Lors des dernières élections de 2011, la coalition CSV-déi gréng s’était fait battre par le LSAP, qui avait obtenu une majorité absolue.
C’est avec 53% des voix que le LSAP avait remporté les dernières élections communales. Un règne sans partage qui n’est pas du goût de l’opposition, sans qu’il y ait vraiment de grosse pomme de discorde.
Le bourgmestre Claude Haagen est plutôt confiant. Il sait qu’obtenir un score aussi élevé qu’en 2011 sera difficile. Mais il estime avoir un bon bilan à défendre : «Nous avons réalisé 99% de notre programme. La situation financière de la commune est saine, nous avons effectué des investissements sans contracter de nouvel emprunt. Mais il ne faut pas oublier que Diekirch a toujours 40 millions d’euros de dettes, que nous avons stabilisées avec une renégociation à taux fixe cette fois, histoire de pouvoir voir venir, et d’avoir une stabilité.»
Le point noir de la commune, c’est l’encadrement des enfants. Si le complexe scolaire n’a pas encore atteint les limites de ses capacités, c’est plus compliqué pour la crèche et la maison relais : «Il nous faut investir dans les structures sociales avant que les différents projets immobiliers voient le jour et que la population augmente. Les personnes qui travaillent à Diekirch souhaitent y mettre leurs enfants en garde, c’est pourquoi nous avons une forte demande.»
La commune a en effet trois projets immobiliers majeurs en cours : la cité militaire, le Walebrouch ainsi que la nouvelle brasserie dont la première pierre sera posée en octobre. Une augmentation de la population est donc programmée dans les six années à venir. Diekirch a de plus contribué pleinement à l’accueil des réfugiés avec l’installation de conteneurs. Une décision unanimement saluée par le conseil communal et qui ne pose aucun problème : «Nous avons actuellement 35 enfants dans le fondamental, mais ces chiffres fluctuent constamment selon les arrivées et les départs. Cela ne pose aucun problème», estime le bourgmestre.
Le CSV ouvert à une éventuelle coalition
Même son de cloche du côté de l’opposition avec Paul Bonert (CSV), qui aimerait par contre avoir plus de poids dans les échanges : «Nous avons l’impression que les dés sont jetés car nous sommes face à une majorité absolue. Nous sommes mis devant le fait accompli et il n’y a pas vraiment de discussion», regrette le leader de l’opposition.
Une opposition CSV-déi gréng qui s’était fait déloger par le LSAP aux dernières élections de 2011 au bout d’un mandat seulement. À l’époque déjà, Paul Bonert avait laissé la place à Jacques Dahm, pourtant troisième de la liste, pour devenir bourgmestre. Au CSV, on n’exclut donc aucun parti pour discuter à l’avenir d’une éventuelle coalition si les élections leur étaient favorables. «Nous discutons avec tout le monde, nous avons par exemple eu une prise de position commune avec le DP et les verts sur le cinéma», explique Paul Bonert.
Bourgmestre: Claude Haagen (LSAP)
Échevins: René Kanivé (LSAP) et Claude Thill (LSAP)
Conseillers : Paul Bonert (CSV), Jean-Pierre Thill (DP), Frank Thillen (déi gréng), Claude dit Jing Daleiden (LSAP), Jacques Dahm (CSV), Nico Hertz (LSAP), Pascale Schmoetten-Steffen (LSAP), José Lopes Goncalves (DP), Françoise Kerger-Faber (CSV), René Blum (LSAP).
Un complexe de cinéma qui irrite l’opposition : «Nous étions d’accord pour sa construction mais c’est un complexe de cinq salles de 450 places, c’est excessif. Et puis le mode de financement n’est disons pas ‘classique’. La société privée qui a construit le complexe a contracté un prêt, puis le complexe a été racheté par la commune», raconte Paul Bonert.
Des propos vite balayés par Claude Haagen : «Nous avons acheté le complexe 6,6 millions d’euros, achat qui a d’ailleurs fait l’objet d’un vote au conseil communal. Ce cinéma a 2 000 visiteurs par semaine, alors trop grand…»
Audrey Somnard
À la loupe
Lycée agricole, complexe sportif, contournement, cinéma… Les thèmes locaux rythment la campagne.
Élections locales obligent, des thématiques propres à Diekirch se détachent quand on discute avec le bourgmestre et son opposition.
Par exemple, la construction du lycée agricole de la commune avec un moratoire pour sa construction qui a retardé le projet. Un regret selon l’opposition, un mal nécessaire selon Claude Haagen : «Nous avons dû nous assurer de la protection de nos eaux de source, il aurait été difficile de faire autrement.» Pour compenser ce retard, la commune a vendu à l’État le complexe sportif pour 12 millions d’euros, complexe qui sera utilisé par les enfants de l’enseignement fondamental. Une rentrée dans les caisses salvatrice car Diekirch s’est endetté avec la construction du complexe scolaire qui avait fait l’objet d’un consensus général.
Concernant la mobilité, thématique qui revient par ailleurs sur tout le territoire national, le contournement de Diekirch est très attendu : «Le projet de contournement a été supprimé par le gouvernement actuel, alors que nous en avons bien besoin! Si au niveau local notre bourgmestre est d’accord, il ne s’y est pourtant pas opposé en tant que député au niveau national», regrette Paul Bonert. Pour Claude Haagen, le projet suit son cours : «Nous allons acquérir des terrains d’ici à 2030, je suis très confiant qu’il sera élaboré à terme un contournement qui reliera la caserne au rond-point pour désengorger le trafic en centre-ville.»