Tous les dix ans, il passe la population au crible : le recensement, édition 2021, démarre ce lundi, après deux reports dus à la crise sanitaire. Principale nouveauté, un questionnaire allégé à remplir directement en ligne.
Lancé en 1821, le recensement fête cette année ses 200 ans avec une toute nouvelle forme qui privilégie le digital : chaque questionnaire personnel sera à remplir sur le site guichet.lu, tandis que la version papier ne sera proposée qu’en seconde intention.
De quoi simplifier le travail des équipes du Statec, qui pilote l’opération : «Les données seront déjà saisies, donc on gagnera du temps en traitement de l’information», explique François Peltier, chef de l’unité Population et Logement du Statec. Autre atout, la qualité des données récoltées sera meilleure, car la plateforme signale à l’utilisateur les éventuelles erreurs ou fautes de frappe.
Une procédure simplifiée sur laquelle le Statec mise beaucoup, notamment parce que le public est aujourd’hui familiarisé avec guichet.lu : «On espère atteindre 40 à 45 % de questionnaires remplis en ligne», précise François Peltier, rappelant qu’en 2011, cette option qui nécessitait un authentifiant LuxTrust n’avait pas séduit grand monde. Ce n’est plus le cas, tout comme le fait de télécharger le document : tout se fait maintenant directement dans le navigateur.
Parallèlement à ce virage numérique, cette 37e édition marque une nouvelle façon d’enquêter pour l’institut national de la statistique : «Pour la première fois, on change de méthode, en passant à un recensement combiné qui mobilise trois registres – le registre national des personnes physiques, celui de la sécurité sociale et celui des bâtiments et logements», indique le démographe, qui précise que cela a permis d’alléger au passage le contenu du questionnaire.
Ce qui n’empêche pas l’ajout de nouvelles questions, destinées à répondre au besoin d’information de différentes administrations et ministères. Le public trouvera donc dans ce recensement 2021 des questions en rapport avec le handicap, la rénovation énergétique des bâtiments ou encore l’utilisation des langues.
«L’avantage d’être exhaustif, c’est qu’on peut voir émerger des petits phénomènes qui nous échappent dans d’autres études parce que l’échantillon n’est pas assez large», poursuit François Peltier. L’ensemble des résultats sera pris en compte au moment d’importantes décisions de politique sociale et économique pour le pays.
Un travail d’équipe avec les communes
Projet prioritaire du Statec cette année, le recensement – dont le coût atteint 5,3 millions d’euros – mobilise en interne une dizaine de personnes spécifiquement recrutées pour l’enquête. Un travail long et fastidieux, rendu possible grâce à la collaboration des communes du pays, qui doivent composer avec cette charge de travail supplémentaire.
Dans la capitale, la préparation du recensement a déjà démarré depuis des mois : «Nous avons dédié sept personnes à la gestion des opérations. Elles sont à pied d’œuvre depuis mai et vont poursuivre jusqu’en janvier», explique Pierre Rehlinger, chef de service du Bierger-Center de la Ville de Luxembourg. Et entre la division du territoire en 704 quartiers, le recrutement de 406 agents recenseurs, l’attribution des différentes zones, la formation et le travail de coordination et de vérification qui s’annonce, l’équipe ne chôme pas.
Même chose plus au sud, du côté de l’hôtel de ville de Differdange : «Trois personnes ont pour mission d’organiser le recensement dans la commune, qui compte 145 quartiers. Nous pouvons compter sur 96 agents recenseurs ayant déjà assuré l’enquête de 2011 pour la plupart», indique Roland Flenghi, responsable du service Biergeramt.
L’instauration du questionnaire digital va leur faciliter la tâche, puisque le Statec a créé une plateforme permettant de suivre, en temps réel, quel ménage a déjà procédé ou pas au recensement en ligne. «Les agents seront plus autonomes et la vérification plus simple», confie-t-il, alors que l’ancien système reposait sur des fiches récapitulatives imprimées par le Statec, puis transmises aux communes et, enfin, aux agents.
Le chef du Biergeramt devient agent recenseur
Dans sa mission, Roland Fenghi pourra aussi compter sur un agent recenseur bien particulier : l’ancien chef du Biergeramt, aujourd’hui pensionné, plusieurs décennies de recensement papier au compteur, s’apprête à passer de l’autre côté de la barrière. «Je voulais surtout donner un coup de main, je sais que ça peut dépanner», raconte Edy Ries. Lui, le digital, il y croit moyennement : «Je suis curieux de voir ce que ça va donner, mais je suis sceptique. Je sais déjà que beaucoup de gens ne sauront pas s’y prendre et qu’il faudra les accompagner. On n’aura pas le choix.»
Un briefing est prévu dès lundi pour faire le point, notamment sur l’attitude à adopter face aux récalcitrants : «Ceux-là, je les connais, lance Edy Ries, et je ne compte pas discuter parce que ça ne sert à rien. Dans ce cas, notre rôle se limite à l’information.» À lui, donc, de leur expliquer que ceux qui refuseraient de se plier à cet exercice obligatoire s’exposent à des sanctions financières prévues par la loi.
Christelle Brucker
Les dates clés
8 novembre : Réception du courrier contenant les codes de connexion pour accéder au questionnaire en ligne, disponible en cinq langues. La version papier n’est pas proposée.
8-28 novembre : La population remplit le questionnaire directement en ligne. La participation au recensement est obligatoire sous peine de sanctions financières prévues par la loi.
22 novembre-5 décembre : Les agents recenseurs déposent une version papier du questionnaire dans les boites aux lettres des personnes qui n’ont pas rempli la version en ligne.
5 décembre-15 décembre : Les agents recenseurs vont récolter à domicile les derniers questionnaires papier non remis au Statec ou à la commune.
Fin 2022 : Le Statec publie les premiers résultats du recensement 2021 et les transmet à son homologue européen Eurostat.
questions très personnelles et inutiles. si on ne répond pas on peut pas continuer,: m2, pièces, enfants vivants ou morts nés !, invalidité, handicap ???? ça ne les regarde pas du tout !!! c’est le dr qui sait !