Le parti du Premier ministre s’est défendu, lundi, du long temps d’attente concernant certains projets de loi. Désormais, il est temps de récolter les fruits du travail fourni.
La liste des grands projets sur lesquels les députés sont appelés à se pencher d’ici la fin de l’année est longue. Lundi, le DP a présenté, en tant que dernier parti de la majorité gouvernementale, ses priorités pour les mois à venir. Sans trop de surprise, la réforme du congé parental et la réforme fiscale se situent tout en haut de l’agenda. Il s’agit en effet de deux projets phares des ministres libéraux de la Famille et des Finances.
Le temps de préparation était nécessaire. Sans doute que l’attente a été trop longue pour l’un ou l’autre. Mais on a préparé de bons projets, qui vont profiter à tous les habitants du pays.» Dès le départ de la conférence de presse de lundi matin, Eugène Berger annonçait la couleur.
Après près de trois années de présence au gouvernement, le DP est prêt pour la moisson. «Je me réjouis de vivre cette rentrée parlementaire», enchaîne le président du groupe parlementaire libéral tout en saluant au passage «le travail intense» fourni par le gouvernement.
Sans surprise, deux grands projets préparés par les ministres libéraux de la Famille et des Finances figurent tout en haut des priorités du DP. À commencer par la réforme du congé parental, qui sera (enfin) votée ce mardi après-midi, après avoir été longtemps retardée. «La nouvelle loi apportera plus de flexibilité et une meilleure couverture financière pour les parents», esquisse Eugène Berger lors d’un discours qui sera certainement répété cet après-midi à la Chambre des députés par la ministre Corinne Cahen.
Autre grande priorité : la réforme fiscale de Pierre Gramegna qui doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Lundi, le chef de file du DP à la Chambre a une nouvelle fois insisté sur le caractère «équitable» de cette réforme, qui constitue le projet clé du gouvernement tricolore inédit, formé depuis décembre 2013 par les libéraux, les socialistes et les verts. «Les classes moyennes vont disposer d’un pouvoir d’achat bien plus important», insiste Eugène Berger, tout en dévoilant des exemples de calculs (lire ci-contre).
Lex Delles au secours de Claude Meisch
Les autres priorités du DP sont légèrement plus variées, même si elles concernent toujours leurs ministres présents au gouvernement. C’est notamment le cas pour la réforme du Revenu minimum garanti (RMG). «Pour le DP, il importe qu’on parvienne à réactiver les bénéficiaires du RMG pour le marché du travail», annonce Eugène Berger avant de céder la parole au jeune député-maire de Mondorf, Lex Delles. Ce dernier s’est penché lundi sur les volets ayant trait à l’éducation, mais aussi au débat passionné sur la langue luxembourgeoise.
Après avoir vanté les avantages et mérites de la réforme des lycées, Lex Delles a volé au secours de son ministre de l’Éducation nationale dans le dossier de la langue nationale. Alors que Claude Meisch s’était efforcé, la semaine dernière, de plaider pour que le luxembourgeois devienne une langue officielle à l’échelle de l’UE, il est revenu au jeune député de ramener le débat sur les bancs de l’école. «Claude Meisch n’a pas attendu la pétition pour encourager le développement du luxembourgeois», souligne Lex Delles.
Les crèches multilingues, les futurs cours d’option disponibles dans les lycées à partir de la rentrée 2017/2018, l’extension de l’offre des cours de langues au niveau des communes et le lancement… en 2018 d’une campagne visant à encourager l’écriture du luxembourgeois prouveraient que «le gouvernement prend très au sérieux la promotion de la langue luxembourgeoise dans les écoles».
Reste à savoir pourquoi Claude Meisch s’est perdu dans son obsession de voir le luxembourgeois débarquer à Bruxelles, sans évoquer les efforts entrepris. Dans les semaines à venir, le tir pourra être rectifié.
David Marques