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[Communales] Bettembourg : le LSAP croit en ses chances


L'aménagement de la rue de la Gare, entraînant la suppression de certaines places de parking, avait suscité de nombreuses discussions. Difficile de faire l'impasse sur ce feuilleton épineux en cette période électorale. (photo Fabrizio Pizzolante)

Relégués sur le banc de l’opposition en 2011, les socialistes pensent regagner au moins un siège. Mais les partis de la coalition CSV, déi gréng et DP défendent leur bilan.

En récoltant 42,38% des voix lors des communales en 2011, le LSAP a perdu la majorité absolue à Bettembourg. Le CSV, déi gréng et le DP en ont profité pour former une coalition à trois mettant ainsi fin aux 24ans de règne des socialistes. En déposant leur bulletin dans l’urne le 8octobre, les électeurs sanctionneront le bilan de cette coalition à trois.

bettembourgC’est avec un arrière-goût amer que le LSAP a vécu les six dernières années depuis le banc de l’opposition. «Le CSV, déi gréng et le DP ont formé une coalition à trois alors que ce sont deux candidats du LSAP qui avaient recueilli le plus de voix», rappelle Roby Biwer.

Selon l’ancien bourgmestre, «les trois partis ont essayé beaucoup de choses pour dire que quelque chose a été fait». «Mais de notre point de vue, une partie des dossiers n’a pas été réussie de façon optimale», analyse le socialiste en évoquant l’épisode du réaménagement de la rue de la Gare. «La coalition à trois n’était probablement pas la bonne chose. Je pense qu’on a une chance réelle de gagner les élections avec une bonne part de sièges», conclut-il.

Dans le camp adverse, on se dit satisfait du bilan. «Le LSAP avait clairement perdu la majorité en passant de huit à six sièges», récapitule Laurent Zeimet (CSV), qui occupe le poste de bourgmestre depuis 2011. «Notre coalition réunit 57 % des voix. Cela n’a encore jamais existé à Bettembourg. C’est une majorité plus forte que celle que les socialistes n’ont jamais eue», appuie Gusty Graas (DP).

«En 2011, c’était la mer à boire»

«Je n’ai aucun regret d’avoir formé cette coalition. Avant 2011, c’était de la navigation à vue. On autorisait des constructions de logements sans se soucier des infrastructures. Les listes d’attente pour les maisons relais ne cessaient de croître», examine, quant à elle, Josée Lorsché (déi gréng). C’était la mer à boire.Nous avons énormément planifié pour rattraper ce retard.»

Parmi les projets réalisés par la coalition à trois, citons la construction du nouveau centre culturel de Huncherange, la structure d’éducation et d’accueil inclusive «Kokopelli» près du Parc Merveilleux et le réaménagement de la rue de la Gare.

On s’en souvient. La suppression des 20 emplacements de stationnement dans cette artère commerçante avait suscité de nombreuses discussions. Le LSAP avait déposé une motion invitant le collège échevinal à revoir son projet. Motion qui avait été adoptée avec sept voix, dont celle de Christine Doerner (CSV)… «Au final, on a discuté, on s’est mis d’accord et le résultat est là. Tout est bien qui finit bien», résume aujourd’hui Laurent Zeimet. «Cela fait 30 ans que je fais partie du conseil communal à Bettembourg, soulève, pour sa part, Gusty Graas. Depuis 30 ans, on parlait du réaménagement de la rue de la Gare. Pour moi, ce n’est que le début du réaménagement du centre.» Actuellement, c’est la route de Dudelange qui est en travaux.

La problématique du trafic routier préoccupe à la fois la majorité et l’opposition. «Nous avons des idées pour réduire l’impact de façon substantielle, mais nous ne faisons pas partie de ceux qui disent que nous avons des solutions pour tous les embouteillages», annonce Roby Biwer en faisant notamment référence au projet d’agrandissement du parking de la Gare envisagé par le LSAP.

«Le but est de régler le flux du trafic, de le stabiliser jusqu’à le réduire pour améliorer la qualité de vie», indique-t-on du côté du CSV. Le parti de l’actuel bourgmestre mise sur la réalisation du concept régional de mobilité pour désengorger les localités du trafic de transit. Déi Gréng plaident pour le réaménagement des routes en faveur des piétons et cyclistes.

Le conseil sortant
Bourgmestre : Laurent Zeimet (CSV)
23062017, Bettembourg, Chateau de Bettembourg, Fete Nationale de Jeudi 22 juin 2017- Rencontre au Château de Bettembourg entre le couple Grand-Ducal et le député-maire de la Commune de Bettembourg, Monsieur Laurent Zeimet, Cortège et Fete de l'amitié,
Échevins : Josée Lorsché (déi gréng), Gusty Graas (DP)
Conseillers : Roby Biwer (LSAP), Fränz D’Onghia (LSAP), Christine Doerner (CSV), Guy Frantzen (LSAP), Claude Fournel (LSAP), Sylvie Jansa (LSAP), Laurent Bauler (LSAP), Pascale Kolb (déi gréng), Jeff Gross (CSV), Alain Gillet (CSV).

À côté de la mobilité, c’est l’encadrement des enfants qui rythme la campagne électorale. «Quand nous avons débuté en 2011, nous avons dû trouver des terrains, les négocier et les acheter, retrace Laurent Zeimet. Une grande maison relais sera maintenant construite près de la Reebouschoul.» Comme les partis de coalition, le LSAP indique aujourd’hui vouloir augmenter massivement les capacités d’accueil des maisons relais. Il prévoit aussi une maison des associations offrant aux clubs un pied-à-terre.

Le CSV promet le vote du PAG bientôt

Enfin, le nouveau plan d’aménagement général (PAG) se profile à travers les programmes. «Le LSAP nous reproche de ne pas l’avoir encore voté», s’exclame Josée Lorsché. «Les travaux préliminaires sont achevés. C’est la volonté du CSV de le mettre à l’ordre du jour du prochain conseil communal après les élections pour lancer la procédure», ajoute Laurent Zeimet.

Les verts insistent sur le fait qu’ils s’opposeront à l’élargissement du périmètre de construction. «On ne peut pas attirer d’autres personnes dans notre commune et ensuite dire aux parents : On n’a pas de place pour vos enfants à l’école», conclut Josée Losché. Elle estime qu’il faut d’abord se concentrer sur les dents creuses urbaines.

Le DP plaide aussi pour un développement ordonné. «Avec nous, il n’y aura plus d’extensions à Abweiler, Noerzange et Fennange. À Huncherange, ce sera limité. Bettembourg arrive doucement à ses limites», prévient Gusty Graas. Bref, la campagne électorale est bel et bien lancée.

Fabienne Armborst

De 13 à 15 sièges

Les Bettembourgeois devront élire deux conseillers de plus qu’en 2011. Quid de la répartition des sièges ?

Depuis les communales de 2011, la commune de Bettembourg a franchi le cap des 10 000 habitants. Le 8 octobre, les électeurs devront donc élire 15 conseilleurs communaux, soit deux de plus qu’il y a six ans. «Il y a deux sièges en plus : a priori, c’est plus avantageux pour le DP. Plus les sièges sont nombreux, plus le pourcentage nécessaire pour obtenir un siège est bas. Le DP espère gagner un deuxième siège», avance Gusty Graas.

Du côté du LSAP, on se montre également confiant : «Sur les deux nouveaux sièges, on espère en gagner au moins un», glisse Roby Biwer. «C’est une toute nouvelle répartition. En théorie, cela peut aussi rendre plus difficile la formation d’une coalition», analyse le bourgmestre Laurent Zeimet (CSV).

Du côté du CSV, de déi gréng et du DP, on n’exclut pas la poursuite de la coalition. C’est une option. «On a bien travaillé à trois. Je ne vois rien qui me ferait dire : « en aucun cas, je ne veux poursuivre cette coalition ». Mais d’abord il faut attendre les résultats !», considère Laurent Zeimet. Il poursuit : «En fonction des résultats, on regardera quelles coalitions sont possibles. Ce qui est déterminant, ce sont les programmes des partis.» «On n’exclut aucune exclusivité, sauf que le DP ne formera pas de coalition avec l’ADR», ajoute Gusty Graas. Même son de cloche du côté de Josée Lorsché (déi gréng).

Une autre donnée pourrait venir chambouler la constellation des sièges à Bettembourg : la présence d’une liste ADR. Combien de voix ses candidats viendront-ils grappiller aux quatre partis en place ?