Le DP souhaite entériner l’extension des horaires d’ouverture de tous les commerces dans la loi. Le parti évoque l’intérêt des clients, dont le mode de consommation a changé, des commerçants et du site de Luxembourg qui doit rester compétitif.
Un boulanger differdangeois a jeté un pavé dans la mare en soulevant la différence en matière d’horaires d’ouverture existant entre son commerce et la station-service voisine qui vend, comme lui, du pain. Une discrimination contre laquelle il s’est battu et a fini par obtenir gain de cause. Le Tribunal administratif ayant jugé que deux commerces vendant les mêmes marchandises doivent pouvoir ouvrir aux mêmes heures, le ministre de l’Économie a dérogé à la loi de 1995 régentant les horaires d’ouverture des commerces, en autorisant les commerces de bouche à travailler de 4 h à 21 h. Dérogation valable un an, jusqu’au 22 janvier 2019.
Mais après? «L’exception doit devenir la règle», assure Claude Lamberty, le secrétaire général du DP, qui demande «les mêmes droits pour tous. Il faut laisser travailler les gens qui ont envie de travailler et ce, même les dimanches.» Le parti souhaite une libéralisation des horaires d’ouverture pour tous les commerces – et non plus seulement les commerces de bouche – et évoque une question d’égalité des chances et une nécessité pour l’avenir des commerces luxembourgeois. Ils doivent pouvoir s’aligner sur les horaires des stations-services pour diminuer la concurrence de ces dernières.
«Le monde avance, nous le devons aussi»
Outre la concurrence des stations-services, devenues de véritables petites épiceries, le DP craint la concurrence de l’e-commerce et de la Grande Région. Claude Lamberty évoque aussi un «besoin de modernisation» ou de mise à niveau par rapport aux grandes villes européennes : «Le monde avance, nous devons avancer avec lui pour satisfaire aux besoins des clients.»
Autant d’arguments qui confortent le Parti démocratique dans son souhait de changer la loi «en accord avec le droit du travail et après consultation des partenaires sociaux», précise Carole Hartmann, coordinatrice des JDL dans l’Est. Un changement qui est destiné à «apporter une nouvelle offre, mais ne doit pas être une obligation». En effet, si chaque commerce a les mêmes droits, à chacun de décider d’en profiter ou pas, selon le DP, dont ce point figure dans son programme électoral.
Sophie Kieffer