Accueil | Politique-Société | Chambre des fonctionnaires : à peine en fonction, Romain Wolff impose déjà sa patte

Chambre des fonctionnaires : à peine en fonction, Romain Wolff impose déjà sa patte


Les membres du nouveau Bureau de la CHFEP autour du ministre Dan Kersch : (de g. à dr.) Gilbert Goergen (assesseur), Claude Heiser (vice-président), Dan Kersch, Romain Wolff (président) et Marco Thomé (assesseur). (photo François Aussems)

La Chambre des fonctionnaires et employés publics nouvellement élue en mars a désigné Romain Wolff (CGFP) au poste de président. Il succède à Émile Haag qui en devient le président d’honneur. L’annonce a été faite par le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Dan Kersch.

La nouvelle Chambre des fonctionnaires et employés publics (CHFEP) issue des élections de mars dernier a tenu sa première séance ou «réunion constituante», ce lundi. Au terme de celle-ci, le ministre Dan Kersch a officialisé la composition du nouveau Bureau de la CHFEP, instance élue par l’assemblée plénière constituante.

«Romain Wolff a été élu au poste de président à une majorité très claire», a ainsi déclaré le ministre. Le président sortant de la CHFEP, Émile Haag, devient quant à lui président d’honneur, après avoir exercé trois mandats présidentiels de cinq ans, entre 2000 et 2015 (NDLR : par ailleurs, il ne se représentera pas pour un futur mandat de président de la CGFP au-delà de 2016 a-t-il fait savoir auprès de Radio 100,7).

L’heureux élu, Romain Wolff, était archi-favori et occupait jusque-là le poste de vice-président de la CHFEP. Son successeur sera le nouveau venu Claude Heiser, qui avait obtenu davantage de suffrages qu’Émile Haag sur la liste 3 de la Feduse/Enseignement-CGFP dans la catégorie A, à savoir celle des fonctionnaires d’État évoluant dans la carrière supérieure de l’Enseignement (1078 suffrages pour Claude Heiser contre 1036 pour Émile Haag).

Les deux postes d’assesseurs complétant le Bureau de la CHFEP seront occupés par Gilbert Goergen qui rempile pour un 3e mandat consécutif à ces fonctions (FGEC/Fédération Générale des Expéditionnaires et Commis de l’État) et par le second nouveau venu, Marco Thomé (FGFC/Fédération Générale de la Fonction Communale).

Wolff formule déjà des revendications

Et force est de constater que le néo-président de la CHFEP, Romain Wolff, entend rapidement s’affirmer et marquer de son empreinte sa prise de pouvoir. Ce dernier n’a en effet pas tardé pour émettre de premières revendications. À savoir que les avis de la CHFEP aient davantage de poids à l’avenir.

Comprendre que ceux-ci aspirent à devenir contraignants, à l’instar des oppositions formelles que peut formuler le Conseil d’État dans le cadre de ses avis intervenant tout au long du processus législatif. «Mon message est le suivant: nous pourrions nous réjouir si, à l’avenir, nos avis étaient inévitablement pris en compte, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle», a appelé de ses vœux Romain Wolff. Selon ses dires, la Chambre des députés passerait en effet outre les avis de la CHFEP et des «erreurs» subsisteraient dans les textes de loi votés au parlement.

Par ailleurs, le nouveau président souhaite que les chambres professionnelles soient «ancrées» dans la Constitution et que le droit d’initiative de la CHFEP (lire pt. 2 dans l’encadré) soit renforcé, à terme. «Nous plaidons en faveur de l’ancrage des chambres professionnelles dans la Constitution et pour un droit d’initiative accru. La réforme de la Constitution est le moment adéquat pour intégrer ces évolutions», a défendu un Romain Wolff qui ambitionne également de rendre davantage publics les avis de la CHFEP par voie de presse.

Bref, à peine entré en fonction, le nouveau président de la CHFEP impose déjà sa patte et ce, dans l’intérêt des fonctionnaires et employés publics qu’il compte défendre au mieux durant les 5 prochaines années.

Claude Damiani

Les 5 missions de la CHFEP

Le législateur a confié cinq missions à la CHFEP.

1. créer et subventionner le cas échéant tous établissements, institutions, œuvres ou services voués essentiellement à l’amélioration de la condition sociale des fonctionnaires et employés publics.

2. faire des propositions au gouvernement que ce dernier doit examiner et soumettre à la Chambre des députés lorsque leur objet rentre dans la compétence de celle-ci (droit d’initiative en matière législative et réglementaire).

3. émettre son avis sur tous les projets de lois et de règlements qui concernent principalement les fonctionnaires et employés publics.

4. sauvegarder et défendre les intérêts matériels et moraux des fonctionnaires et employés publics et veiller à l’observation de la législation et des règlements qui leur sont applicables.

5. prendre des mesures en vue de promouvoir la formation et le perfectionnement professionnels des fonctionnaires et employés publics.