Les récentes révélations de maltraitance au sein d’Ehpad Orpea en France auront-elles un impact sur son implantation au Luxembourg ? La ministre de la Famille, Corinne Cahen, nous apporte quelques éclairages.
À seulement deux mois de l’ouverture d’une première résidence Orpea à Merl, le leader mondial des maisons de retraites et cliniques privées se retrouve au cœur d’un scandale en France après la parution d’un livre-enquête témoignant de nombreuses maltraitances sur des personnes âgées.
“Abandonnées dans leurs excréments”, “laissées sans soin pendant plusieurs jours”… Les révélations font froid dans le dos et témoignent de l’obsession de la rentabilité au sein du groupe privé. Jusqu’à compromettre sa future installation sur le sol luxembourgeois ? Pas si sûr.
En effet, contactée par le Quotidien, la ministre de la Famille, Corinne Cahen, n’a pas souhaité se “prononcer sur les faits et pratiques qui ont été décrits dans des articles de presse ou autres publications en relation avec le groupe Orpea.”
Si elle admet qu’une demande d’agrément pour un Centre intégré pour personnes âgées (CIPA) est bien parvenue au ministère la semaine dernière, elle explique toutefois que celui-ci “doit se conformer à la loi du 8 septembre 1998 réglant les relations entre l’État et les organismes œuvrant dans les domaines social, familial et thérapeutique”.
Le volet humain pas pris en compte
En clair, cette loi exige que le ministère examine “si le gestionnaire remplit toutes les conditions pour être conforme”. Des critères tels que la taille des chambres, le degré d’insalubrité ou encore la situation financière du groupe sont ainsi passés au crible.
Mais aucune condition n’a trait au caractère humain de la prestation. “C’est surtout très technique. Cette loi ne prend pas le volet humain en considération. Il n’y a rien sur la qualification du personnel ou les langues parlées par exemple”, regrette Corinne Cahen.
Un volet qu’elle espère voir changer rapidement. La loi sur l’agrément doit en effet être revue afin, justement, de prendre en compte cet aspect. “Nous devons en discuter prochainement en commission parlementaire. Cela prendra certainement un peu de temps, mais j’attends ça avec impatience”.
En attendant ces modifications, l’avenir d’Orpea au Luxembourg semble donc, pour l’heure, presque assuré. Reste à savoir si les révélations du livre “Les Fossoyeurs” et la chute en Bourse du groupe privé vont avoir une influence sur son expansion au Grand-Duché.
En tout cas, le ministère de la Famille est catégorique : il n’a, à ce jour, “aucune relation avec le groupe Orpea” et étudiera ce dossier comme un autre, “au regard de la loi”, même si celle-ci mériterait un petit rafraichissement.
À ce jour, deux résidences Orpea doivent s’implanter sur le sol luxembourgeois. Une première, inédite dans le pays, en mars 2022 (si elle obtient l’agrément) et une seconde, en 2023, du côté de Strassen.
Ces résidences sont connues pour être de haut standing, avec des restaurants gourmets, des instituts de beauté ou encore des salons de coiffure dans les Ehpads.
Le groupe gère aujourd’hui plus de 110 000 lits, répartis dans plus de 1 110 établissements, dans 23 pays et sur trois continents.
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Ah non que cette boîte reste hors de Luxembourg elle horreur