Du 20 au 30 mars, communes et entreprises seront sensibilisées pendant la campagne «Sans pesticides» septième du nom, présentée vendredi à Betzdorf par la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg.
Dix jours de campagne pour lutter contre l’usage de pesticides. Ils sont interdits dans les espaces publics depuis le 1erjanvier dernier au Grand-Duché. Encore faut-il se procurer des plantes garanties sans pesticides au moment de les mettre en terre. Des projets pilotes s’occupent déjà de la production de plantes ornementales saines.
Tous armés d’un transplantoir et agenouillés devant le petit parterre végétal, ils ont symboliquement planté des fleurs garanties sans pesticides, produites au Luxembourg et destinées à orner toutes les communes du pays. Pas le choix, c’est la loi depuis le 1er janvier de cette année.
Vendredi matin, pour présenter la campagne «Sans pesticides», la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, a saisi le transplantoir comme d’autres partenaires de cette semaine d’action et de sensibilisation sur le sujet. Et c’est à Berg, hameau de la commune de Betzdorf, bucolique à souhait, que le programme a été dévoilé. Le bourgmestre de la localité, Edgard Arendt, camarade de parti de la ministre à qui il s’est adressé vendredi matin, a engagé sa commune dans un programme sans pesticides comme d’autres l’ont fait avec lui.
Pour cette septième campagne, ce sont surtout les communes qui sont visées car elles sont tenues de ne plus utiliser de pesticides dans les espaces publics. Lors d’une campagne d’analyses réalisée en 2014 par Greenpeace Luxemburg et natur&ëmwelt, des résidus de pesticides ont été trouvés dans des plantes ornementales en vente au Luxembourg, et parmi les substances toxiques détectées figuraient des substances considérées comme dangereuses pour les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs.
Une charte pour un engagement
Il faut donc garantir aux communes des plantes d’ornement sans pesticides, d’autant qu’une grande majorité de communes sont prêtes à relever le défi. Ces plantes saines existent, elles sont mêmes produites au Grand-Duché. Du moins, elles commencent à l’être via des projets pilotes. Les communes comme les producteurs doivent signer une charte à travers laquelle ils s’engagent à respecter des critères stricts. Pour l’heure, cinq producteurs se sont engagés : le Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette, le Forum pour l’emploi de Diekirch, la Fondation Kraizbierg de Dudelange, la coopérative Lelljer gaart à Lullange et la société Innoplantes à Luxembourg.
La production de plantes ornementales sans pesticides prendra du temps pour satisfaire les demandes, mais cela reste une opportunité économique importante pour le secteur horticole au Luxembourg.
Il n’y a pas que les communes qui sont visées, mais les entreprises le sont tout autant. L’Institut national pour le développement durable et la responsabilité sociale des entreprises (INDR) est partenaire de cette 7e campagne et sensibilisera les entreprises à respecter le nouveau d’ordre : sans pesticides. Vendredi, Nicolas Henckes, secrétaire général de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et de l’INDR a souligné que pour décrocher le label «entreprise socialement responsable», il fallait remplir cette condition qui fait d’ailleurs partie du catalogue de mesures qui mène à la labellisation. On la retrouve au chapitre «impact environnemental des surfaces non bâties».
Les entreprises sont donc invitées elles aussi à suivre l’exemple des communes. Cette semaine de campagne s’adressera donc aux entreprises alors que l’année dernière, ce sont les particuliers, les jardiniers amateurs, qui étaient visés.
Les particuliers sont toujours priés de bannir les produits chimiques qu’ils utilisent beaucoup pour des raisons purement esthétiques. Un dépliant réalisé par le coordinateur de cette campagne, le service Emweltberodung du ministère de l’Environnement, sera d’ailleurs distribué au plus grand nombre. «Ménages sans pesticides», ne livre pas seulement des conseils pour cultiver sainement son jardin, mais livre également de bonnes recettes à base d’herbes sauvages comme l’ortie, le pissenlit et l’herbe aux goutteux appelée aussi petite angélique.
Les dépliants, justement, seront un des outils de cette campagne de sensibilisation. Ils contiendront des thèmes spécifiques à l’intention des communes et des entreprises.
Geneviève Montaigu
Tout le programme de la campagne 2016 sur www.ounipestiziden.lu