Communales 2023 : le DP vole la vedette au CSV

Des quatre grands partis, seuls les libéraux ont renforcé leur position dans les communes du pays. Le CSV reste le premier parti, le LSAP se stabilise tandis que déi gréng s’écroulent.

Quels enseignements tirer de ces élections communales 2023 ? S’il faut rester prudent par rapport aux tendances sur le plan national, on peut au moins constater que le DP du Premier ministre, Xavier Bettel, signe un deuxième succès électoral de suite, après être sorti premier des urnes aux élections européennes de 2019, le dernier scrutin en date au Luxembourg. Si le CSV défend son statut de premier parti dans les 56 plus grandes communes du pays, les chrétiens-sociaux ont échoué à conquérir l’hôtel de ville de Luxembourg. À Esch-sur-Alzette, le maintien de Georges Mischo à la tête de la commune est d’ores et déjà entaché par un retour en force du LSAP.

Le CSV a aussi des coups à encaisser, notamment à Ettelbruck où le député-maire Jean-Paul Schaaf risque d’être éjecté du pouvoir, après une percée spectaculaire du LSAP. En même temps, les socialistes se sont fait écraser par les chrétiens-sociaux à Diekirch, alors que le LSAP a abordé le scrutin en possession de la majorité absolue. À Hesperange, le député-maire du CSV, Marc Lies, a lui aussi perdu sa majorité absolue. Retour chez les socialistes, qui vont reprendre le pouvoir à Differdange, remportent la majorité absolue à Steinfort et Rumelange, et sauvent leur majorité absolue à Dudelange. Les résultats varient, donc, assez fortement.

Le renforcement du DP se traduit toutefois par peu de prises de postes de bourgmestre dans des communes clés, si ce n’est le député André Bauler qui devrait prendre en main Erpeldange-sur-Sûre. Le triomphe de Lydie Polfer à Luxembourg-Ville rayonne toutefois suffisamment fort pour faire oublier cet aspect.

Les pirates et l’ADR percent, Fokus pas

Déi Gréng sont, sans aucun doute, les grands perdants de ces élections communales. Dans toutes les communes, le troisième parti de la coalition gouvernementale s’est vu sanctionner par les électeurs. François Benoy n’a pas réussi à intégrer le collège échevinal à Luxembourg-Ville. Le coprésident Meris Sehovic a dû encaisser une défaite à Esch-sur-Alzette, même si le CSV et le DP comptent maintenir leur partenaire de coalition dans la prochaine majorité. Sans parler de la dégringolade de déi gréng à Differdange, cloués par l’affaire Traversini.

Ce matin, les verts doivent se poser pas mal de questions en prévision des élections législatives. Gagnants du scrutin de 2018, ils sont plus que jamais en danger, après déjà avoir subi de nombreuses attaques de la part des concurrents politiques. Le CSV et l’ADR se sont particulièrement montrés actifs dans ce domaine.

Au contraire du CSV, l’ADR semble avoir réussi à mieux se profiler. Le parti nationaliste ne s’est présenté que dans 11 communes, mais dans chacune – à l’exception de Troisvierges – un membre de l’ADR a été élu au conseil communal, y compris à Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Dudelange.

Le Parti pirate sort aussi renforcé de ce scrutin. Les quatre sièges décrochés à Pétange sont le résultat le plus marquant. Mais la formation emmenée par les députés Sven Clement et Marc Goergen entre dans 10 conseils communaux, notamment à Luxembourg et Esch-sur-Alzette.

Déi Lénk défend globalement son bien, malgré des pertes.

Pour conclure, Fokus ne dépasse dans aucune des trois communes où il s’est présenté le cap des 3 %. Aucun siège n’a été gagné par le nouveau parti de Frank Engel.