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Coronavirus : «Aucun signe alarmant» au Luxembourg


«Nous sommes prêts, il n'y a pas de raison de paniquer», rassure la ministre Paulette Lenert. (photo Didier Sylvestre)

La ministre de la Santé ne veut pas céder à la panique. Le pays est préparé et dispose depuis des années d’un plan pandémie. Pour l’heure, Paulette Lenert suit les recommandations européennes et mondiales.

Dimanche, dans une pharmacie du sud du pays, un client venu acheter un masque de protection est reparti bredouille. S’inquiétant d’une éventuelle rupture de stock, il s’est vu informer par le pharmacien que les stocks en question avaient été envoyés en Chine face à la gravité et à l’urgence de la situation. Fidèle aux valeurs de solidarité, le Luxembourg a très certainement répondu à l’appel au secours de la Chine, mais le pays n’a sûrement pas expédié tout son stock.

La ministre de la Santé, Paulette Lenert, à peine nommée, doit gérer la menace d’une épidémie, mais ne cède pas à la panique. «Nous n’avons aucun signe alarmant pour le moment et les gens qui sont revenus de Chine sont en quarantaine», rappelle la ministre, jointe par Le Quotidien. L’Italie, qui a placé des villes en quarantaine et pris des mesures drastiques pour tenter de contenir le virus, retient bien sûr toute son attention, mais Paulette Lenert refuse de céder à la panique.

«Nous avons une cellule de crise qui est en contact permanent avec les autorités européennes et internationales et nous suivons les recommandations sur ce qui doit être mis en place. Nous sommes prêts, il n’y a pas de raison de paniquer», rassure la ministre. Dimanche, aucune mesure particulière n’avait été prévue pour les voyageurs en provenance d’Italie. «Aucun pays européen n’a pris de restriction et ce n’est d’ailleurs pas recommandé à ce stade», poursuit la ministre. Selon Paulette Lenert, à cet instant, aucune recommandation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’invite à être plus restrictif. Des discussions ont eu lieu au niveau européen pour savoir s’il fallait instaurer des contrôles systématiques pour les voyageurs en provenance de Chine, mais cela porterait une atteinte grave à la vie privée. Aucun passager n’arrive directement de Chine à l’aéroport de Luxembourg et il serait illusoire de vouloir contrôler tous les vols internes en Europe.

Pour l’heure, la ministre de la Santé rappelle que le nombre de décès liés au Covid-19 reste moindre par rapport aux ravages de la grippe chaque année et que les cas mortels ont surtout touché des personnes âgées ou atteintes d’une autre affection par ailleurs.

Le calme sur la toile

Sur Twitter, l’ancien secrétaire général du DP et actuel président des libéraux de la capitale, Marc Ruppert, s’est fortement inquiété de la situation. Il se demande s’il n’est pas opportun de demander à tous ceux qui reviennent des régions touchées en Italie de se manifester auprès des autorités sanitaires. Pour lui, ce serait préférable, car attendre que les symptômes apparaissent serait «une mauvaise option».

Paul Schroeder, le directeur général du Corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS), lui a rappelé que le Luxembourg disposait depuis des années d’un plan pandémie et qu’avant le coronavirus il y a eu le SRAS, le H5N1 ou encore le H1N1. Fin de la discussion. Le thème n’affole pas la toile dans le pays. Vendredi dernier, deux ressortissants en provenance de la ville de Wuhan, en Chine, ont été rapatriés au Grand-Duché et placés en isolement dès leur arrivée sur le territoire luxembourgeois. Un premier bilan médical confirmait l’absence de tout signe ou symptôme d’infection. Ce bilan initial sera éventuellement complété par des analyses effectuées au service national des maladies infectieuses du CHL et les personnes resteront en quarantaine pendant la période maximale d’incubation d’une infection par coronavirus, soit 14 jours.

Les procédures en vigueur ainsi que les recommandations aux voyageurs peuvent être consultées sur le site sante.lu/coronavirus. Elles sont tenues régulièrement à jour en fonction de l’évolution de l’épidémie au niveau mondial.

Geneviève Montaigu