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Claude Wiseler (CSV) à la majorité : « Ils ne manquent pas de culot ! »


Inséparables et décontractés, Claude Wiseler et Marc Spautz ont taillé des croupières à la majorité. (photo JC Ernst)

Le CSV ne présente pas d’alternative? En présentant le bilan de son camp, mercredi, le chef de la fraction parlementaire, Claude Wiseler, a répondu aux critiques de la majorité. Avec la récente sortie d’Étienne Schneider critiquant le paquet d’avenir, le CSV avait un nouvel os à ronger.

L’éternel binôme formé par Claude Wiseler et Marc Spautz s’était livré au même exercice une semaine plus tôt à Hesperange, pour la traditionnelle fête d’été des chrétiens-sociaux. Critique du gouvernement et perspectives électorales dominaient alors les discours, un peu comme mercredi, à quelques nuances près.

S’agissant du bilan que peut afficher la fraction CSV à la clôture de cette session parlementaire, rien de tel que des chiffres pour résumer une activité plutôt dense. C’est bien sûr le président de la fraction, Claude Wiseler, qui les a présentés. La fraction est ainsi à l’origine de cinq interpellations, cinq questions élargies ou encore et surtout 431 questions parlementaires, ce qui est énorme en comparaison avec la fraction socialiste qui recensait 130 questions parlementaires lors de son récent bilan en début de semaine. De quoi friser l’hyperactivité.

Cet intense travail du parti, qui goûtait aux bancs de l’opposition pour la première fois depuis l’après-guerre, une petite parenthèse mise à part, a d’ailleurs fait l’objet de 17 conférences de presse affichées au compteur. Si le CSV soigne sa communication, c’est aussi pour dire que sur les 136 projets de loi adoptés lors de cette session, le CSV en a validé 105 et s’est abstenu 11 fois. Il faut reconnaître que bon nombre de projets émanaient encore de l’ancienne coalition.

La nouveauté, depuis les discours de la semaine dernière à Hesperange, c’est la sortie très remarquée du vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, dans une interview accordée à nos confrères du Wort. Il avouait sans détour que le paquet d’avenir était «une erreur» du gouvernement. Mis en pièces dès le départ par le CSV, ce paquet d’économies «constitué pour les deux tiers d’augmentations d’impôts doit être complètement transposé», rappelle Claude Wiseler, puisqu’il «justifie la réforme fiscale».

Mais qu’un membre du gouvernement vienne parler d’erreur, c’est pain bénit pour l’opposition qui s’est toujours opposée à la manière d’opérer les économies, alors qu’elle était d’accord avec l’objectif d’afficher un solde structurel positif de 0,5 % du PIB. Un vice-Premier ministre qui critique le gouvernement, «c’est un stade que nous n’avions encore pas atteint auparavant», relève Claude Wiseler.

Rendez-vous dans un an

«Je crains fort que le gouvernement ne nous annonce la couleur pour les deux ans et demi à venir. Cela se traduira par des cadeaux qui ne feront que creuser la dette. C’est une politique qui n’est pas défendable!» juge Claude Wiseler. Si nous avons un taux de croissance de 4 % à 5 %, quand atteindrons-nous l’équilibre financier?», interroge le président de la fraction.

Ce dernier avait surtout les socialistes dans le collimateur. Ceux dont il entend dire que le CSV n’a pas d’alternative. Il passe alors en revue tous les thèmes pour lesquels la fraction a donné sa vision des choses et qui couvrent à peu près toutes les réformes entreprises par la coalition. En chiffre, cela se traduit aussi par les onze amendements que la fraction a déposés cette année.

Surtout, Claude Wiseler s’adresse aux socialistes en leur rappelant que le paquet d’économies présenté par Luc Frieden en son temps avait été rejeté par le LSAP qui vient aujourd’hui reprocher à son ancien partenaire de manquer d’idées. Dans ce même chapitre, le CSV reproche à la majorité d’avoir plagié le projet de loi déposé en juin 2013 par Marco Schank sur la banque climatique. «On vient reprocher au CSV de n’avoir pas d’alternative? Ils ne manquent pas de culot!», lâche le président du groupe parlementaire.

Mais au final, tout le monde dans la majorité en a pris pour son grade. Des «amateurs» doublés «d’irresponsables», selon Claude Wiseler qui cite les bricolages dans les modifications du chèque-service, le retard de la nouvelle loi agraire qui attend ses règlements d’exécution, la simplification administrative, dite loi TGV, «qui tarde à sortir du tunnel» et la cacophonie suscitée par une nomination au Conseil d’État.

Le président du parti, Marc Spautz, s’est fendu lui aussi d’un discours, une exception du CSV dans la tradition des bilans parlementaires, pour rappeler que le prochain bilan serait le dernier avant les élections communales de 2017. On sent que le ton montera encore d’un cran l’an prochain.

Geneviève Montaigu

Un commentaire

  1. Ils ne manquent pas de culot, mais vous d’ailleurs n’ont plus vu que la dette accumulé par le pays s’est faite surtout lors que le CSV était au pouvoir pendant toutes ces années, alors faire de l’opposition oui, mais de façon constructive!