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Climat : les jeunes luxembourgeois chargent le gouvernement


Le mouvement de jeunes militants contre le changement climatique compte bien se faire entendre par les responsables politiques. (archives Julien Garroy)

Le mouvement Youth for Climate charge lourdement le gouvernement. Le Premier ministre n’aurait «pas d’arguments selon lesquels il n’est pas coupable du changement climatique».

Les jeunes activistes pour le climat du Luxembourg, réunis sous le toit de Youth for Climate, ont rejoint l’action en justice initiée par leurs homologues portugais. Une plainte pour «inaction climatique» a été déposée contre 33 gouvernements devant la Cour européenne des droits de l’homme. Le Luxembourg est également ciblé.

Natasha Lepage, 18 ans et élève du lycée Fieldgen dans le quartier Gare à Luxembourg, s’est engagée dans le mouvement Youth for Climate avec des convictions bien précises. « L’idée, à la base, était d’envoyer une lettre au Premier ministre, Xavier Bettel, pour lui signifier qu’il n’y a pas d’arguments selon lesquels il n’est pas coupable (du changement climatique). Nous avons exposé nos arguments dans cette missive et cette même lettre a également été envoyée à tous les députés. »

Premier résultat ? Le DP, le parti du chef du gouvernement, a invité des représentants du mouvement Youth For Climate à une entrevue la semaine prochaine pour évoquer cette question. «On espère que la question climatique sera à nouveau portée en haut de l’agenda politique, car nous avons malheureusement constaté que les questions relatives au climat et à l’environnement sont un peu passées à l’arrière-plan durant la pandémie. Or la crise climatique est toujours d’actualité. Le Luxembourg est parvenu à respecter les objectifs qui lui incombaient en 2020, mais nous sommes d’avis que ce ne sera pas forcément le cas en 2021», estime Natasha Lepage.

«Qu’on arrête d’investir dans les énergies fossiles»

Natasha Lepage est finalement presque résignée, même si elle précise qu’elle ne lâchera rien, au nom du mouvement qu’elle défend : «Tous les ministères depuis des années nous disent qu’il faut continuer, mais il n’y a pas de faits réels, d’actions concrètes de leur part. Il y a un certain décalage sur les objectifs fixés à l’horizon 2030 entre le gouvernement et nous-mêmes. Nous avons vraiment besoin de résultats réels et pas uniquement de déclarations d’intention.»

L’engagement de Natasha Lepage a débuté en mars 2019 à Youth for Climate, qui se définit comme un «mouvement de jeunes». Ses revendications ? «Que le pays arrête d’investir dans les énergies fossiles et qu’il respecte ses engagements en vue de l’année 2030, vis-à-vis des compromis actés à l’occasion des dernières COP. Le temps s’écoule, on ne peut pas revenir en arrière. Il faut agir rapidement et efficacement. On ne perd pas espoir et nous espérons pouvoir inverser la tendance dans les années qui arrivent.»

Claude Damiani

Front commun avec Greenpeace

Chargée de campagne «Justice climatique» à Greenpeace Luxembourg, Myrna Koster précise la démarche qui réunit l’ONG et le mouvement de jeunes militants. «L’affaire a été portée devant la Cour européenne des droits de l’homme en novembre 2020 par de jeunes gens de Youth for Climate au Portugal. L’objectif est une plainte contre 33 gouvernements, dont le Luxembourg, pour « inaction climatique ».

Ces jeunes Portugais se sont joints aux jeunes du Grand-Duché et ont contacté Greenpeace afin d’obtenir une forme de soutien dans la formulation de la lettre adressée au Premier ministre, Xavier Bettel. Nous avons soutenu le mouvement dans son argumentaire, mais l’initiative de cette lettre vient de Youth for Climate», insiste Myrna Koster.