Depuis le début de l’année, 203 détenus au Luxembourg ont fait l’objet d’une vidéosurveillance continue. Une mesure prise majoritairement en prévention des suicides.
Le sujet a fait l’objet d’une question parlementaire posée par Alex Bodry. Le député socialiste faisait référence au cas de Salah Abdeslam, homme-clé des attentats de Paris encore en vie, dont le placement en cellule vidéosurveillée 24h/24 est au cœur d’un débat en France.
« Depuis longtemps, les cas de vidéosurveillance continue ne sont pas exceptionnels au Luxembourg », lui a répondu Félix Braz. Le ministre de la Justice indique que 144 détenus ont fait l’objet de cette mesure en 2015 et 203 sur les huit premiers mois de cette année. Ces placements « peuvent durer une heure seulement mais aussi, dans un cas tout à fait exceptionnel, 106 jours » comme ce fut le cas d’une « détenue à comportement auto-agressif permanent et nécessitant un suivi psychiatrique intensif ». En général, selon le ministre, le dispositif dure généralement de une à « quelques journées ».
Suivi médical
Félix Braz rappelle par ailleurs qu’ « un placement en cellule vidéosurveillée a lieu uniquement lorsqu’une protection spécifique de la personne concernée s’avère nécessaire ». La décision est prise « dans 99% des cas par un médecin ou médecin psychiatre » et en grande majorité « dans le contexte de la prévention des suicides » ou lors des premiers jours d’une grève de la faim par exemple. Ces cellules sont ainsi rattachées aux services psychiatriques et les détenus sont suivis par le personnel de soins dédié.
A noter que le détenu a le droit de contester la décision d’un tel placement et bénéficie des « recours usuels auprès des autorités administratives et judiciaires nationales et supranationales ». Toutefois, note le ministre, « une procédure contradictoire digne de ce nom n’a jamais été mise en place ». La réforme de l’administration pénitentiaire, dont la loi est encore loin d’être votée, devrait pallier ce manque.
Le Quotidien