Un délai supplémentaire de 24 heures pour voir la quarantaine levée viendra donc s’ajouter.
L’état de crise étant levé depuis le 24 juin, l’ensemble des dispositions de la loi Covid revues et actualisées devra obtenir l’aval de la Chambre des députés. Une séance plénière extraordinaire est provisoirement fixée à mardi prochain. Un vote du texte doit impérativement avoir lieu avant le 30 septembre, à l’échéance du texte avalisé fin juillet.
Au-delà des adaptations concernant l’isolement et la quarantaine, la loi Covid va prolonger jusqu’en fin d’année les restrictions qui sont valables en privé (maximum de 10 invités), en public (port du masque, distanciation physique), dans l’Horeca (service et consommation en étant assis avec un maximum de 10 personnes par table, fermeture à minuit) et dans l’événementiel (places assises obligatoires en cas de rassemblement de plus de 10 personnes, port du masque si la distanciation ne peut pas être respectée). La visière en plastique ne sera plus considérée comme une protection suffisante. Des exceptions à l’obligation du port du masque, motivées par des raisons de santé, sont également incluses dans le nouveau texte. Enfin, la protection des données collectées pour effectuer le traçage sera renforcée et la réserve sanitaire sera complétée par les pharmaciens et psychothérapeutes.
David Marques
Le congé pour parents confirmé
Le congé pour raisons familiales va bien être adapté aux possibles placements en quarantaine ou en isolement d’enfants scolarisés. Mercredi, le ministère de la Sécurité sociale est venu officialiser le principe selon lequel le parent appelé à prendre en charge l’enfant ne verra pas son contingent légal de jours de congé pour raisons familiales débité.
L’exception introduite au niveau du congé spécial va également s’appliquer aux enfants de travailleurs frontaliers. «Dans ce cas, c’est l’autorité compétente du pays en question qui prend la décision de mise en quarantaine ou en isolement. Elle doit alors établir un certificat ou une attestation de cette décision», précise le ministère.
Pour rappel, la durée de base du congé pour raisons familiales varie selon l’âge de l’enfant : 12 jours pour les 0-4 ans, 18 jours pour les 4-13 ans et 5 jours pour les 13-18 ans, en cas d’hospitalisation.
Dans un souci de simplification administrative, un nouveau formulaire sera à remplir par les parents obligés de prendre en charge leur enfant placé en isolement ou en quarantaine. Le document sera directement transmis aux parents concernés. Il est également disponible sur le portail guichet.lu. Le formulaire dûment rempli doit être accompagné de l’ordonnance émise par la direction de la Santé ou par l’autorité étrangère compétente.
Dans tous les autres cas de maladie d’un enfant (autres que mise en quarantaine ou en isolement), la procédure habituelle liée au congé pour raisons familiales s’applique.