Pour l’eurodéputé vert luxembourgeois Claude Turmes, l’urgence est là face à l’évasion fiscale, mais les moyens mis en œuvre sont insuffisants.
Attentif à la lutte contre l’évasion fiscale, l’eurodéputé Claude Turmes est revenu mardi sur les mesures présentées par la Commission. «Les révélations des Panama Papers démontrent une nouvelle fois comment les multinationales et les super-riches utilisent dans les grandes largeurs un système parallèle pour échapper à l’impôt, annonce-t-il dans un communiqué. Des leaders économiques et politiques, des criminels, des trafiquants de drogues, mais aussi des gens riches et importants issus de 200 pays ont établi plus de 214 000 sociétés offshores dans des centres financiers fantômes.»
À l’image de la gauche européenne, Claude Turmes y voit une menace pour la paix sociale et l’État providence du modèle européen. «Nous devons déclarer la guerre au blanchiment d’argent et à l’évasion fiscale», continue l’eurodéputé.
Des millions de sociétés au Delaware
«La proposition d’un échange automatique des informations ne saurait être efficace dans ce contexte. Tant que certains pays seront exempts de cette obligation, l’évasion fiscale continuera», dit l’écologiste.
En écho au fameux «level playing field» défendu par Xavier Bettel et son gouvernement, Claude Turmes voudrait que tous les acteurs de l’économie mondialisée soient soumis aux mêmes règles.
«La transparence fiscale ne peut fonctionner que si les multinationales dévoilent leurs comptes dans le détail partout où elles sont présentes, analyse Claude Turmes. La Commission présidée par Jean-Claude Juncker veut agir, mais permet encore à des multinationales de travailler avec la Suisse ou les États-Unis, où plus d’un million de sociétés sont enregistrées dans le seul État du Delaware. La transparence fiscale ne doit pas être une sanction contre quelques États, mais doit permettre à tous les citoyens de disposer des informations sur les fraudes de certains.»
Le Quotidien