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Christian Hahn : «C’est une année difficile»


en médaillon (Photo : archives/julien garroy)

Pour le président de la Chambre d’agriculture, les producteurs comme les éleveurs ont souffert des conditions météorologiques.

Avec le froid, les inondations et la pluie, on peut dire que la saison a mal commencé?

Christian Hahn : Oui, tout à fait. Pendant toute la période hivernale, nous avons eu beaucoup de pluie. Dans ma ferme, on est arrivés à presque 1 200 litres d’eau par mètre carré. La pluie, c’est très bien pour produire, mais quand elle est excessive, ce n’est pas bon. À cause de cette situation, les agriculteurs ne sont pas allés sur leurs parcelles et certaines ne sont toujours pas accessibles à cause des inondations. Les maraîchers n’ont pas pu planter, les cultivateurs n’ont pas encore pu faucher. Et certains céréaliers ont de grandes difficultés avec leur terrain dans certaines régions du pays. Fin avril, il y a eu aussi des épisodes de gel tardif qui ont provoqué de nombreux dégâts dans les cultures maraîchères, mais surtout dans les vignobles.

Les éleveurs ont-ils aussi été touchés par cette météo instable?

On voit surtout un impact pour les éleveurs de vaches allaitantes. À cause du temps pluvieux, elles ne sont pas beaucoup sorties et sont restées dans les étables. Ce qui veut dire que les agriculteurs ont certainement dû racheter de la paille. À cela s’ajoute la nourriture supplémentaire qu’ils ont dû donner et qui n’était pas prévue pour l’été.

Même s’il est encore trop tôt pour un premier bilan, peut-on déjà estimer les pertes agricoles?

Je pense que les pertes les plus importantes ont été causées par le gel tardif et concerneront les vignerons et les producteurs de fruits à noyau. Mais tout cela dépend aussi des régions. Un premier bilan est donc difficile à dresser, car je pense qu’il faut attendre la fin de la saison. On peut déjà dire qu’il y aura des coûts supplémentaires, notamment pour ceux qui ont investi dans des traitements pour lutter contre les maladies causées par le froid ou la pluie (…). C’est une année difficile, elle n’est pas comme les autres, c’est certain. Nous avons dû tout faire en seulement trois ou quatre jours. C’est pour cela que je demande que les gens comprennent pourquoi nous travaillons tard ou même parfois la nuit dans les champs, c’est évidemment pour rattraper ce retard.

Êtes-vous optimiste pour la suite de la saison?

Bien sûr! Pour l’instant, nous avons toujours des nuits en dessous des dix degrés donc forcément ça va limiter la croissance des cultures. Nous attendons avec impatience que les températures augmentent pour que les cultures se développent et que l’on réussisse à limiter les pertes. Mais nous ne souhaitons pas l’arrivée de grosses chaleurs, car des épisodes de sécheresse et de canicule auraient des impacts très négatifs (…). On a fait beaucoup de travail pour avoir de bonnes cultures, c’est toujours décevant lorsque le résultat n’est pas là, mais je pense qu’il le sera.