La réunion conjointe des ministres luxembourgeois et de Rhénanie-Palatinat, qui s’est tenue ce mardi à Senningen, a permis d’évoquer la question de compensations fiscales à attribuer aux communes frontalières afin de mieux assumer le flux de frontaliers. Le Luxembourg reste ferme sur la question.
Le Premier ministre, Xavier Bettel, a levé le ton au moment de prendre position sur le périlleux dossier des compensations fiscales. La ministre-présidente de Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer, venait de confirmer un échange de vues sommaire sur la question. Interrogé par nos soins, le chef du gouvernement luxembourgeois est passé dans sa langue maternelle pour répéter la position du Luxembourg.
«Ces revendications ne sont pas neuves. Mais je n’accepte pas que certaines personnes tentent de donner le sentiment comme quoi ils auraient à souffrir de la croissance du Luxembourg», lance d’emblée Xavier Bettel. Le Premier ministre souligne que la dynamique créée par le Grand-Duché «est très importante pour la Grande Région». «On crée des emplois, des transferts sociaux et des pensions. Donner le sentiment qu’il faut souffrir en tant que voisin du Luxembourg est inacceptable», poursuit un Xavier Bettel plutôt remonté.
Le cofinancement de projets est privilégié
Mi-octobre, le Land de Rhénanie-Palatinat avait transmis les doléances de plusieurs de ses communes transfrontalières au gouvernement fédéral, qui est en charge des questions fiscales. En mai, une lettre réclamant l’entame de négociations avec le Luxembourg pour obtenir une compensation financière permettant d’assumer l’afflux de frontaliers, avait été signée notamment par les maires de Trèves, de Bitburg mais aussi de Metz.
«Ce genre de décisions doit être pris à Berlin. Le message que les communes concernées nous ont transmis est arrivé aux personnes concernées au niveau fédéral», indique Malu Dreyer qui, «en attendant, veut renforcer la coopération avec le Luxembourg pour réaliser des projets communs qui ont un véritable effet». Xavier Bettel reste sur la même longueur d’onde : «On reste ouvert à cofinancer des projets d’infrastructure, qui constituent une situation « win-win » pour les deux côtés. Faire un simple chèque n’est pas la position de ce gouvernement».
La résolution votée la semaine dernière au Conseil de l’Europe ne va pas faire changer le Grand-Duché d’avis, a encore précisé Xavier Bettel.
David Marques
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